27 Octobre 2018
( Nous vivons ces jours-ci, en France, une période idéologiquement trouble, où la pensée politique cède la place à la démagogie, à l'humeur plutôt qu'à la pensée.
On se jette à la figure des insultes, qui sont aussi des approximations. Rien de pire assurément pour la santé civique que cette foire d'empoigne, où la sottise le dispute à la vulgarité.
Êtes-vous de droite? Ou « pire » d'extrême droite, de gauche ou d'extrême gauche? Pour le savoir il faut connaître exactement le contenu de ces notions controversées.
L’une des ambitions du Scrutateur étant de contribuer à l’affinement de la conscience civique par l’analyse et le débat, j’ai voulu tenter d'offrir à nos lecteurs une réflexion sur les notions de « droite » et de « gauche », à partir de ma très ancienne expérience de professeur et de journaliste.
L’article apporte d’abord de l’information, ce qui n’est pas inutile. Il propose ensuite, sur la fin, une thèse. Cette thèse est parfaitement discutable (qu’est-ce qui n’est pas discutable ?). Encore faut-il prendre le temps et la peine de la discuter .
Donc, fanatiques, esprits sommaires, passez votre chemin !
Si cette thèse est exacte, peut-être alors bien des gens classés « à droite » (par exemple la « nouvelle droite » de monsieur Alain de Benoist, athée, et néo-païenne, ou cette « droite » toujours prête à se rallier au libéralisme-libertaire pour avoir l'air d' « être dans le coup ») ne le sont pas tant qu’ils le croient, de même que certaines consciences qui se croient de gauche le sont-elles moins qu’elles ne le pensent (horresco referens ! Par exemple en refusant de se rallier aux injonctions concernant la GPA). Mon but ici est de contribuer à faire réfléchir, tout simplement.
Aujourd'hui, nous nous contenterons de réfléchir sur les notions de droite et de gauche en général. Très bientôt, nous approfondirons .sur l'extrême droite, et l'extrême gauche.
J’ai presque envie de m’excuser auprès de mes lecteurs pour ces articles sérieux et austères. Mais si la conscience civique ne s’informe ni ne se forme, que peut bien signifier le mot « démocratie » ?
Et puis Le Scrutateur continue avec toutes ses autres chroniques.
Donc je ne m’excuse pas et je souhaite : bonne, patiente, et fructueuse lecture. Ceux qui voudront contribuer à la réflexion par leurs commentaires seront les bienvenus.
Edouard Boulogne).
Êtes-vous de gauche ou de droite?
« Moi, je donne à boire à tout le monde. On meurt sans distinction d’opinions ».
(La vivandière, dans Quatre-vingt treize, de Victor Hugo).
( En plaçant en exergue de l'article cette pensée de Victor Hugo, j'ai voulu signifier qu'à mes yeux, au-delà des divergences de vue, d'analyses de programmes, par delà les luttes, inévitables dans toutes vie en société, nous ne devons pas oublier que ceux qui ne pensent pas comme nous restent nos semblables, nos frères. Mais si cette pensée de l'homme de gauche, d'une certaine gauche, qu'était Victor Hugo est respectable, au point que je la fais mienne, moi qui ne suis pas de gauche, elle est peu compatible avec la pensée révolutionnaire, celle de Robespierre, de St-Just, de Marx de Trotsky, de l'extrême gauche ).
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Êtes-vous de gauche, de droite ? On sera peut-être tenté de répondre que ces catégories politiques, n’ont plus grand sens, sont dépassées ; tenté de vouloir se situer au-dessus de la mêlée. Que l’on prenne garde pourtant au propos d’Alain, le philosophe, qui heureusement a aussi tenu des plus propos plus intelligents « Ceux qui ne se veulent ni de gauche ni de droite, se trahissent par-là. Ils sont de droite » ! De fait Raymond Aron, il n’est pas le seul, qui, dans son livre L’opium des intellectuels, estimait dépassé le clivage sur lequel nous voulons réfléchir, fut classé « à droite », c’est-à-dire dans le monde des « salauds », ou des « chiens », pour parler comme monsieur Jean-Paul Sartre.
Quoiqu’il en soit, Aron avait-il raison ? Droite et gauche, sont-ce des concepts acceptables en ces temps de mondialisation ?
Notons que dépassés ou non, ces concepts sont toujours revendiqués, -pas seulement en France,- par des leaders politiques, spécialement de gauche; que des millions de personnes acceptent de se ranger sous les bannières de ces messieurs, à droite et à gauche, avec plus d’acharnement à gauche, ce terme étant pour la gauche synonyme de progrès, (ah ! le pro-gres-siiiiiisme des discours électoraux !), de générosité, de justice. La droite, toujours selon la gauche, serait plutôt symbole de conservatisme des intérêts des possédants , d’immobilisme, d’égoïsme.
