25 Mars 2018
1 ) Tournaire et Sarkozy. 2 ) Juge Tournaire en pleine activité d'instruction. 3 ) Scène d'inquisition.
A la fin, ce jour, d'une sieste paisible, cette après-midi, je me pris à lire un article de Valeurs Actuelles sur l'interrogatoire de Nicolas Sarkozy par le juge Tournaire et ses assistants .
Je l'avoue, ce procès m'irrite beaucoup. Non parce que j'exclus absolument toute culpabilité partielle ou même totale de l'ancien Président. Je ne suis plus tout à fait un enfant, et répudie tout fanatisme en politique comme sur d'autres registres. Sarkozy fait de la politique, à un niveau élevé, et comme disait un connaisseur « on ne gouverne pas innocemment ».
Mais enfin dès mon enfance qui s'estompe dans les brumes d'un passé qui fuit, j'ai toujours été révolté par le sort réservé aux boucs-émissaires. Je ne suis pas, sauf d'un point de vue esthétique, pour les chasses à courre où mon cœur s'engage à fond pour le sanglier ou le cerf ( lire cette vidéo d'une chasse au sanglier, qui pourrait être considérée aussi comme une scène de la vie politique, et qui est effroyable, - mais pas pour tout le. monde. On notera que le sanglier cerné par les hurleurs aux dents rouges, se retourne ici ou là, fait face, et que les chiens reculent. Les animaux lâches vont en troupes : https://www.youtube.com/watch?v=TQlS7Fba0i0 ).
Toutes choses égales, et sans faire du cher Nicolas, une biche ( à la rigueur un sanglier ) cette affaire me renvoie à l'image qui m'obsède, comme quand j'avais six ans quand je voyais, rue François Arago où j'habitais, un pauvre nain d'une douzaine d'années, et claudiquant, harcelé chaque jour par une meute d'enfants plus jeunes mais impitoyables dans leurs moqueries, et leurs rires. Cet âge est sans pitié.
Sur facebook hier j'ai eu la patience de suivre la litanie des insultes contre l'ancien président où revenait en leit-motiv les inssultes grossières comme : « je veux voir « le nain » tout nu et la corde au cou ».
Le « nain ». Parmi ces gens, dont je connais quelques-uns, il y avait des éducateurs pourtant, qui par routine et sans réfléchir sont contre toutes discriminations à l'égard, notamment des nains ( no-ta-mment ! ).
Or Sarkozy n'est pas un nain, et en particulier sur le plan intellectuel, et ne manque pas de ce courage particulier, recommandé aux grands politiques. Mais d ans l'avalanche ordurière se profilait le mécanisme bien connu de la chasse aux boucs émissaires : « pourquoi est-il ce qu'il est alors que … moi ?
« Ce que tu dis parle de toi, singulièrement quand tu parles des autres ». Or, dans l'article de Valeurs Actuelles que j'évoquais plus haut on citait ce propos du juge d'instruction Serge Tournaire, qui veut « se faire » Sarkozy, propos qui m'a inspiré l'article que vous lisez, et surtout son titre : « … Serge Tournaire dont on dit dans la magistrature, qu'il veut sucer le sang de sa proie encore vivante ».
Quoi, un tel propos peut-il tomber des lèvres d'un représentant de la JUSTIIIIICE ? D'un juge d'instruction ?
Nietsche, Max Scheler et d'autres ont découvert depuis longtemps les égouts où fermentent les germes d'une certaine moraline « démocratique ».
Et puis, chers lecteurs, qu'est-ce qu'un juge d'instruction sinon ce que l'on appelait au moyen âge un INQUISITEUR ? ( Inquisiteur, celui qui cherche. De « inquirere, rechercher, enquérir ).
Il y eut de bons inquisiteurs et … de méchants, et diaboliques, même quand ils enquéraient au nom de l'Eglise.
Ainsi Guillaume de Baquerville, le bon, et Bernardo Guy l'odieux.
Tels qu'on les voie dans le grand film Le nom de la rose, avec un Sean Connery superbe dans le rôle de Guillaume. ( voir cette courte scène, que je n'ai trouvée malheureusemnt qu'en italien, mais qui surtout pour ceux qui ont vu le chef d'Oeuvre : Nom de la rose : Scène de l'inquisition avec Bernardo Gui : https://www.youtube.com/watch?v=CbfOqiEVI94 sera parfaitement compréhensible ).
Tel est mon plaidoyer du soir.
Et la réponse à la question du titre est positive : OUI, un inquisiteur peut connaître maints orgasmes dans son activité de juge ( d'instruction ! ).
Le Scrutateur.
Sur le même sujet, le grand René avait lui aussi suggéré :
Chateaubriand « Le second jour de ma détention, le juge d'instruction, le sieur Desmortiers, m'arriva accompagné de son greffier (…) Je priai cet animal de s'asseoir avec toute la politesse de l'Ancien Régime; je lui approchai un fauteuil; je mis devant son greffier une petite table, une plume et de l'encre; je m'assis en face de M. Desmortiers, et il me lut d'une voix bénigne les petites accusations qui, dûment prouvées, m'auraient tendrement fait couper le cou : après quoi il passa aux interrogations ». ( in Mémoires d'outre-tombes )
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