29 Décembre 2018
Et si Philippot roulait en réalité pour Macron ? Car comment se préparer à prendre une claque tout en brouillant les (bonnes) cartes autrement qu’en si prenant comme… Philippot-popo ?
L’analyse de Capital (qui peut se résumer ainsi : opportuniste et cavalier du vent, Philippot cherche à occuper le terrain en s’appropriant « les Gilets jaunes » pour mieux se ramasser à l’arrivée) est tout ce qu’il y a de plus pertinente. L’essentiel n’est-il pas de faire parler de soi ? Il va sans doute rendre un petit service à Macron dont les élections dites « européennes » seront vraisemblablement le chant du cygne, après le fiasco comptable de la suppression de la taxe d’habitation et le fiasco mécanique du prélèvement à la source qui montre à quel point le titre d’Inspecteur des finances en France est proche voisin de celui d’Auguste (du moins sur la piste d’un cirque).
Mais qu’est-ce qui peut bien rapprocher ainsi Philippot de Macron pour que le premier fasse office de parachute de secours pour le second pensant peut-être lui épargner de s’écraser au sol : qu’ils soient énarques tous les deux ? Car ce ne peut pas être que la haine envers Marine Le Pen, quand même.
Il y a une autre explication à la programmation par Philippot de son propre naufrage : ce serait que devant la certitude d’être proche ou égal à zéro là où la droite nationale et les gilets jaunes risquent - dans la plus grande confusion - de perturber le jeu de l’européanisme forcené, il fasse tout ce qu’il faut pour faire croire (en ce qui le concerne) à un échec attribuable à des raisons mécaniques et tactiques. Kolossal finesse en quelque sorte, comme Chirac, Villepin et Juppé en 1997 et comme Seguin lorsqu’il voulut se mettre en scène aux municipales à Paris.
Peut-être Philippot ne roule-t-il même pas pour Macron, après tout. Peut-être ne cherche-t-il à rouler que les Français, ce qui n’aurait rien de très original - surtout pour un énarque.