Vraiment ? ! Cette « définition » plutôt répandue, (mais plutôt chez les « intellectuels » que dans le peuple, car comment comprendre alors, que des majorités souvent larges, aient confié les pouvoirs exécutifs et législatifs à des hommes et des majorités de droite ?) me paraît éminemment discutable. Qui étaient plus conservateurs, en URSS, que les membres de la nomenklatura, que le parti communiste, instaurant d’ailleurs le règne du parti unique pour éviter toute mauvaise surprise électorale ? Qui est aujourd’hui plus conservateur, que la camarilla castriste à Cuba ? Alors Staline, Castro, Gorbatchev, de droite ? Leurs partis, incarnation de la justice et du progrès social ? Il faut être sérieux, et laisser ces babillages aux politiciens de bas étage qui trop souvent briguent nos suffrages.
(I) Le recours à l’histoire.
Il est certain que pour définir la droite et la gauche, on ne pourra pas recourir à la méthode platonicienne de recherche des essences. Nous ne sommes pas en face d’idées pures, transcendantes, éternellement identifiables dans un éther spirituel.
Peut-être l’histoire nous indiquera-t-elle une piste de recherche ? Et, de fait, la fuyante distinction est située historiquement. Très exactement le 28 août 1789, à la veille de la Révolution française, quand, à Versailles, lors d’une réunion de l’Assemblée Constituante, les députés se séparèrent en deux groupes, l’un à droite, de l'hémicycle, partisan d’un droit de veto absolu pour le roi, l’autre à gauche, les partisans d’un régime constitutionnel.
L’inverse était possible, et le sens des mots eut été aujourd’hui différent.
La droite fut donc, à l’origine, le parti fidèle au roi régnant, et aux institutions séculaires de la France, la gauche, le parti contestataire, et de plus en plus révolutionnaire partisan d'un changement radical. La terminologie tarda cependant à s’imposer, puisque sous la terreur, les extrémistes révolutionnaires siégeaient sur les gradins élevés de l’assemblée, les « modérés », en bas, d’où, alors, les appellations analogiques, de « montagne » et de « plaine », pour désigner ces partis.
Mais quand la monarchie fut tombée, d’où vient que la gauche resta « la gauche », bien qu’elle ne songea plus qu’à se conserver elle-même ? N’est-ce pas qu’en réalité la fidélité à la monarchie, (le parti de l’ordre et de la chrétienté, face l'idéologie nouvelle issue des « lumières » très anichrétienne) était autre chose qu’un attachement à un régime simplement politique, à un mode d’administration ? Que la Révolution, (le parti dit du « mouvement »), en fait, était autre chose qu’une volonté plus ou moins efficace de changement dans le sens, simplement, d'un mode de direction de la Nation ?
(II) L’histoire et la sociologie.
Historiens et sociologues, par la suite ont tenté de donner leur point de vue sur la question.
Sur la droite, l’ouvrage souvent recommandé dans les facultés de droit et de sciences politiques, est celui de René Rémond : Les droites en France.
Comme l’indique le titre, l’universitaire qui exerce son attention sur toute la période de la Révolution à la 5è République croit pouvoir distinguer trois tendances de la droite en France. La droite « ultra », autrement dit les royalistes, dont le poids électoral a été en s’amenuisant, même si, en 1987 encore, un sondage d’opinion effectué pour le journal Le Point, indiquait que 17% de Français accepteraient volontiers une monarchie comme elle a été restaurée en Espagne (l’équivalent, tout de même du pourcentage obtenu par la « gauche plurielle » à l’élection présidentielle de 2002, ou de François Bayrou en 2007. Les pourcentages les plus élevés se situaient chez les ouvriers (24%) et les agriculteurs (20%). René Rémond distingue encore une droite libérale, ou orléaniste, aujourd’hui représentée dans certains courants de l’UMP, et à l’UDF ; ou encore une droite nationaliste, bonapartiste, qui constitua les gros bataillons du gaullisme, et se retrouve sans doute aujourd’hui, mais dans tous les cas, quelque peu frustrée, parmi les courants de l’UMP, au Front National, et… très paradoxalement dans certains courants de « gauche » tel le mouvement représenté par Jean-Pierre Chevènement (comme par hasard voué aux gémonies par les jospiniens et autres « aubrystes »).
Une même tentative de classification a été tentée pour la gauche par Georges Lefranc. Il distingue une gauche libérale et parlementaire, plus présente sous la 3è République que de nos jours, une gauche démocratique et anticléricale, fortement teintée, dirions-nous, de Franc-Maçonnerie, dont un bon représentant, me semble-t-il serait Michel Charasse ; la gauche socialiste et communiste (certains seraient tentés de refuser cette assimilation, non sans quelques arguments. Mais le « mot » de Maurice Babin sur les socialistes « ces communistes qui ont mis des gants », va plus loin qu’on ne pourrait croire; et enfin l’ultra gauche, Trostkystes, divers, et gauchistes « mamériens », verts à l’extérieur, mais rouges à l’intérieur.
