5 Avril 2018
Peux t'on rire de tout ? Non, il ne s'agit pas d'un sujet de dissert au baccalauréat. En parcourant l'article dont vous avez déjà lu le titre, j'étais, au fur et mesure en train d'édifier un plan possible de réflexion bien balancé. Et comme je ne suis pas Jorge le moine fou du livre d'Umberto Eco, Le nom de la rose, après avoir dans une première partie envisagé de développer le point de vue rabelaisien : « rire est le propre de l'homme », soucieux de ménager le terrible père Jorge de Perros ( incarné à l'écran par Fédor, le fils de la grande basse russe Boris Chaliapine. Voir ci-contre le lien où Jorge le moine « fou » proclame son dogme personnel peu compatible avec le message chrétien : https://www.youtube.com/watch?v=aTtROgwNS5k ), j'envisageais par ascèse compréhensive d'expliquer comment le rire pouvait être un vice petit bourgeois, avant de conclure en toute émolience qu'à défaut d'une inévitable « sériosité », terme issu de la créolisation du langage de demain préconisé par le grand Edouard ( Glissant, of course, comme l'implique l'adjectif ), on pouvait en troisième partie prétendre, apodictiquement, au choix de l'évidence du sourire comme statut extasié du monde futur.
Et puis, m'est apparue, en réfléchissant un peu plus ( et vu l'état actuel du monde médiatique qui, au sourire substitue volontiers, quand cela lui sert : le ricanement ), l'impossibilité d'un tel choix, sauf à sombrer dans une névrose suicidaire qui n'est pas tellement mon « genre ».
Donc, lecteurs très chers, par amitié scrutatorienne, je vous engage au plus grand sérieux sur le sujet, même si vous vous êtes seul devant votre écran plat ( solitude ? terme qui est en passe de perdre tout sens dans un avenir très proche qui sera celui de l'immersion totalitaire dans un monde au conformisme populacier ).
Car, il paraît que grâce aux progrès irrésistibles de la technique, « ils » savent, comme Big Brothers, tout de nous, sur facebook, et en général sur la toile. Tout, tout, tout, ils veulent tout savoir sur nous : ce que nous lisons, faisons, ne faisons pas, TOUT vous dis-je.
Les Jorge ont de beaux jours devant eux.
Mais que dîtes vous ? C'est inutile ! ( … ). Vade retro Satanas !
Je sais bien qu'à la fin ils nous mettront à bas ; n'importe, battons nous, battons-nous, battons nous !
Votre dernier des Mohicans : le Scrutateur.
«Salut les Terriens» : un père transgenre attend des excuses de Thierry Ardisson après avoir été appelé «maman»
« La maman est à gauche de l'écran », le bandeau n’est pas passé inaperçu dans l’émission du samedi 31 mars de Salut les Terriens, sur C8. Alors que Trystan Reese, un des premiers transgenres à avoir accouché, était interviewé lors du talk-show, un bandeau est apparu sur l'écran pour le présenter comme « la maman ». Une phrase jugée transphobe d’autant plus que l’émission était diffusée lors de la Journée internationale de la visibilité trans.
Samedi 31 mars, à l’occasion de la Journée internationale de la visibilité trans, Trystan Reese et son mari Biff Chaplow étaient les invités de l'émission Salut les Terriens. Femme devenue homme après un changement de sexe, Trystan a fait le choix de conserver son utérus pour pouvoir donner la vie. Il est l’un des premiers hommes à avoir donné naissance à un enfant et est l’heureux papa d’un petit Léo depuis le 14 juillet. « Je ne sais pas ce qu'une femme enceinte ressent. J'avais juste l'impression d'être un homme enceint », a-t-il expliqué sur le plateau de C8. Sauf qu’à la diffusion de leur histoire, les deux hommes ont eu la mauvaise surprise de voir apparaître un bandeau contextuel affiché à l'écran tout au long de l'interview de 12 minutes : « La maman est à gauche de l'écran ».
Trystan Reese, premier homme enceint, raconte sa grossesse, sa transition, les violentes critiques dont il a été victime, et le quotidien avec son fils Leo et son mari Biff sur sur le plateau de Salut Les Terriens. #SLT
➡️ A voir en intégralité sur https://t.co/Xe3NaxWFpO pic.twitter.com/qqdzDkCwdn
— Les Terriens ! (@lesterriens) 2 avril 2018
Sur les réseaux sociaux, l'émission a été vivement attaquée, critiquée et jugée transphobe. « Dire que Trystan est une mère et non un père est non seulement blessant mais inexact. C'est un bon exemple de la façon irrespectueuse dont sont traitées les personnes transgenres dans les médias », a déclaré le couple au média AJ+, en espérant recevoir des excuses de la part de la production de l’émission.
Avec son bandeau, l'émission #SLT est accusée d'avoir mégenré et été #transphobe envers un Américain qui a donné naissance à son fils. pic.twitter.com/ZxvYCaAn2a