17 Août 2018
Depuis le 18 ème siècle et « l'âge des lumières » nous vivons dans l'espoir du PROGRES par le développement de la science et des techniques.
Et, de fait, depuis ce temps de Voltaire, Diderot et des grands savants des 19 ème et 20 ème siècle, le monde a considérablement évolué.
Qui d'entre nous se plaindrait des progrès de la médecine, par exemple, ou de l'hygiène ?
Il n'est pas excessif cependant de parler d'une substitution progressive, et peut-être dangereuse de LA ( ? ) science aux religions traditionnelles.
Cette substitution n'est pas sans poser pourtant de redoutables problèmes, que soulèvent avec perspicacité des religions et philosophies ( authentiques ).
Par exemple, si vous êtes, comme je le suis, des partisans admiratifs du PROGRES, il n'est pas insolent ( les philosophes sont souvent, à juste titre, des insolents ), quand on en parle, de se poser des questions.
Quand on se trouve sur une barque naviguant sur un fleuve, nous constatons la progression de notre esquif. Mais vers quoi ? Le port vers lequel nous croyons nous acheminer, ou bien la cataracte qui nous engloutira ? En deux mots, la progression est un fait, qui n'est pas une valeur en soi. Par delà le fait, l'homme qui réfléchit se pose la question de la finalité du progrès.
La même question se pose à nous, embarqués sur les courants du progrès.
La technique engendrée par la recherche scientifique doit nous poser problème. Un grand humaniste du 16 ème siècle, Rabelais, avait déjà lancé l'avertissement bien connu « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».
Au 19 ème siècle, Victor Hugo, qui fut un immense poète, mais tout à fait quelconque en philosophie, sombra corps et bien dans ce qu'on ne peut qualifier que de superstition scientifique.
Il écrivait alors : « Citoyens, le 19 ème siècle est grand, mais le 20 ème siècle sera heureux. Alors, plus rien de semblable à la vieille histoire ; on n'aura plus rien à craindre, comme aujourd'hui : une conquête, une invasion, une usurpation, une rivalité de nation à nation à mains armées, un partage des peuples par congrès, un combat de deux religions ... On n'aura plus à craindre la famine, l'exploitation, la prostitution par détresse, la pauvreté par chômage, et l'échafaud, et le glaive et les batailles. On pourrait presque dire ; il n'y a plus d'événements. On sera heureux ».
Nous savons ce qu'il en est aujourd'hui, cent cinquante ans après cette belle déclaration du progressiste par excellence que fut Victor Hugo.
Philosophe infiniment supérieur à Hugo, Blaise Pascal avait pourtant formulé cette pensée remarquable : « Tout ce qui se perfectionne par progrès périt aussi par progrès ».
Beau sujet de réflexion que je vous propose. ( Vous avez quatre heures. PSC ).
Le Scrutateur.
https://www.ndf.fr/videos/17-08-2018/pourquoi-linfluence-des-robots-sur-les-enfants-inquiete/