28 Mars 2018
C'est la première fois à ma connaissance, qu'un magazine français de grande diffusion, comme Valeurs Actuelles, publie un article de cette teneur sur un phénomène social comme le racisme anti blanc, qu'en revanche les lecteurs du Scrutateur connaissent bien.
Ce racisme là, dont on parle si peu, existe t-il dans la France d'outre-mer ? Je n'ose parler pour tout l'outre-mer, mais en ce qui concerne la Guadeloupe, je crois pouvoir dire, en pesant mes mots, qu'il n'existe pas.
Du moins dans ce qu'il est convenu d'appeler « le peuple ».
Certes, chez nous, en Guadeloupe, il existe une sensibilité particulière sur cette question pour des raisons compréhensibles, qui tiennent à l'existence passée de l'esclavage, quoique celui-ci ait été aboli depuis maintenant presque deux siècles.
Et puis, dans une société plurielle les différences sont loin d 'être toujours considérées, comme elles devraient l'être, comme sources d'enrichissement humain ( c'est en ce qui te différencie de moi que tu m'enrichis ). Même dans la société blanche de la France du XIX ème siècle et au-delà, les Bretons, par exemple, étaient perçus comme des têtes dures, et pas très douées, les gens du Massif Central comme des avaricieux, les Alsaciens comme un peu « boches », etc. Les rapports humains étaient perturbés par cette forme de « racisme » culturel. ( Dans le même registre, pour sourire un brin, un de mes amis très cher, et Guadeloupéen, comme nous évoquions récemment au fil de la conversation quelqu'un de remarquable mais dont je déplorais l'un de ses points de vue sur un problème politique, sur lequel il me semblait trop rigide et abrupt, mon ami m'interrompit « normal dit-il, c'est un Martiniquais ». Nous étions au téléphone, je perçus le sourire de sa voix. Normal c'est un homme intelligent ).
Cela dit, l'influence de l'Eglise catholique, celle de l'école laïque, ( au temps de Péguy ) luttaient contre cette tendance trop humaine à l'enfermement dans des isolats sociaux.
Cette tendance existe aussi en Guadeloupe, mais, j'en témoigne personnellement, - je connais assez bien mon pays, - elle n'est pas dramatique, et les gens de nos campagnes sont assez conscients de son caractère négatif, et dangereux pour chacun .
Il n'en est pas de même pour une partie de « l'intelligentsia » ( notez bien les guillemets ), qui voit dans l'exploitation idéologique des humbles le moyen de s'exhausser jusqu'à des statuts de pouvoir auxquels ils n'atteindraient jamais par leurs seules capacités intellectuelles, et leurs compétences administratives et politiques.
D'où le recours à un racisme conçu comme levier politique. Utilisant la sensibilité que j'évoquais plus haut. Ils sont cependant conscients que ce levier est faible, vu la méfiance de la population à leur égard.
Ils sont des représentants de ceux qui en métropole utilisent, plus ou moins subtilement les médias, et … l'école ( qu'ils s'efforcent de pénétrer par la technique léniniste bien connue de l'entrisme ) pour persuader les enfants, et les citoyens qu'ils sont exploités par l'Etat, par les patrons, et par les blancs d'une manière générale. Si les résultats, de leur point de vue, ne sont pas ( encore ) satisfaisants, il n'en reste pas moins que la technique subversive qu'ils mettent en œuvre, suffit déjà à produire cette tension, ce malaise qui rend difficile et pénible la vie sociale. Cette sorte de manipulation est même sensible dans la gestion de la crise hospitalière survenue après le récent incendie du CHU de Pointe-à-Pitre/Abymes. Cette tension était perceptible durant le débat organisé sur la question sur la chaîne Guadeloupe 1 ère.
C'est, de cette façon que le racisme anti-blanc se manifeste en Guadeloupe, en attendant mieux ( ou pire ) et une analyse précise du contenu des médias, surtout télévisuels, serait bien utile pour démasquer cette entreprise de bouleversement social et politique.
Il faudrait une équipe pour procéder à cette analyse, car seul je n'y suffirais pas.
En attendant, lecteurs, lisez l'article de VA, et partagez, diffusez, diffusez.
Le Scrutateur.
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Tribune. Sur certaines parties du territoire, le groupe majoritaire a fait de la France et de sa population originelle le « punching-ball » de son malaise identitaire. Autopsie du racisme anti-blancs.
