24 Juillet 2018
Je ne suis pas un partisan d'Emmanuel Macron. Cette publication n'est faite que par un souci d'équilibre élémentaire à un moment où sur les réseaux sociaux déferle un torrent plus proche de l'invective que l'analyse politique.
Le Scrutateur.
La plupart des réseaux "sociaux" ne prennent en compte la dimention politique du problème posé. J'avais tenté hier de le mettre en évidence dans cet article rédigé hier :
http://www.lescrutateur.com/2018/07/l-affaire-benalla-est-tres-grave-moins-pour-e-macron-que-pour-la-france-lire-la-deposition-du-prefet-de-police-michel-delpuech.html .
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Décidément, c’est une journée où la majorité aura tout fait pour ressortir la tête de l’eau. Le moral au plus bas depuis l’éclatement de l’affaire Benalla, les députés LREM ont reçu mardi soir la visite surprise d’Emmanuel Macron. Jusqu’ici silencieux depuis six jours, le président de la République s’est invité à la Maison de l’Amérique Latine (VIIe arrondissement de Paris), où les élus Marcheurs fêtaient la fin de la session. « Ce qu’il s’est passé le 1er Mai a été pour moi une trahison », leur lance-t-il d’entrée de jeu, visant les violences commises par son chargé de mission.
Le chef de l’Etat assume tout des erreurs de l’Affaire Benalla allant même jusqu’à se mettre en première ligne : « La République exemplaire n’empêche pas les erreurs. S’il cherche un responsable, le seul responsable, c’est moi et moi seul. C’est moi qui ai fait confiance à Alexandre Benalla. C’est moi qui ai confirmé la sanction (NDLR : jugée trop clémente). Ça n’est pas la République des fusibles, la République de la haine, poursuit-il avec force. S’ils veulent un responsable, il est devant vous ! ».
Un chef de l’Etat prêt à tout prendre sur lui quitte à laisser entendre qu’il serait prêt à s’expliquer : « Qu’ils viennent me chercher. Je réponds au peuple français ! » Mais qui est-ce « ils » ? Les Commissions d’enquête parlementaire, devant lesquelles il est peu probable qu’il puisse être convoqué ? Les oppositions, des Insoumis aux Républicains, en passant par l’extrême droite ? C’est plus probable. Les journalistes, captifs à ses yeux « de la dictature de l’instant » ? Possible aussi.
Emmanuel Macron s’exprime donc pour la première fois. Chaque mot a été pesé. La stratégie de défense mûrement réfléchie. Toute la journée, les poids lourds de la macronie se sont démenés pour distribuer éléments de langage et autres consignes pendant les questions au gouvernement : « Soyons des exemples de calme, de cohésion et de dignité exhortait Richard Ferrand en réunion de groupe. Le Premier ministre monte lui aussi au front pour répondre à toutes les questions dans l’hémicycle. « Les dérives d’un individu ne font pas une affaire d’Etat », plaide-t-il. Quant au soupçon sur l’existence cachée d’une police d’Etat, c’est une « pure » rumeur.