30 Octobre 2018
L'Europe aujourd'hui est malade. Malade de la tête. Quand je dis que l'Europe est malade, je le dis comme quand on dit que notre famille, - en ce moment -, ça ne va pas bien fort. Mais si ma famille est malade, et que, par miracle j'échappe, ou crois échapper à la contagion, je ne me désolidarise pas. Je reste fidèle. Quand on reste fidèle on est un homme par cela même. Or je suis fidèle, et comme disait l'autre jour un jeune sportif guadeloupéen à qui l'on demandait les raisons de ses remarquables prestations, il répondit, sérieux comme on est à cet âge : « peut-être parce que je suis un guerrier » !
Or, un peu plus âgé tout de même, je demeure un guerrier, dans un autre domaine.
Aujourd'hui ma famille européenne est malade, et je me bats, je me bats pour inciter ceux qui seraient tentés d'amener le drapeau de résister à cette tentation funeste. Notamment auprès de ceux qui, jeunes envisagent de « faire de la politique ». Je leur répète que faire de la politique simplement pour être élu, et jouir de la notoriété, et d'autres « avantages », je ne précise pas, ils me comprennent, cela ne vaut vraiment pas la peine.
Aujourd'hui je veux leur parler du thème de la migration. Celle-ci est une tarte à la crème pour nombres de bateleurs d'estrades, et de manipulateurs de foules, bien fournis en faits en en dus, qui voudraient bien détruire les réalités historiques comme les nations, qui leur résistent, justement en tant que réalités historiques concrètes moins faciles à éradiquer par le seul attrait des idoles du commerce et de la consommation.
Comme, aux yeux de ces puissances de l'OR, il serait plus facile d'avoir à manipuler des foules bigarrées, des « migans » faits de pièces rapportées, venus de tous les points du monde, esprits creux comme le vide de leurs langages disparates et évidées par la publicité et les propagandes.
C'est à travers ce prisme qu'il faut étudier le thème de la migration dont on nous rebat les oreilles : journalistes palots, curés laïcards et sans soutanes, pseudos philosophes mais vrais sophistes comme les appelaient déjà Platon.
L'un d'eux était français ( hélas ! ), mort en 2014, mais irradiant son mal-être par delà la tombe. Il s'appelait Derrida. Dans un livre lu par moi en 2017, paru juste après l'élection d'Emmanuel Macron, ( Macron, miracle ou mirage, éditions de l'observatoire ) Pierre-Henri Taguieff le cite sur son thème de l'ardente obligation de recevoir les migrants. Je reproduis ci-dessous une page très éclairante sur ce sujet.
Il en ressort pour tout individu doué un tant soit peu de bon sens, la nécessité du devoir de résistance aux faux docteurs et vrais charlatans. ( Le Scrutateur).
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« On trouve chez le philosophe Jacques Derrida une défense de l’hospitalité inconditionnelle ou absolue, qui « suppose une rupture avec l’hospitalité au sens courant, avec l’hospitalité conditionnelle, avec le droit ou le pacte d’hospitalité » : « L’hospitalité absolue exige que j’ouvre mon chez-moi et que je donne non seulement à l’étranger (pourvu d’un nom de famille, d’un statut social d’étranger, etc.) mais à l’autre absolu, inconnu, anonyme, et que je lui donne lieu, que je le laisse venir, que je le laisse arriver, et avoir lieu dans le lieu que je lui offre, sans lui demander ni réciprocité (l’entrée dans un pacte) ni même son nom »68.
Ainsi compris, l’acte d’hospitalité exprime un désir sacrificiel, en ce qu’il implique un rejet de tout contrôle de « l’autre » accueilli les bras ouverts et les yeux fermés serait-il un criminel ou un terroriste. Cet aveuglement volontaire dans l’hospitalité revient à évacuer l’obligation politique première, qui est d’assurer l’ordre et la paix au sein de la communauté politique considérée. Il est difficile de mieux illustrer la catégorie de l’acte impolitique, c’est-à-dire à une forme de pseudo-politique dictée par le moralisme compassionnel et l’angélisme, à base de culpabilité et de bons sentiments69. Merkel s’est engagée sur cette voie dangereuse. On peut espérer que Macron, soucieux de sa popularité, ne la suivra pas
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Macron se veut le « maître des horloges ». Il est surtout le maître des rêves. Et la France rêve avec le rêveur couronné. Mais le réveil risque d’être brutal. Il est bien sûr trop tôt pour prédire que, rallié aujourd’hui par presque tous, Macron sera raillé demain par tous ou presque. Le sentiment que tout est possible est fugace. L’enthousiasme s’évapore plus vite qu’il ne surgit. Il en va de même de l’espoir. C’est alors que la croyance au miracle fait place à l’évidence du mirage ».
(In Macron : Miracle ou mirage, pp : 204-205).