Ces classifications et enquêtes, si minutieuses soient-elles, ne sont pas véritablement satisfaisantes pour cerner l’essentiel de ce qui se cache derrière ces vocables de droite et de gauche. D’autant plus qu’une classification par thèmes d’actions est souvent trompeuse, les nécessités tactiques et stratégiques de la politique conduisant parfois à de surprenantes volte-face.
Ainsi par exemple de la décentralisation, thème de « droite » par excellence, dont Tocqueville, et Maurras (nonobstant par ailleurs leurs différences) avaient fait leur cheval de bataille, et qui est souvent revendiquée aujourd’hui par une partie importante de la gauche, traditionnellement jacobine ou centralisatrice.
Ou encore le thème de la colonisation, où la gauche aujourd’hui pourfendeuse du « colonialisme », fut à la pointe de toutes les tentatives de colonisation pour porter dans l’univers (au moins !!) les valeurs « républicaines ».
C’est Marx et nul autre qui écrivit « Les communautés villageoises « idylliques » de l’Inde traditionnelle étaient plus pernicieuses qu’on ne pouvait le supposer car « depuis des temps immémoriaux, elles avaient été les cellules et la base du despotisme oriental, elles enfermaient l’être humain dans le cercle le plus étroit, faisant de lui l’instrument inerte de la superstition, le réduisant en esclavage, sous le poids de coutumes traditionnelles, le privant de toute grandeur et de toute force historique. Nous ne devons pas oublier la barbarie, la persécution quotidienne et normale des plus indescriptibles cruautés… Nous ne devons pas oublier que cette existence végétative, sans dignité, sans dynamisme, avait pour compensation l’acceptation de l’assassinat rituel comme forme de dévotion religieuse… Nous ne devons pas oublier que ces petites communautés étaient pourries par des distinctions de castes et par l’esclavage ; qu ‘elles soumettaient l’homme aux circonstances extérieures au lieu de l’élever et de le rendre maître des circonstances ; qu’elles poussaient à considérer un état social transitoire et contingent comme un destin naturel et inchangeable… Les Arabes, les Tartares et les Mongols avaient successivement conquis l’Inde, mais ils s’étaient adaptés à ces coutumes, étant donné que la loi de l’histoire veut que les conquérants barbares soient conquis à leur tour par la civilisation supérieure des vaincus. Les Anglais furent les premiers conquérants de l’Inde qui lui ait été supérieurs et de ce fait ils n’ont pu être contaminés par la civilisation hindoue ».
Texte remarquable et si peu cité aujourd’hui dans l’Humanité, le Nouvel Obs, ou Le Monde. On comprendra que j’ai voulu « faire mémoire » !
(III) Le secours de la caractérologie.
Certains ont eu recours à la caractérologie pour définir notre objet. Et ces tentatives sont intéressantes.
Se fondant sur l’observation des grandes personnalités intellectuelles et/ou politiques de chaque camp, on a ainsi pu prétendre que l’homme de gauche est optimiste sur la nature humaine, qu’il croit à la bonté primitive des « bons sauvages » (et c’est le thème récurrent de la philosophie des lumières, éminemment contestable, mais qui commence à peine de l’être), qu’il croit à sa perfectibilité, au progrès indéfini, matériel et moral de l’humanité, que les vices et les défauts observables en société seront éradicables grâce à l’instruction. Au 19è siècle sous le portrait d’un criminel, Victor Hugo écrivait en guise de légende : « il ne sait pas lire ». Naïveté typiquement gaucharde.
L’homme de droite au contraire serait plus pessimiste. Croyant au péché originel, il serait sceptique sur la possibilité d’accès de l’humanité à la perfection. Il ferait moins confiance aux élans du cœur, et à l’auto discipline « citoyenne » qu’à l’ordre maintenu sous l’autorité de hiérarchies de « sages », eux-mêmes soigneusement éduqués, dans la discipline la plus stricte. D’où l’importance à ses yeux de l’ordre, de la morale, de la religion, de l’autorité.
