23 Mars 2018
Certains lecteurs pourront être agacés que je revienne sur le « procés » digne des procès de Moscou, à l'époque stalinienne, fait au président Sarkozy.
Voici un article du Figaro de ce jour qui parle des premières retombées d'opinion consécutives au passage de Sarkozy, hier soir sur TF1. Je ne serai pas plus long, car j'ai explicité ma proposition personnelle dans les deux articles précédents que les abonnés au Scrutateur retrouveront sur leur blog. Je ne suis pas galvanisé, mais en revanche convaincu que l'on ne peut rester inactif et passif devant l'invraisemblable campagne de lynchage acharné contre un homme que l'on voudrait, humilié et la corde au cou, livré au caméras pour les voyeurs de la société du spectacle. ( LS )
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VIDÉO - Après son passage sur TF1, l'ex-président a été inondé de SMS émanant de dirigeants LR mais aussi de ministres.
Comme à chaque bon ou mauvais jour de sa vie politique, Nicolas Sarkozy a dîné jeudi soir au Rebellato, son restaurant italien fétiche situé dans le XVIe arrondissement de Paris. Pierre Charon lui avait fait découvrir le lieu quand Nicolas Sarkozy était ministre du Budget. Depuis, c'est un rituel. Jeudi en fin d'après-midi, l'ancien président avait donc demandé à ses proches s'ils pouvaient se joindre à lui après son «20 heures» sur TF1. Autour de la table, ils sont dix: des amis proches comme son avocat Thierry Herzog ou le sénateur LR de Paris, Pierre Charon, des conseillers comme Michel Gaudin et Véronique Waché, sa famille, son épouse Carla et un de ses fils, Pierre.
«On est abreuvé de réactions de tous les camps»
Un soutien de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy, qui ne s'attendait pas à être mis en examen, relâche alors la pression accumulée au cours des dernières 72 heures, et notamment celle de la garde à vue qui s'est soldée par une mise en exmen et un contrôle judiciaire. S'il n'avait pas l'intention de se rendre en Libye - pays dans lequel la justice lui interdit désormais d'aller, l'ex-président digère mal de se voir interdire d'entrer en contact avec son «ami de quarante ans», Brice Hortefeux. Une décision vue comme «totalement disproportionnée et inutile», précise un sarkozyste.
«Je te remercie d'avoir pu venir», glisse ainsi jeudi soir Nicolas Sarkozy, à ceux qui sont présents, «merci d'avoir pu te libérer». «J'ai besoin de voir les miens», confie-t-il, entouré de son clan. Durant le dîner, l'ambiance est détendue, les clients sur place viennent le saluer, les serveurs le prennent en photo à son départ. «C'était une bulle de bonheur comme toujours pendant les repas familiaux», confie Pierre Charon.
Seuls les portables qui vibrent incessamment rappellent l'actualité du jour. Nicolas Sarkozy et ses proches sont inondés de SMS. Au début du repas, les voilà tous la tête penchée sur leurs téléphones. Les ministres de l'actuel gouvernement venus des rangs des Républicains lui ont tous écrit, d'autres membres de l'exécutif aussi. Comme les ténors des Républicains à l'instar du président du parti, Laurent Wauquiez, ou de la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse. «On est abreuvé de réactions de tous les camps», poursuit un soutien présent au restaurant, «de toutes les épreuves, c'est le moment ou on a reçu le plus de messages».
Le journal télévisé de TF1 a d'ailleurs enregistré un record d'audience, avec 7,3 millions de téléspectateurs. «Un “20 heures” ça amplifie les choses. Quand vous êtes bon, vous êtes vraiment très bon. Si vous êtes mauvais, c'est pire que tout», décrit un proche. «J'ai regardé TF1, j'ai trouvé Nicolas Sarkozy extrêmement combatif. Je l'ai senti aussi très blessé au fond de lui-même, et je le comprends», a assuré Alain Juppé, en marge d'une réunion du Conseil de Bordeaux Métropole. «Son argumentation m'a paru cohérente», a ajouté l'ex-candidat à la primaire de la droite.
Vendredi, alors que la presse était toujours présente devant son domicile, Nicolas Sarkozy a préféré rester chez lui plutôt que de se rendre rue de Miromesnil, dans ses bureaux. Dans l'après-midi, son avocat, Thierry Herzog, son directeur de cabinet Michel Gaudin et sa conseillère en communication Véronique Waché l'ont rejoint pour poursuivre la contre-attaque. Quelques heures plus tôt, sur RTL, l'avocat de Nicolas Sarkozy avait annoncé qu'il ferait appel du contrôle judiciaire imposé à l'ancien président. Ses amis préviennent: «il ne lâchera rien».
«Le temps d'explication n'est pas fini», indique un soutien. Nicolas Sarkozy ne s'interdit pas de s'exprimer à nouveau. «La vie ne s'est pas arrêtée», souligne un de ses amis. Pas question donc de bouleverser son agenda. La semaine prochaine, il a prévu d'honorer ses engagements professionnels à Paris. Presque normalement.