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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Sur le mouvement social de 2009 (LKP), Victorin Lurel livre sa vérité .

Sur le mouvement social de 2009 (LKP), Victorin Lurel livre sa vérité .

Sur le fameux mouvement social (LKP) de 2009, qui tant fait souffrir la Guadeloupe, Victorin Lurel livre au public « sa »vérité. Attendons la suite. (LS).

 

(https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/politique/le-lkp-rejetait-les-elus-524536.php ).

 

En 2009, Victorin Lurel présidait la Région. « Il n'y avait pas de possibilité de dialogue entre les élus et le mouvement social », reconnaît-il aujourd'hui.

Quels souvenirs gardez-vous des événements de 2009 ?

Lorsque le mouvement social a commencé, la situation économique et sociale était déprimée. Les syndicats, avec comme axe central l’UGTG et la CGTG, ont réuni une plateforme de 49 organisations. Ils ont écarté les partis politiques dits classiques, mais on y trouvait le Parti communiste et tous les partis nationalistes. Comme ils avaient du mal à mobiliser, ils se sont adjoint des associations, des groupes de carnaval. J’avoue que mon erreur a été de penser qu’ils n’avaient pas encore une réelle capacité de mobilisation et qu’en plein carnaval, ce serait compliqué. Mais ce sont pourtant les groupes qui ont donné une véritable dynamique populaire.

Vous aviez sous-estimé l’ampleur du mouvement ?

Oui, parce qu’ils ont pris beaucoup de temps pour arriver à 49 organisations. J’ai appelé Domota, qui a refusé une rencontre. En revanche, Jean-Claude Yoyotte, du Comité régional des pêches, est venu. On a pu conclure un protocole, avec, à la clef, 750 000 euros. À l’époque, Jacques Gillot (président du conseil général) et moi nous opposions à la politique de Sarkozy. D'ailleurs, Nicolas Desforges, ancien directeur de cabinet d’Yves Jégo, avait été dépêché en Guadeloupe peu avant pour me surveiller. Je pèse mes mots : « Il faut contrôler Lurel, il faut le surveiller. » On a fini par se comprendre et il a admis qu’il était en mission commandée. Jacques Gillot et moi étions donc opposés à l’État, mais nous n'étions pas compris par le mouvement social, qui rejetait les élus. Lors du premier défilé du LKP, j’ai entendu « Lurel démission ». Il y avait cette revendication contre la vie chère, mais aussi, derrière, des revendications éminemment politiques. En Guadeloupe, on a tout essayé y compris les bombes ! Mais on n’avait jamais tenté ce que l’auteur français Georges Sorel avait théorisé, la grève générale insurrectionnelle.

Dès le départ, vous avez fait un certain nombre de propositions, rejetées d’un revers de main par Élie Domota. Ces propositions auraient-elles pu débloquer la situation plus rapidement ?

Je pense que oui. En tout cas, pour ce qui relevait des compétences des collectivités. Mais nous étions banalisés, minimisés, voire méprisés par le mouvement. À chaque réunion, c’était « Lurel démission ». On a senti qu’il n’y avait pas de possibilité de dialogue, ni de passerelle entre les élus du pays et le mouvement. J’ai proposé, devant tous les élus réunis au Raizet, que nous démissionnons tous. Une façon de légitimer les élus. Jacques Gillot s’y est opposé. Mon objectif n’était pas d’arrêter le mouvement, mais d’ébranler tous les pouvoirs. Le dialogue n’était pas l’objectif fondamental des mouvementistes.

Vous vous êtes beaucoup investi pour la mise en place de la prime de vie chère. Fallait-il pérenniser cette mesure ?

Je pense que oui. À l'époque, le gouvernement a accepté d'instituer un revenu supplémentaire temporaire d’activité (RSTA) pour tous ceux qui gagnaient moins de 1,4 Smic. Cela devait durer trois ans. Il y a eu un arrêté, pris par Xavier Bertrand, alors ministre du Travail, pour demander aux entreprises par convention collective d’octroyer les 200 euros. Lorsque je suis devenu ministre en 2012, je l’ai prolongé pour un an et demi. J’ai essayé de le pérenniser dans la loi Égalité Réelle, mais le gouvernement de l’époque a refusé, estimant que c’était aux entreprises de prendre le relais et que si on le pérennisait, la productivité des entreprises serait mise en cause.

L’une des mesures phares était la régulation de la formation des prix. Peut-on dire, aujourd’hui, que les retombées sont favorables pour les consommateurs ?