Dans un profond petit ouvrage, Gustave Thibon a écrit une page très suggestive :« Si nous évoquons dans chaque camp, quelques personnalités supérieures (elles seules sont peut-être capables de nous fournir le grossissement nécessaire à la découverte des essences), la constatation suivante s’impose : le grand homme de droite (Bossuet, de Maistre, Maurras, etc) est profond et étroit, le grand homme de gauche (Fénelon, Rousseau, Hugo, Gide, etc) est profond et trouble. Ils possèdent l’un et l’autre toute l’envergure humaine : ils portent dans leurs entrailles le mal et le bien, le réel et l’idéal, la terre et le ciel. Ce qui les distingue, c’est ceci : l’homme de droite, déchiré entre une vision claire de la misère et du désordre humains et l’appel d’une pureté impossible à confondre avec quoique ce soit d’inférieur à elle, tend à séparer avec force le réel et l’idéal ; l’homme de gauche, dont le cœur est plus chaud, et l’esprit moins lucide, incline plutôt à les brouiller. Le premier, soucieux de garder à l’idéal son altitude et sa difficulté d’accès, flairera volontiers des relents de désordre dans les « idéals » qui courent le monde ; le second, pressé de réaliser ses nobles rêves et peut-être un peu dégoûté des ascensions sévères, sera porté à idéaliser le désordre. Ici on mêle, là on tranche ».
Voici, me semble-t-il, qui n’est pas mal vu.
(IV) Le critère de l’utopie.
Mais la thèse qui me paraît la plus persuasive est celle qu’à développée Thomas Molnar, d’abord dans une controverse avec Jean-Marie Domenach dans la revue Esprit, il y a une vingtaine d’années, et d’autre part dans son livre :La gauche vue d’en face (Editions du Seuil).
Cette étude qui prend en compte les penseurs essentiels sur la question, Hegel, Sartre, Lukacs, Dewey, Marx, Saint-Simon, etc conclut sur l’identification, en profondeur de la gauche et de la catégorie de pensée, utopiste.(Sur le thème de « l’Utopie », je me permet de renvoyer à mon ouvrage « Libres Paroles »). (ou à ce lien avec http://www.lescrutateur.com/article-qu-est-ce-qu-une-utopie-par-edouard-boulogne-112448348.html ).
Molnar donne son assentiment à Jacques Maritain quand celui-ci écrit dans Le paysande la Garonne, en 1965, « Le pur homme de gauche déteste l’être, préférant toujours, et par hypothèse, selon le mot de Rousseau, ce qui n’est pas à ce qui est ».
C’est ce refus de l’être qui conduit l’homme de gauche véritable, à nier les institutions, la famille, l’ordre, et à préférer l’instable, l’improvisation, la nouveauté pour elle-même. Par exemple « Une bonne partie du prestige de la gauche dérive de ce que, sur le plan esthétique notamment, elle encourage l’expérimentation, l’aventure, l’association audacieuse des idées et des formes, l’exploration sans fin de l’incongru, du saugrenu, du tourmenté – avec l’espoir que quelque chose finira par sortir de l’invention nouvelle, de la combinaison inédite ».
Mais ce ne sont pas les expérimentations musicales ou picturales seules qui ont été mises en œuvre par la gauche, notamment au 20è siècle. Les cent millions de morts du communisme sont le tribut qu’il a fallu payer au Dieu Utopie. Cette intéressante méditation rappelle l’autre grand ouvrage de Molnar sur L’Utopie , éternelle hérésie: « A la racine de l’utopie il y a la défiance de Dieu, l’orgueil sans limite, l’appétit d’un énorme pouvoir et l’usurpation d’attributs divins en vue de manipuler et de modeler le destin de l’homme… Le vice réel de l’utopiste est, d’abord, le désir de démanteler l’individualité humaine par la dissolution de la conscience individuelle et ensuite de la remplacer par la collectivité et la conscience fusionnée ».
Nous voici loin, penseront peut-être certains, de la politique quotidienne, et de nos politiciens ordinaires, qui seraient les premiers surpris des vues de Hegel, Maurras, ou Molnar. Peut-être pas tant. Le candidat ordinaire, sans doute pense aux prébendes, aux honneurs, aux hochets de la politique. Il n’est pas conscient le plus souvent, que ses passions, émotions, palinodies, revirements, sont utilisées, manipulées par des chefs d’orchestre invisibles, calculateurs et profonds.
Dès lors la gauche serait la passion du changement pour le changement, celui-ci devant conduire à l'utopie dont ils rêvent, confondue avec le bouillonnement de leurs passions et rêveries. La droite, nonobstant les limites propres à la nature humaine serait plus conservatrice, conservatrice critique (« la vraie tradition est critique disait Maurras). Dans la période basses eaux sur le plan spirituel que nous traversons, cette droite se caractérise par le désir de conserver la patrimoine du pays, ou de la civilisation dont on est, plus ou moins consciemment l'héritier.
Peut-être convient-il de voir plus loin et plus haut. Peut-être convient-il de tenter de voir en chacun de nous, davantage que les caractères limitatifs qui permettent de nous classer, ce qui nous unit en profondeur, dans la perspective du Bien commun, où ce grand tisserand qu’est le Politique selon Platon, travaille à créer cette « amitié » qu’est une nation bien conduite. C’est l’art des grands politiques, qui, toujours, en quelque manière, transcendent les clivages.
Edouard Boulogne.