9 Avril 2019
1) Cliente de l'hyménoplastie. 2) Faute de trouver une image satisfaisante de la pommade Jeanne d'Arc, j'ai dû me contenter d'un analogon.
L'hyménoplastie est une intervention de chirurgie intime qui permet à la femme de retrouver un hymen intact. On le voit, rien ne peut arrêter la science médicale dans sa recherche infatigable de progrès.
Notons que la recherche de restauration d'une virginité évanouie (du moins sur le plan physique) n'est pas un fait nouveau. Et ce désir est certainement très ancien, et maints « bienfaiteurs » du sexe prétendu faible, offrirent leurs services humanitaires (et humaniste ») à la clientèle, partout dans le monde et notamment aux Antilles, et en tout cas chez nous en Gwada.
Je me souviens d'une expression créole équivalente, quoique plus imagée, à l'hyménoplastie. C'était le recours un onguent censé rendre le même service aux imprudentes qui désiraient enfin convoler. L'onguent portait le nom de « pommade Jeanne d'Arc ». Pourquoi Jeanne d'Arc ? Mais parce que l'héroïne nationale était pucelle comme on sait.
Ainsi nos îles faisaient montre de cette extraordinaire puissance d'assimilation (et de conciliation?) que tout le monde, ou presque, lui reconnaît sous le nom de créolité (devenue le Tout-Monde selon la trouvaille, diversement appréciée, d'un de nos écrivains). Le Scrutateur.
(https://www.lesalonbeige.fr/de-plus-en-plus-de-femmes-en-france-optent-pour-lhymenoplastie/ )
Le titre retenu par RTL est légèrement différent. “Mariage : de plus en plus de Françaises se font opérer pour redevenir vierges”. Il faut écouter le podcast pour comprendre qu’il s’agit essentiellement de femmes musulmanes, qu’il existe des cliniques spécialisées en Tunisie…
La photo d’illustration est tirée d’un site spécialisé en Tunisie où l’on peut lire sur la page d’accueil :
“Faiza 26 ans, Institutrice, Nice. Je vis avec un homme depuis quelques années et on a décidé de se marier. Ses parents sont très conservateurs et ne m’accepteront que si je suis vierge. Sans cette intervention je ne peux pas épouser l’homme qui m’aime.”
Dans un article de 2014, le Monde précise même : “Pour ces femmes d’origine très diverses (sénégalaise, tunisienne, libanaise ou encore vietnamienne), si l’hyménoplastie est une démarche honteuse, elle est aussi parfois leur unique solution pour respecter la coutume.”
Quant à Marlène Schiappa, pas de réaction :
Corollaire de cette obsession de la virginité propre à “certaines communautés”, les demandes de reconstruction de l’hymen se multiplient. On trouve même une page dédiée sur le site de l’hôpital européen de Marseille où trois chirurgiens plasticiens la pratiquent. L’opération peut être prise en charge par la Sécurité sociale, en cas de trouble psychique, par exemple.
Un autre établissement spécialisé précise, d’ailleurs, que l’hyménoplastie est “une intervention simple qui permet de restituer l’hymen sans trace visible, mais dans un contexte psychologique souvent complexe”. Sans trace visible, je souligne, ce qui signifie donc que quelqu’un se charge, par la suite, de vérifier l’intégrité de la chose !