Depuis maintenant plusieurs semaines, les locaux de l’université Paris-VIII situés à Saint-Denis sont en train de devenir un véritable laboratoire du racisme « anti-blanc ». Occupés par un collectif d’extrême gauche et une centaine de migrants, on ne compte en effet plus les tags racistes à l’encontre des « Français de souche » et plus généralement des populations blanches. « Mort aux blancs », « Français = PD », « AntiFrance vaincra » « Fuck White people », « Je suis trop blanc » : voilà ce que l’on peut lire sur les murs des bâtiments de l’université dionysienne. Contactée par Le Figaro, qui a révélé cette sordide affaire, la direction de l’Université «condamne avec la plus grande fermeté » ces tags racistes et francophobes et annonce son intention de porter plainte. Il faut dire que la situation est telle que les enseignants vont jusqu’à recevoir des menaces de mort et viennent de plus en plus sur leur lieu de travail, tout comme un certain nombre de leurs étudiants, avec la peur au ventre. Etre invectivé à cause de la blancheur de sa peau est malheureusement devenu, au sein de cette université, une sombre réalité.
Cette affaire, qui est le fait d’une poignée d’énergumènes idéologiquement ravagés, pourrait apparaître comme relativement anodine si elle n’était pas à ce point révélatrice d’un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur au sein de la société française. Le racisme « anti-blanc » dont on parle de plus en plus, malgré les pressions de certaines associations et de certains mouvements politiques qui tentent de camoufler et d’étouffer son existence, ne date pourtant pas d’aujourd’hui. En effet, déjà en 2010, dans son essai « Racisme anti-blanc, Ne pas en parler: un déni de réalité », le sociologue Tarik Yildiz, diplômé de Science Po Paris, faisait un état des lieux de cette forme de racisme qui se développait alors dans certains quartiers de certaines villes d'Ile-de-France. En relatant les insultes, les coups ou encore les crachats dont étaient victimes ceux qui étaient considérés comme des « Français de souche », il mettait sur le devant de la scène la vie quotidienne d’une partie de la population française. « Pendant le ramadan, je me cachais pour manger quelque chose de peur que l'on me fasse une réflexion ou que je sois agressé d'une manière ou d'une autre", racontait à l’époque Guillaume qui était collégien. "Chaque jour, la seule chose que j'espérais, c'était de rentrer sans avoir pris de coups ou sans me faire insulter", mettait en avant Bastien qui, alors qu’il était lycéen, se faisait harceler à cause de ses origines bien françaises. Ces témoignages, qui ont le mérite d’être « sans tabou », démontrent à quel point, il y a huit ans déjà, un certain nombre de nos concitoyens pouvaient être discriminés à cause de la blancheur de leur épiderme.
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En 2012, ce fut au tour de l’Institut national d’études démographiques (INED), lors de la publication d’une enquête sociologique réalisée entre septembre 2008 et février 2009, de mettre en lumière ce phénomène. En effet, l’établissement public spécialisé dans les recherches en démographie n’a pas hésité à mettre en avant que 18% des individus appartenant à « la population majoritaire », donc à la population blanche, affirmaient avoir été en France « la cible d’insultes, de propos ou d’attitudes racistes », contre 30% pour les immigrés et 37% pour les descendants d’immigrés. Cette étude, qui apparaît à bien des égards comme insatisfaisante, avait au moins le mérite de poser des chiffres sur une réalité qui souffrait à l’époque, encore plus qu’aujourd’hui, d’une véritable omerta politico-médiatique.
Mais ce sont surtout les tribunaux, en reconnaissant l’existence d’un racisme « anti-blanc » et en le prenant en compte dans leurs décisions, qui ont très largement contribué à nous faire prendre conscience de l’ampleur du processus. En 2016, par exemple, un sexagénaire qui avait été traité de « sale blanc » et de « sale Français » dans un train par un jeune homme se prénommant Hakan, a réussi à faire condamner son agresseur à trois mois de prison ferme pour « injures à caractère raciale. » La Licra, qui s’était constituée partie civile lors du procès, a alors rappelé à travers la voix de son président de l’époque, Alain Jakubowicz, que même « si le racisme anti-blanc est un phénomène relativement marginal au regard des autres formes de racisme ou de l’antisémitisme, il doit en revanche faire l’objet de la même rigueur et de la même réprobation». Le racisme « anti-blanc » ne pouvait plus désormais être nié, puisque la justice française, au même titre que les autres formes de racisme, n’hésitait plus à le reconnaître et à le condamner.
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Parfois, cette forme de racisme va même, au-delà des insultes, jusqu’à prendre une dimension beaucoup plus dramatique, comme ce fut le cas à Evry (Essonne) en mars 2014. En effet, alors qu’il n’était seulement âgé de 17 ans, un jeune turc, avec l’aide de trois complices, n’a pas hésité à violer, battre et torturer une jeune femme à la sortie de la gare d’Evry-Courcouronnes. En garde à vue, il avait notamment indiqué la chose suivante: « Quand je sortirai, je niquerai la France». Un complice avait pour sa part reconnu que son acolyte avait choisi cette fille «parce qu'elle [était] française et qu'il [n'aimait] pas les Françaises » et que de toute façon «toutes les Françaises sont des putes ». Comme crime à caractère raciste, on peut difficilement mieux faire. Rejugé en appel en juin dernier, le principal accusé a été condamné à 30 années de réclusion criminelle, soit la peine maximale.
