6 Mai 2019
Le parti LR dans sa structure actuelle est ce qui subsiste de l'ancien parti gaulliste après la trahison au profit d'Emmanuel Macron de sa mouvance « centriste » dont les figures de proue (si l'on peut dire) sont Edouard Philippe et Le Maire, ministre des finances.
Eprouvés par la défaite de François Fillon, les LR, tendance Vauquiez aux premiers sondages portant sur les élections au Parlement Européen, étaient estimés à 8% de l'électorat. Il se situe actuellement, après une remontée continue, autour de 17/15% des suffrages.
Cette remontée il la doit en partie au punch du jeune philosophe François-Xavier Bellamy, que Vauquiez a eu la bonne intuition de désigner comme tête de file du parti.
Ceux qui ne veulent pas laisser la France s'acheminer vers sa sortie de l'histoire, pencheront vers le vote LR aux élections européennes, sans adopter à l'égard des autres candidats de droite ( y compris à l'égard de M. Dupont-Aignan et du Rassemblement National la pratique de l'élimination inspirée par l'esprit partisan, ou la primauté des ambitions personnelles.
C'est l'intérêt de la France qui doit passer avant tout. (Le Scrutateur).
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ENQUÊTE - Emmanuel Macron pensait avoir fait exploser l’ancien monde, grâce à son élection à l’Elysée en 2017. En choisissant François-Xavier Bellamy comme tête de liste aux européennes, après avoir redéfini le corpus idéologique des Républicains, Laurent Wauquiez montre que la droite n’est pas morte et qu’il faudra compter avec elle dans les prochains scrutins, à commencer par celui du 26 mai.
Mardi dernier, alors qu’il était en déplacement à Caen avec Laurent Wauquiez et Hervé Morin, François-Xavier Bellamy était nerveux. Son inquiétude ne venait pas du discours qu’il devait prononcer pour le premier grand meeting de la campagne des européennes. Non, la tête de liste était inquiète parce que ses étudiants passaient l’écrit du concours de Normale sup! Il attendait un SMS pour connaître le sujet et se rassurer sur le fait qu’il les avait bien préparés. Le lien avec eux est si fort que, le jour du premier débat télévisé, ses étudiants lui ont envoyé un SMS groupé reprenant tous les conseils qu’il leur avait donnés pour l’examen. Au début de la campagne, ses conseillers avaient été sidérés de voir qu’au lieu de les accompagner dans la voiture-bar pour se détendre, il était resté à sa place: «J’ai des copies à corriger!»
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Avec sa voix douce, ses yeux bleu clair perçants, sa mèche qu’il remet sans arrêt à sa place, François-Xavier Bellamy est en train de réussir le pari de Laurent Wauquiez: reconquérir un électorat de droite déboussolé par la déroute de la présidentielle de 2017. «J’ai voulu montrer notre capacité à attirer de nouveaux talents, explique le patron des LR. Et envoyer un signal à l’électorat de François Fillon. Non, nous n’avons pas baissé la tête, non la droite n’est pas morte. Elle est de retour.» Laurent Wauquiez a pris un risque en décidant de faire de François-Xavier Bellamy le porte-drapeau de la droite aux européennes. «Je l’ai imposé contre tous. Je n’ai eu aucun soutien sur ce choix», se souvient-il.
Dans un scrutin où il faut avant tout mobiliser son camp, François-Xavier Bellamy fait des miracles. Il remplit les salles dans ses déplacements et séduit des militants et des sympathisants avides de retrouver le goût de la victoire. Reste que, comme le font remarquer ses détracteurs, la dynamique Bellamy est, pour le moment, limitée. «Passer à 13-15 % c’est une stabilisation, pas une résurrection, souligne un ministre de droite devenu macroniste.
«On aurait tort de croire que c’est seulement un gentil garçon. Il trace sa route»
Un observateur
Cela tombe bien, ce n’est pas sa préoccupation. Certes, sous ses airs de gendre idéal et de jeune homme (iln’a que 33 ans) poli, toujours en costume-cravate - il s’est étonné qu’au premier débat sur France 2, Bardella, Hamon ou Glucksmann n’en portent pas! -, se cache une réelle ambition politique. «On aurait tort de croire que c’est seulement un gentil garçon, constate un observateur attentif. Il trace sa route.» Elu à Versailles depuis 2014, il n’hésite pas longtemps quand Laurent Wauquiez lui propose d’être numéro 1 sur la liste aux européennes. «Je n’ai jamais été prudent dans ma vie», confiait-il récemment. Mais organisé, sûrement.
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Il prend soin de rencontrer tous les barons des LR, jusqu’à Nicolas Sarkozy, qu’il a déjà vu à trois reprises, notamment le jour du débat de France 2. Dans les réunions publiques, il reste humble, remercie plus d’une fois les gens de s’être déplacés. «Je suis profondément touché de voir qu’autant de gens aient pris le temps de venir ce soir.» Lui-même se démultiplie pour aller sur le terrain et, visiblement, ça lui plaît. D’ici au 26 mai, il aura fait 50 déplacements!
Les électeurs de droite apprécient ce nouveau visage qui ne leur parle pas de politique politicienne
Les électeurs de droite apprécient ce nouveau visage qui ne leur parle pas de politique politicienne, ne tombe pas dans les attaques faciles et ne réveille pas les vieilles querelles. «Les gens constatent qu’on est fermes sur nos valeurs. On récolte le travail de fond qu’on a installé depuis deux ans», se félicite Laurent Wauquiez. «Bellamy parle au cœur des gens, constate sa colistière Agnès Evren. Il a installé sa crédibilité. Il a un vrai talent de pédagogue.»
«Il donne le sentiment que c’est à nouveau possible, qu’il y a de nouveau un espoir, estime un de ses proches. Il fait venir sur son nom des gens qui ne se seraient pas engagés.» Comme son chef de cabinet, Ghislain de Franqueville, 28 ans, Colette Génin, 30 ans, qui s’occupe de sa communication ou son coordinateur de campagne, Arnaud Poulain, 30 ans. Tous n’ont pas hésité à démissionner de leur poste, parfois lucratif, pour le suivre dans cette aventure. Persuadés, comme le dit Bellamy, de «vivre avec le sentiment que les choses auxquelles je tiens le plus sont en train de se défaire. Dans ces moments de crise, c’est difficile de cultiver son jardin.»
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