29 Décembre 2018
Une grande amie de longue date m'envoie cette parodie (gentiment inspirée du grand Corneille) du désespoir d'Emmanuel, dont je la remercie en mon nom et en celui de tous les scrutateurs.
Ô rage ! Ô désespoir ! Ô jeunesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu, que pour cette infamie ?
Et ne me suis-je plongé dans la blême finance,
Que pour voir en un mois tous mes calculs flétris ?
Par des péquenots vêtus de gilets jaunes.
Mes comptes qu'avec respect, toute l'Europe vantait
Ces comptes qui bien des fois m'ont sauvé la mise.
Et tant de fois affermi sur mon trône!
Et voici qu'aujourd'hui, je me cache et je rage !
Ô cruel souvenir de ma gloire éphémère,
Oeuvre de tant de jours passés à compter
Il me faut aujourd'hui, rabattre mon caquet,
Revenir sur le tout, et lâcher ce grisbi
Dont j'avais tant besoin pour garder mon aura !
Ce haut rang j'y tenais, on me l'avait donné !
Inspiré très librement des stances de Don Diègue dans Le Cid de Pierre Corneille.