Si on s’éloigne des faits divers qui émaillent l’actualité, on se rend compte que le racisme « anti-blanc » n’est malheureusement pas un fait exceptionnel, mais prend, à certains endroits, un caractère aussi récurrent qu’endémique. Il suffit pour s’en convaincre de se rendre dans certains établissements scolaires de certains quartiers difficiles pour s’apercevoir que les insultes du type « sale Babtou », « sale Blanc », « sale Français » ou encore « blanc d’œuf » sont très loin d’être marginales et prennent parfois un caractère répétitif pouvant même déboucher sur des agressions physiques excessivement violentes. Beaucoup de « petits juifs » ou de « petits chrétiens » font d’ailleurs tout pour dissimuler leur religion et leurs origines, et sont, face à un tombereau d’insultes parfois quotidien, contraints de se taire par peur des représailles ou par crainte d’être exclus du groupe majoritaire qui, sur certaines parties du territoire, a fait de la France et de sa population originelle, le « punching-ball » de son malaise identitaire.
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Ce racisme « anti-blanc », comme toutes les formes de racisme, repose en effet à la fois sur d’importants préjugés mais surtout sur une rancœur féroce vis-à-vis d’un pays qu’une partie des populations d’origine immigrée méprise et déteste, et dont elle estime être la principale victime. Pour certains, « l’homme blanc » serait en effet par nature « le dominateur » et le « colonisateur » qui n’a pas hésité à réduire en esclavage « la population noire » et à exploiter sans aucune retenue les ressources coloniales qui ne lui appartenait pas. En outre, beaucoup voient en lui l’incarnation d’un « être fragile et immoral » (le qualificatif « babtou fragile » est de ce point de vue assez révélateur) qui, en s’éloignant des valeurs de l’islam et du culte de la virilité perpétuée dans certaines cultures d’origine étrangère, aurait des mœurs complètement débridées, le poussant à faire la promotion de l’homosexualité (« les Blancs, ce sont des pédés ») et d’une liberté sexuelle qui ne devrait pas avoir droit de cité (« les blanches sont toutes des salopes »). Enfin, les Blancs, et en particulier les Juifs, seraient par nature des « privilégiés » qui feraient tout pour empêcher les individus d’origine immigrée de s’intégrer en les rejetant et en les discriminant de manière systématique pour mieux continuer à leur imposer leur pouvoir. On comprend alors mieux, que certains individus, élevés dans ce climat de haine et d’animosité, développent un fort ressentiment qui ne peut, à terme, que déboucher sur des propos et des actes francophobes et racistes.
Le phénomène est tel, qu’à la fin de l’année dernière, une association de lutte contre le racisme anti-blanc a même été créée : l’OLRA. Cette association, présidée par Laurent de Béchade, qui se veut laïque et apolitique, a d’abord et avant tout pour objectif « de faire reconnaître, en lui donnant une tribune et une visibilité, cette forme de discrimination particulièrement insidieuse qu’est le racisme anti-blanc. » Autant dire que face à la lourde et pesante loi du silence qui entoure cette forme de racisme, on lui souhaite bien du courage ! Pourtant, du fameux stage organisé par SUD Education 93 il y a quelques mois proposant aux professeurs de « déconstruire les préjugés de race, de genre et de classe » avec la mise en place d’ateliers en « non-mixité raciale » avec “les enseignant-e-s racisé-e-s” d'un côté et les “enseignant-e-s blanc-he-s” de l'autre, à la tenue d’un « camp d’été décolonial » interdit aux Blancs, en passant par les récentes inscriptions racistes au sein de l’université Paris-VIII, les exemples de manifestations de racisme « anti-blanc » ne manquent pas !
Alors que le premier ministre, Edouard Philippe, a dévoilé, la semaine dernière, un énième plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, il serait peut-être temps de prendre enfin en compte et de manière spécifique, cette forme de racisme qui, tous les jours, autant sur la toile que sur des pans entiers du territoire français, prolifère en toute impunité. En effet, hiérarchiser « les races », c’est-à-dire prétendre qu’il existe des « races supérieures » et des « races inférieures » revient finalement au même que de prétendre qu’il existe des formes de racisme « inférieures » ou « supérieures » aux autres. Il est effectivement aussi grave de traiter quelqu’un de « sale noir » que de « sale blanc » et il est parfaitement incompréhensible que certains puissent penser que l’un mériterait davantage d’écho médiatique que l’autre. Car, comme le disait si bien Jean-Paul II : « Toute espèce de racisme conduit inévitablement à l'écrasement de l'homme. » Il ne faut alors pas s’étonner, en niant ou en minorant le racisme « anti-blanc », que certains en viennent à se tourner vers des mouvements extrémistes et contestataires, afin d’affirmer une identité qu’ils jugent de plus en plus menacée, et de se révolter contre « un système médiatico-politique» qui exacerbe les tensions identitaires, plutôt que de chercher, par un traitement plus égalitaire, à les résorber.