14 Mai 2018
Le problème posé par le déversement massif et quotidien des varechs, nommés aussi sargasses sur les côtes guadeloupéennes, notamment, posent des problèmes chaque jour plus compliqués, et qui dépassent les moyens des collectivités locales.
Les maires de Guadeloupe réunis ont publié la lettre ci-dessous, qui apparaît justifiée vu l'ampleur du phénomène, et que les autorités parisiennes n'ont pas encore pris conscience de sa gravité.
On peut à cet égard noter que la seule ministre des DROM, malgré sa bonne volonté, ne suffit pas à la tache, et qu'un ministre d'Etat comme Nicolas Hulot semble se désintéresser de la question. Un ministre purement décoratif mais qui fait la preuve de son insuffisance.
( LS ) .
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Communiqué des maires de la Guadeloupe.
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre,
Écoles fermées sur une partie du territoire,
Population gazée par des effluves d’ammoniac et de sulfure d’hydrogène,
Mobilité impossible pour une partie de la population,
Centres-bourgs sinistrés, appareillages électroniques détériorés, désastre économique,
Socioprofessionnels dans la détresse,
Cela relève-t-il de la responsabilité de l’État ou bien la population de la Guadeloupe doit-elle se résigner à être abandonnée à son triste sort avec des moyens dérisoires ?
Nous vous demandons des réponses à la hauteur de la situation et de la responsabilité de l’État.
Considérant
1) Que depuis 2011 les côtes de Guadeloupe connaissent un échouage massif d’algues brunes dites « sargasses », dont l’ampleur en 2018 s’avère exceptionnelle ;
2) Qu’au regard de la gravité de la situation, l’intervention de l’État s’est avérée insuffisamment proportionnée alors même que sa responsabilité au regard des traités internationaux en matière de pollution est engagée ;
3) La nécessité d’appliquer le principe de précaution conformément à l’article 7 de la Convention de Carthagène et sa transcription en droit français consacrée par la juridiction administrative ;
4) La situation sanitaire exceptionnelle dont la gravité s’exacerbe dans un contexte de prise en charge sanitaire déjà dégradé ;
5) Les incidences désastreuses sur les plans sanitaire, économique et social générées par cette situation d’exception ;
Nous déclarons,
Qu’il est de la responsabilité de l’État de prévenir la pollution par les sargasses sur son territoire et d’éradiquer immédiatement cette dernière. En conséquence, l’intervention des collectivités locales ne saurait être qu’un accompagnement de l’État et non l’inverse ;
Que l’État reconnaisse et prenne en compte la situation sanitaire alarmante dans un contexte exceptionnel ;
Exiger de l’État le remboursement intégral et rétroactif de toutes les dépenses engagées par nos collectivités dans le cadre d'un fonds dédié ;
Que nous maires, nous nous engageons de manière solidaire à assigner l’État, si cet appel que nous lançons, n’est pas suivi par une réponse rapide que la population attend et un engagement formel de ce dernier, à assumer pleinement ses responsabilités.