8 Juin 2018
Cet article émane de l'Observatoire du journalisme, dont le but est de procéder à une médiascopie bien utile à un moment d'engorgement de mensonges parfois très subtils. Le Scrutateur a déjà traité de ces questions en plusieurs articles dont celui-ci : ( http://www.lescrutateur.com/article-quand-hoaxbuster-est-un-hoax-122418121.html ).
A l'heure où le gouvernement en France envisage, pieuse intention, de faire la chasse aux « fakes », il faut être attentifs, et ne pas oublier la fable du voleur qui crie aux voleurs.
L'Observatoire du journalisme signale pour ceux qui ont le souci de leur hygiène mentale le livre tout récent de François-Bernard Huyghe : « Fake news, la grande peur ».
( Le Scrutateur ).
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Pourquoi Emmanuel Macron tient-il à ce texte ? François-Bernard Huyghe (FBH) voit trois raisons, un intérêt personnel face aux attaques dont il aurait été la victime ; un intérêt idéologique en tant que Président des élites ; enfin une occasion de disqualifier ses adversaires, assimilés au camp du mensonge, en particulier pour les prochaines élections européennes de 2019.
« Ce n’est justement pas très clair et on y mêle beaucoup de choses ! Les contre-vérités ou les mensonges inventés de toutes pièces, mais aussi l’obscurantisme, les théories du complot… Mais le but est sans doute de confondre toutes ces opinions dans une sorte de grand fantasme, de mensonge odieux ».
« Que fait l’État lorsqu’il veut retirer une Fake News de Facebook ? Il va voir gentiment Mark Zuckerberg et lui demande : s’il vous plaît vous seriez bien gentil de… ».
Ajoutons que lorsque le Parlement Européen reçoit Mark Zuckerberg, il le fait dans un format respectueux et très favorable au fondateur du réseau social. En pratique le projet permettra au juge de s’adresser plus vite à la plateforme pour retirer le document incriminé. Mais le projet vise explicitement Russia Today et Sputnik, et, observe FHB, sur ce point précis « je crois qu’il est assez ridicule de créer une loi de toutes pièces pour cela ».
Il est probable que les GAFA décident des règles de censure – comme par exemple fermer les comptes de Defend Europe et de Génération Identitaire de façon arbitraire – par conviction idéologique sincère.
« Tous les dirigeants des principales entreprises internet baignent dans un terreau idéologique complètement uniforme, celui de la Silicon Valley et de ses idéaux progressistes ». Et bien entendu « il y a un intérêt économique réel… le business de ces plateformes ce sont des secondes de cerveau humain vendues à des annonceurs… donc le réseau social a tout intérêt à bannir les contenus haineux ou violents ».
Le mot de la fin ? Les GAFA servent « une idéologie au sens de Marx, c’est à dire faire ce qui est dans son intérêt tout en étant convaincu que cela sert la condition humaine dans son universalité ».
François-Bernard Huyghe, Fake news, la grande peur, mars 2018, VA Press, 14 €