7 Avril 2019
Les plus âgés, en 1991 (période de l'effondrement de la sanglante illusion qu'avait été le communisme, en URSS) et ceux qui avaient 20 ans au moins à cette époque ont pu se laisser aller à la croyance en un monde enfin pacifique sous la direction des Etats-Unis d'Amérique, et d'un libéralisme économique absolu. L'intellectuel américain Fukuyama se fendit d'un ouvrage sur La fin de l'Histoire, une histoire heureuse, évidemment sous la direction du Dieu Argent. En coulisses, Méphistophélès gueulait à pleines dents l'air célèbre du Faust de Goethe « Le veau d'or est toujours de bout » ou de boue, comme on voudra (https://www.youtube.com/watch?v=ih1V34OthiU ).
Je fus de ceux qui demeurèrent sceptiques à cet égard, par mon engagement chrétien et ma fréquentation assidue de quelques penseurs extra lucides comme Pierre Boutang ou l'écrivain français, d'origine russe Vladimir Volkoff.
Les fantasmes d'un Fukuyama ne trompèrent pas ces penseurs là, ni leurs disciples.
La guerre du Kosovo, présidée par l'OTAN (sous la direction cachée de Washington) nous apparut dès le début pour ce qu'elle était : une supercherie sanglante noyée dans les fumées soufrées de qui vous savez.
En témoigne aujourd'hui 25 ans après cet article du Monde diplomatique. (Le Scrutateur).
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Dans un excellent article de Serge Halimi et Pierre Rimbert, Le Monde diplomatique confirme que la guerre de l’OTAN, pour soi-disant libérer les Albanais du Kosovo du régime tyrannique de Slobodan Milošević, constitue bel et bien « le plus gros bobard du XXe siècle ». On n’avait pas besoin de le lire pour le croire, mais ça fait du bien de le lire quand même. Le mythe officiel autour du Kosovo est, littéralement, en train d’imploser.
Non, il n’y a pas eu de génocide. L’article rappelle que le ministre de la Défense allemand, Rudolf Scharping, avait dit sur TF1, le 20 avril 1999, que les Serbes avaient « tué de 100.000 à 500.000 personnes ». Pourtant, avant les bombardements de l’OTAN, on décomptait 2.000 morts… Serbes et Albanais confondus.
Non, l’opération Fer à cheval, censée purifier la région de toute présence albanaise, n’a jamais existé. C’est une invention ourdie par les renseignements allemands pour discréditer Belgrade. Tous les médias dominants s’en sont fait l’écho pour accuser les Serbes, mais la vérité est que ce plan n’a jamais existé.
Le Monde diplomatique a tout à fait raison de souligner que : « […] les principaux désinformateurs furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN ainsi que les organes de presse les plus respectés » et d’épingler tout particulièrement le « quotidien de référence », Le Monde, dirigé à l’époque par Edwy Plenel, qui n’a cessé de mentir dans ses colonnes au sujet de la Serbie, des Serbes et de la réalité du Kosovo. Le Monde était le porte-voix de l’OTAN, qui voulait une guerre totale pour démanteler la Yougoslavie et annihiler la petite Serbie, pourtant alliée historique de la France. Quand on pense qu’au début des années 1980, ce même quotidien défendait la cause des Serbes victimes de l’ostracisme des Albanais au Kosovo…
Le Monde diplomatique a également raison de rappeler que la guerre du Kosovo a été menée sans mandat de l’ONU. Elle était illégale et a servi de précédent pour d’autres guerres de l’OTAN ailleurs dans le monde.
Pour finir, Halimi et Rimbert ont raison de rappeler que la guerre du Kosovo a été « conduite par une majorité de gouvernements “de gauche”, et appuyée par la plupart des partis conservateurs », soulignant l’alignement atlantiste de nos dirigeants qui font semblant de se battre sur les plateaux télévisés mais qui s’agenouillent tous devant Washington une fois élus.
Le Monde diplomatique oublie juste une conclusion évidente qui s’impose à la lecture de ces événements : aucun des crimes commis par l’OTAN en Serbie n’a été jugé et très peu de politiciens et de journalistes de l’époque ont osé avouer qu’ils nous avaient menti au sujet du Kosovo. Cela en dit long sur la justice internationale et la déontologie de nombreux journalistes.
Les « fake news » d’État sont bien les pires, mais on n’est pas près d’y mettre fin tant que les criminels qui les propagent ne sont pas arrêtés, jugés et mis hors d’état de nuire.