C'était fait pour ça. Un ensemble de mesures a été pris, dont la première par Jégo. Et c’est là qu’il a trompé Domota. Il lui a affirmé qu'on allait administrer les prix s’il le fallait. De 1946 à 1986, c’est l’État qui fixait, par décret, les marges et les prix et Domota voulait revenir à ce système, que j’estime, moi, totalement dépassé. D'ailleurs, on n’est pas sûr que ce soit constitutionnel, parce que les prix doivent être libres et la concurrence non faussée. Aujourd'hui, j’entends mon compatriote dire que c’est Marie-Luce Penchard, et Lurel ensuite, qui n’ont pas appliqué le texte, alors que ce texte n’était même pas codifié ! En 2012, devenu ministre, j'ai repris le texte, je l'ai codifié, et j'y ai ajouté que le gouvernement, par décret, lorsqu’il y a des difficultés d’approvisionnement, des dysfonctionnements de marché, des hausses de prix exorbitants, bref des spéculations, pouvait fixer les prix. On a également considérablement renforcé le pouvoir et les moyens de contrôle de l’Autorité de la concurrence.

Estimez-vous que les contrôles mis en œuvre aujourd'hui sont suffisants ?

Non. L’État n’a pas mis les moyens pour appliquer véritablement le texte. Mais l’Autorité de la Concurrence fait son job et inflige de sévères amendes aux entreprises. Après promulgation de la loi, en mars 2013, toutes les entreprises travaillant dans les Outre-mer avaient quatre mois pour se mettre en accord avec le texte. Les exclusivités qui n’ont pas été dénoncées ont été sanctionnées. Ce sont souvent les grandes entreprises de la téléphonie mobile qui sont condamnées pour entente et abus de position dominante. J’ai fait supprimer le roaming avant que l’Europe ne le décide. Pourtant, les opérateurs trouvent des biais pour tromper le client. Tout cela, l’État devrait le contrôler.

Beaucoup de Guadeloupéens estiment s'être battus pour rien. Partagez-vous cette impression ?

Je peux la comprendre, voire la partager pour beaucoup. Si on veut changer fondamentalement les choses, il faut un statut douanier spécifique, un statut fiscal spécifique, un statut économique spécifique. Et pour cela, il faut changer la Constitution. D’ailleurs, à la faveur du débat ouvert par le président Macron, j’ai fait 37 propositions de révision constitutionnelle tout en restant dans le droit commun. Pour changer les choses, pour instiller une certaine dose de différenciation qui permettrait de mieux maîtriser la politique économique. Mais l’État n’a pas de réelle volonté de s'opposer aux lobbys, de faire sauter les monopoles, ni de lutter contre les ententes, les positions dominantes, et l’abus de dépendance que vivent nos entreprises. Il manque une volonté politique affirmée.

« Jégo m'a demandé de sauver sa tête »

« Après cinq semaines, le gouvernement a rappelé Yves Jégo. Il négociait de curieuses manières. À une réunion secrète avec Domota, dans les hauteurs de Sainte- Anne, il lui a demandé clairement d’affaiblir Lurel ! Il faut rappeler que j’avais refusé à trois reprises d’être ministre de Sarkozy et que je restais un opposant responsable. Yves Jégo était plus Lkpiste que personne, et c’est pour ça que Domota ne jure que par lui. Il a fait une confiance aveugle à Jégo alors qu’il conteste le système colonialiste, le capitalisme, etc. Pour se faire bien voir des syndicalistes, Yves Jégo était assez sévère avec les chefs d’entreprises. Bref, Fillon fait rappeler Jégo, qui m’appelle de l’aéroport : j’entendais le vrombissement de l’avion. Il me dit : « Je vous appelle, Fillon a demandé ma tête et je rentre à Paris. Fillon est contre moi, il faut appeler Sarkozy pour me sauver. » Je lui dis : « Mais vous n’avez qu’à demander à Madame Michaux-Chevry d’appeler Sarkozy ». Et il me répond : « La seule parole qui a du poids à l’Élysée c’est la vôtre. Je vous demande si vous voulez m’aider. L’histoire est parfois assez curieuse. Il m’a reçu après, à Matignon, pour me dire qu'il avait été viré à cause de Marie-Luce Penchard et par Fillon qui n’avait pas aimé la négociation qu'il avait commencée. Dans cette négociation, il y avait le point des 200 euros. »

 

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D
Facile de refaire l'histoire à sa façon dix ans après . J'avais honte d'être français. Domota et son acolyte étaient injurieux , méprisants envers les autorités. Je retiens du discours de mr Lurel ce propos: la Guadeloupe cé on piti pays min cé on grand peple. Il aurait du la fermer. I L FUT INCAPABLE DE RAMENER LE CALME ET L'ORDRE. Cette grève prit fin au bout de 44 jours c' a d le délai pour un fonctionnaire de revenir à son poste pour ne pas être révoqué. JEGO qui ne connaissait rien des Antilles aurait du par une habile manœuvre provoquer un prolongement de ce mouvement et être ainsi débarassé du sieur DOMOTA et de sa complice Tata TAUBIRA
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