20 Avril 2018
La France dans le contexte de la crise au moyen-orient, et suite à sa participation, en compagnie des USA et de la Grande Bretagne au bombardement récent, envisageait de retirer à Bachar Al Hassad sa Croix de la légion d'honneur attribué en 2001, par Chirac ( grand ponte en matière de « droits de l'homme » ). Projet annoncé à grands coups de trompettes droit de l'hommiste, par un quai d'Orsay de plus en plus à la dérive.
Grave, et sotte, imprudence.
A la vitesse de la foudre, le chef Syrien répond par le renvoi à la France de ladite breloque, acceptée, naguère par pure condescendance, dit-il.
Entendons nous : à mes yeux M. Hassad est un dictateur. Il a par le passé utilisé le fameux gaz sarin contre les djihadistes qui ne lui veulent pas du bien, pas plus qu'à nous Français. L'a-t-il utilisé récemment comme le lui reprochent la triple alliance ?
On en discute, mais qui sait ? Quoiqu'il en soit, ni les amerloques, ni les armées de sa gracieuse majesté britannique, ni même nous les Français sommes-nous si bien placés pour lui jeter la pierre au nom de la VERTU ?
Essayons de nous documenter sur les faits en cause, et sur la nature de la politique, depuis qu'il y a des hommes et qui politisent ? C'est ce que j'essaye de faire, et c'est difficile.
Et d'abord, recevez cet aveu, ces histoires de croix m'indisposent. La Croix est un symbole éminent de l'effort humain ( « un peu » aidé par la Providence, pour ceux qui y croient ) pour lutter et triompher du mal, au moins aux yeux des chrétiens autour de la haute figure du Christ.
Je m'insurge contre la récupération politicienne du symbole de la Croix. Quant à la légion d'honneur, elle fut instituée par Napoléon Bonaparte et destinée à ne récompenser que des héros militaires s'étant distingués au combat par leurs actions exceptionnellement courageuses au combat.
Or, la politicaillerie républicaine tout au long des XIX et XX ème siècle en a fait l'usage que vous savez ? Aujourd'hui, il suffit de connaître un député, un sénateur, un grand ponte du monde des affaires pour que le petit liséré rouge s'affiche à la boutonnière des plus timorés des citoyens de la république, devenus, au moins pour un temps ( et … « en même temps »!) les partisans les plus « sincères » de leur « bienfaiteurs ».
Ainsi va « l'humanitude » au coeur merdoyant du monde sublunaire.
Une dernière et courte ( et personnelle ) ancdote sur ces histoires de croix ? Il y a une trentaine d'années, ( ooh ! Elles courent, elle courent, les petites aiguilles de nos pendules ), le proviseur de mon établissement me dit « j'ai reçu du rectorat la proposition de deux décorations des palmes académiques, attribuables à deux professeurs dont je dois lui communiquer les noms. Cela vous intéresserait-il ? »
« Non ! Lui répondis-je avec une promptitude toute hassadienne. Je veux qu'à la radio, comme il est d'usage dans ma petite Guadeloupe, on annonce mon décès, quand il surviendra, de la manière suivante : "Nous apprenons la mort d'EB, survenue ce jour, sans qu'il se soit déboté, et donc sans décorations. Ni croisé, ni palmé ! ». Mes paroles à peine proférées, je prenais conscience de l'orgueil monstrueux qu'elles révélaient. Je ne m'en dédis pas pour autant .
Un collègue bénéficia de mon refus. Une amie commune me signala qu'il s'écria, « j'ai les palmes. B … n'a pas été foutu de les décrocher » ! L'amie commune et moi, nous en fîmes des gorges chaudes. Nous en rions encore.
C'est pareil à tous les échelons de la société, depuis cette tragique histoire de pomme et de serpent dans un fameux jardin. Même pour vous, cher lecteur, et frère.
Donc Bachar a rendu sa croix. Façon de parler, bien sûr. La croix ne le lâchera pas, ni M. Trump, ni Mme May, ni notre Emmanuel.
Tous, même Emmanuel, malgré la signification religieuse de son prénom ( Emmanuel = Dieu est avec nous ! ), peut-être le moins C .. des trois.
Tous ont oublié, sauf dans des déclarations superficielles à l'occasion d'élections, et en direction de ce qui reste de l'électorat chrétien , la profondeur, et souvent la beauté, même littéraire, de certains textes bibliques, dont l'Ecclésiaste dont je cite ci-après le chapitre 12, en guise de conclusion :
1 | .Et souviens-toi de ton créateur aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais et qu'approchent les années dont tu diras: "Je n'y ai point de plaisir." |
2 | .Avant que ne s'obscurcissent le soleil et la lumière, et la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie; |
3 | .Au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes forts, où celles qui moulent s'arrêtent parce que leur nombre est diminué, où s'obscurcissent celles qui regardent par les fenêtres, |
4 | .Où les deux battants de la porte se ferment sur la rue, tandis que s'affaiblit le bruit de la meule; où l'on se lève au chant de l'oiseau, où disparaissent toutes les filles du chant; |
5 | .Où l'on redoute les lieux élevés, où l'on a des terreurs dans le chemin, où l'amandier fleurit, où la sauterelle devient pesante, et où la câpre n'a plus d'effet, car l'homme s'en va vers sa maison d'éternité, et les pleureurs parcourent les rues. |
6 | .Avant que ne se rompe le cordon d'argent, que se brise l'ampoule d'or, que la cruche se casse à la fontaine, que la poulie se brise et roule dans la citerne; |
7 | .Et que la poussière retourne à la terre, selon ce qu'elle était; et que l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné. |
8 | .Vanité des vanités, dit l'Écclésiaste, tout est vanité. |
9 | .Outre que l'Écclésiaste fut un sage, il a encore enseigné la science au peuple; il a pesé et sondé, et il a disposé un grand nombre de sentences. |
10 | .L'Écclésiaste s'est étudié à trouver un langage agréable, et à écrire avec exactitude des paroles de vérité. |
11 | .Les paroles des sages sont comme des aiguillons, et leurs recueils comme des clous plantés; elles sont données par un seul Pasteur. |
12 | .Et quand à plus de paroles que celles-ci, mon fils, sois averti. Multiplier les livres n'aurait pas de fin, et beaucoup d'étude est une fatigue pour la chair. |
13 | .Fin du discours, le tout entendu: Crains Dieu et observe ses commandements, car c'est là le tout de l'homme. |
14 | .Car Dieu citera en un jugement portant sur tout ce qui est caché, toute oeuvre, soit bonne, soit mauvaise. |
Deux documents sur Bachar al Hassad. Le deuxième pourrait lui faire comprendre notre adage : « sic transit gloria mundi »( ainsi passent les choses de ce monde ! » ).
( Le Scrutateur ).
Bachar rend sa Croix : http://www.lepoint.fr/monde/syrie-bachar-el-assad-rend-sechement-sa-legion-d-honneur-a-la-france-19-04-2018-2212063_24.php
Hafar el Hassad ( sur les Champs en 2008 : http://www.ina.fr/video/3670043001005 )
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|