19 Février 2019
Lucette Michaud-Chevry contrainte de démissionner de la présidence de la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbes, pour cause d'impéritie avait laissé à son successeur une situation invraisemblable et une dette de près de 75 millions d'euros.
Or le successeur n'est autre (après élection) que l'ancien président, et maire de Capesterre Belle-Eau, M. Joël Beaugendre l'ancien vice-Président et une grande partie de l'équipe sortante et co-responsables de la situation. Que veulent donc ces gens-là, qui reprennent la direction d'une communauté Sud/Basse-Terre en faillite. ( voir : Joël Beaugendre élu à la tête de la Communauté d'agglomération grand sud Caraïbe, https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/joel-beaugendre-elu-tete-communaute-agglomeration-grand-sud-caraibe-680745.html ).
Les Guadeloupéens sont furieux.
C'est pourtant le moment où le petit milieu des élus, relance son fantasme d'un changement de statut institutionnel pour notre département/région. Changement qui avait été refusé en 2003, par 74% des Guadeloupéens. ( voir ci-dessous le deuxième volet de notre dossier).
Mais ces incapables enivrés d'idéologie (et de déficits publics, public … car pour les budget individuels des enivrés c'est autre chose) vivent dans un monde tout à fait irréel. Le monde réel, celui vécu par des dizaines de milliers de Guadeloupéens privés d'eau par suite du délabrement du réseau de distribution, ceci depuis des années. Songeons aussi que la plupart des municipalités administrées par ces messieurs (notamment Pointe-à-Pitre et Basse-Terre sont en déficits catastrophiques.
Heureusement qu'il reste encore un Etat et son représentant le préfet ( non le Gouverneur comme à osé le dire un de ces messieurs qui a le volume d'Obélix, mais non l'esprit d'Astérix.). (Le Scrutateur).
Lucette Michaux-Chevry quitte la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbes avec une facture de 55 millions d'euros d'impayés.
Elle quitte la vie politique en laissant une comptabilité en piteux état. À 89 ans, Lucette Michaux-Chevry, qui doit comparaître en juin devant le tribunal correctionnel pour une affaire de favoritisme dans un dossier de transports publics, a démissionné de la présidence de la communauté d'agglomération grand Sud Caraïbes. Et la "dame de fer" de la Guadeloupe laisse derrière elle 55 millions d'euros de factures impayées, comme l'explique le quotidien Le Parisien. La dette de la communauté d'agglomération s'élève à près de 75 millions d'euros. Une situation alarmante pour une administration qui ne doit gérer "que" 80.000 habitants.
La masse salariale (environ 14 millions d'euros) pèse sur la santé financière de la structure, qui emploie 456 agents. Un document dressé par la direction générale des finances publiques conseille à la collectivité de "retrouver une sincérité budgétaire". Le nouveau président, qui sera élu en fin de semaine, devra de toute urgence adopter des mesures de redressement budgétaire, sous peine "d'impacter l'économie de la Guadeloupe toute entière", selon une source proche du dossier interrogée par Le Parisien.
L'ancienne ministre déléguée de l'Action humanitaire et des Droits de l'Homme sous le gouvernement Balladur de 1993 à 1995 a démissionné pour "protéger" sa famille. Et, si sa carrière politique semble désormais terminée, les procédures devant les tribunaux risquent encore de durer.
( II ) Bientôt un congrès sur l’évolution institutionnelle ?
La présidente du conseil départemental relance le débat sur l’évolution institutionnelle de la Guadeloupe. Elle envisage de réunir le congrès des élus avant la fin de ce semestre.
Mardi, dans son allocation d’ouverture de la première plénière du conseil départemental de l’année, Josette Borel-Lincertin a exprimé son souhait de convoquer le congrès des élus. « Nous avons tous des projets : Région, Département, communautés d’agglomérations, communes. Et sur ce petit territoire qui est le nôtre, nous nous battons tous pour les mêmes sources de financement qui, nous le savons, se raréfient », argumente la présidente qui plaide pour une mise en cohérence des politiques publiques et pour la définition d'un projet de territoire.
Un projet de territoire avant tout
Josette Borel-Lincertin a sa petite idée sur la méthode à adopter et la feuille de route à suivre. Il s’agira avant tout de définir un projet de territoire comportant des priorités et une stratégie, stratégie qui alimentera une proposition d’organisation et de gouvernance.
« Les institutions et le statut ne sont ni un tabou dont il ne faudrait jamais parler, ni un totem qui réglerait tout », précise la présidente. Le contexte est favorable, puisque les parlementaires Max Mathiasin et Justine Bénin, Hélène Vainqueur-Christophe, Victoire Jasmin et Victorin Lurel soutiennent l’initiative. Jacques Bangou, au nom du PPDG, s’est exprimé dans le même sens.
« Quant au sénateur Dominique Théophile, le simple fait qu’il reprenne l’idée à son compte, au point de m’écrire il y a quelques jours, que c’est la sienne, suffit certainement à démontrer que c’est une bonne idée », a déclaré la présidente du Département, sourire aux lèvres. Elle entend convoquer le congrès avant le 30 juin. D’ici là, elle devrait multiplier les consultations et prendre le pouls des « acteurs de la vie économique et sociale de notre archipel ».
Josette Borel-Lincertin rencontrera Ary Chalus, le président du conseil régional, pour convenir d’un ordre du jour que les assemblées du conseil départemental et du conseil régional devront adopter dans les mêmes termes avant la réunion du congrès. La présidente n’écarte pas l’idée d’un statut « à la carte » pour la Guadeloupe, fondé sur le droit à la différenciation des collectivités d’Outre-mer évoquée par Emmanuel Macron. Cette initiative devrait satisfaire Alain Plaisir, président du Comité d'initiative pour un projet politique alternatif (Cippa), sous l'impulsion d'une pétition en ligne pour une convocation d'un congrès sur l'évolution statutaire. Toutefois, le Cippa a déjà fait son choix sur le cadre institutionnel, en optant pour un changement de statut sur le fondement de l’article 74 de la Constitution française (1).
(1) L'article 74 de la constitution donne une large autonomie aux collectivités avec un partage des compétences avec l'État. Les missions régaliennes telles la police, la justice, l'armée relèvent de l'État tandis que la collectivité conserve les attributions telles par exemple la fiscalité, le régime douanier, l’urbanisme, l’éducation (compétence partagée) la politique économique, l’énergie ou encore la coopération internationale. St-Barthélemy, St-Martin, St-Pierre-et-Miquelon, les îles Wallis-et-Futuna et la Polynésie française sont des territoires régis par l'article 74.
Par Jean-Luc GOUBIN
jl.goubin@agmedias.fr