20 Juin 2018
On peut être une bonne gestionnaire, et pas une grande politique. Le problème est le même qu'avec nos énarques. L'ENA est une école d'administration. Ceux qui en sorte "capés" peuvent être de bons gestionnaires. Mais ils ne sont pas de ce seul fait des politiques. De même que l'on peut sortir major de Sciences Eco et être incapable de fonder une grande entreprise. Les grands fondateurs d'empire économique, tel le premier Rockfeller, n'ont pas toujours fait de grandes études. Ils ont eu l'audace, le flair, la vista.
De même pour les grands homme d'Etat. De Gaulle, Pompidou, Churchill pour nous en tenir à ces quelques personnalités contemporaines étaient des hommes de vaste culture, mais ils n'avaient pas fait l'ENA. Ils se sont servis d'énarques pour les affaires de l'intgendance.
L'esprit de l'homme d'Etat est le service d'un idéal pour la nation, idéal qui ne doit pas être d'abord l'exaltation de son moi, mais qui doit être subordonné au bien commun, en tenant compte de l'histoire et de la culture du pays considéré. La raison politique doit être complétée par l'instinct personnel, par l'éducation transmise dans le meilleur des cas par la famille du chef. D'où l'importance de la tradition. Le grand chef d'Etat ne travaille pas sur de la matière vierge, comme le croient les idéologues révolutionnaires qui prétendent faire table rase du passé, et bâtir des utopies qui ont fait la preuve de leurs nuisance criminelle au cours de l'histoire.
La crise des pays occidentaux actuellement, vient en partie du déni de ces réalités qui ne sont plus guère enseignées à Sciences-Po ou à l'ENA.
A la fin du XIX ème siècle, un grand penseur, notamment de la politique, Augustin Cournot écrivait, ce qui recoupe partiellement mon propos : « Le tact de l'homme d'Etat qui apprécie les circonstances, qui sent quand il faut gagner les esprits par la douceur, et quand il faut leur imposer par l'autorité ; qui se rend compte de ce qu'on peut obtenir de la multitude par la force morale, par la prudence et par l'audace, ce tact est tout autre chose que la science de l'économiste, de l'administrateur et du juge. La politique ne se distigue donc pas seulement de l'Administration et de l'économie sociale par la nature des choses auxquelles elle s'applique et des besoins auxquels elle pourvoit : elle s'en distingue aussi par la nature des facultés qu'elle met en œuvre et parmi lesquelles brille au premier rang l'art du commandement ».
La mise en garde contre une immigration massive en Europe aujourd'hui n'est pas d'abord une manifestation de « racisme » ou de xénophobie. Chez ceux qui pense cette immigration de façon réfléchie elle représente un danger dans la mesure ou des « migrants » trop nombreux, ne peuvent, ni d'ailleurs ne veulent pas s'assimiler à la France comme cela s'est fait jadis de façon réfléchie et à dose raisonnable.
C'est pour avoir ignoré ces principes de base qu'une femme politique comme Angela Merkel a fait appel à une immigration de masse, qui met en péril aujourd'hui l'Allemagne et les pays européens.
Aujourd'hui, elle semble revenir sur ses illusions comme le montre l'article suivant. Puisse-t-il n'être pas trop tard !
Le Scrutateur.