4 Septembre 2018
Un bafouillage (de plus!) d'Elie Domota courait hier soir sur facebook. J'en propose ci-dessous le lien. Mais les abonnés du Scrutateur, non inscrits sur facebook, risquent de ne pouvoir l'écouter. Aussi vais-je résumer son « contenu » avant d'apporter certaines précisions.
Domota sur Facebook : https://www.facebook.com/GUMP.FR/videos/10156633192439694/UzpfSTEyNjk4MDExMjQ6MTAyMTY4MDk2MzIyOTQzNTQ/
1 ) Il y a LA trouvaille du sieur Elie sur la « pédophilie du colonialisme ». C'est tellement bête que ne ne m'y attarderai pas.
2 ) Il y a l'affirmation qui sous-tend l'ensemble : A tous les problèmes « on sel chimin », un seul chemin : L'indépendance (indépendans). Rions trois fois et poursuivons.
3 ) Autre affirmation : A l'arrière plan de tout ce qui va mal … le croquemitaine Kolonyalis (colonialiste). Un colonialisme qui ne fait qu'un avec la République (française évidemment).
La révolution de 1789 n'est pas ma tasse de thé, et je pourrais trouver avec Elie quelques points d'accord si le bonhomme n'était pas mû par un racisme anti blanc et anti français aussi pulvérulent que celui qui transpire de tous ses mots, et de toutes ses mimiques. Pauvre Elie.
De tous ses mots d'abord. Elie ment-il ? Peut-être croit-il en ce qu'il dit, comme tous les paranoïaques. Toujours est-il que la première République a beaucoup tué en Guadeloupe, comme en Fwans métropolitaines. En Guadeloupe dans tous les groupes socio-ethniques, avec une prédilection pour les ... blancs. Et pour ce qui est des noyades massives d'esclaves Elie confond avec les noyades de Nantes où les soldats de la Convention nationale (républicains) sous le commandement de Carrier noyèrent des milliers de français blancs pour la plupart des paysans, des petits bourgeois, et des prêtres, dans la Loire à Nantes. (lire des extraits photographiés, - en fin d'articles – du livre de Robert Christophe : La révolution française racontée à tous). Ce sont ces mêmes révolutionnaires qui tuèrent aussi aux Antilles, sans discrimination raciale aucune, les Victor Hugues et autres serviteurs de la convention.
Mais nous sommes aujourd'hui sous la 5 ème République. Ce régime est imparfait, comme tous les régimes politiques, min enfin Domota ou ka dépalé fo !
4 ) Une autre des déclarations de nosthromme et qui lui sert de « preuve » que l'abolition de l'esclavage ne fut qu'un ruse du « kolonyalism » pour maintenir la domination blanche « a si nèg ki nou yé ». Il en voit la preuve dans le fait que les blancs anciens propriétaires d'esclaves avant 1848 furent dédommagés par le gouvernement de l'époque (2 ème République) alors que les victimes ne reçurent rien.
A quoi l'on peut faire remarquer que l'élimination des propriétaires blancs et la distribution des terres et de l'argent aurait conduit à une catastrophe dont les anciens esclaves auraient été les principales victimes.
Aux USA, un peu plus tard dans le siècle, des gens bien intentionnés, les quakers, allèrent dans un sens différent, et le résultat fut ce qu'ils n'en attendaient pas. Je me permet de citer un extrait de la conférence que j'ai donnée sur l'esclavage en 1999 lors d'un colloque en la ville du Mans (et dont je fournis plus loin le lien pour qui voudrait en savoir davantage).
« (…..) Dans le même temps (mais bien avant le 19 ème siècle) les missionnaires avaient mené une autre opération, le rachat d'esclaves, et la constitution de "villages de liberté" La mère Javouhey est l'une des plus connue à cet égard pour son action en Guyane, particulièrement à Mana.
Peut-être, cette attitude, moins spectaculaire que celle des quakers, fut-elle plus efficace? A cet égard le philosophe Georges Gusdorf dans une très remarquable communication à un colloque sur La période révolutionnaire aux Antilles , cite Jefferson, lui-même quaker, au sujet des actes spectaculaires mais en définitive critiquables parce que irréfléchis et prématurés. On sait que les quakers prêchant l'abolition immédiate de l'esclavage avaient joint les actes à la parole et affranchis leurs esclaves (peu nombreux il est vrai) dès le milieu du 18 ème siècle. Or Jefferson en poste à Paris en 1789 se préoccupe de la question et écrit : "Si un individu a eu ses comportements façonnés dans l'esclavage, lui donner la liberté, ou plutôt l'abandonner, c'est comme abandonner un enfant. Bon nombre de quakers, en Virginie, ont établi leurs esclaves sur leurs terres en qualité de fermiers(...)Mais le propriétaire était obligé de planifier les récoltes à leur place, de diriger toutes leurs activités selon les saisons et en fonction du temps qu'il faisait. Plus lamentable encore, il était obligé de les surveiller de jour en jour, et presque constamment, de les mettre au travail et même de les fouetter. Un homme doit avoir un sens moral d'une force peu commune pour que l'esclavage ne fasse pas de lui un voleur. Celui à qui la loi interdit de posséder quoi que ce soit comprendra difficilement que la propriété puisse être fondée sur autre chose que sur la force".
Pour approfondir : http://www.lescrutateur.com/article-29877544.html
Elie Domota ignore t-il cela ? Peut-être, mais peut-être pas. Car il ne faut pas le croire plus sot qu'il n'est. Pour Domota, comme pour tous ses pareils, l'esclavage est un fond de commerce comme pour tous les leaders Haïtiens depuis 1804, et le vieux Duvalier, papa doc tout récemment . Un fond de commerce pour tenter de les porter au sommet de leur société, pour n'en plus descendre jamais.
Rivarol disait : « malheur à celui soulève la lie d'une nation ».
Ces messieurs le savent, du moins certains. Mais la névrose qui les ronge les pousse à continuer la course vers l'abîme.
Des gens bien à plaindre.
Le Scrutateur.