8 Février 2018
Un mot est un son ou groupe de sons articulés, ou figurés graphiquement : table, chaise, bras, etc. Baudelaire titra l'un de ses poèmes du nom grec « héautontimoroumenos », c'est-à-dire le bourreau de soi-même ).
Dans ce petit article matinal je parlerai du MOT en un sens moins commun celui-ci : parole exprimant de façon concise une pensée profonde, originale, spirituelle.
Le choix de mon sujet m'a été inspiré, par l'impatience de voir commencer une émission télévisée attendue depuis plusieurs jours. Le temps passant, je tendis le bras et pris le premier livre à portée de main, pour l'ouvrir et en lire quelques phrases.
Le « hasard » fit surgir un livre de Denis Tillinac, Les masques de l'éphémère « La table ronde ).
L'auteur cite à propos des auteurs de « MOTS » des experts, Napoléon, Chateaubriand et De Gaulle.
Il écrit : « L'un dicta ses Mémoires, ( Napoléon ), l'autre ( de Gaulle ) les rédigea solitairement, avec cette propension aux chutes ternaires qui le rapproche encore de Chateaubriand.L'un et l'autre possédaient le don du croquis psychologique et de la formule qui exécute. Napoléon sur Talleyrand : « Comment voulez-vous que cet homme ne soit pas riche, ayant vendu tous ceux qui l'ont acheté ?; De Gaulle, sur Lebrun ( président de la 3 ème République en 1940 ) « Il ne lui manquait que deux choses pour être un chef d'Etat : qu'il fut un chef et qu'il y eut un Etat ».
Assez bien, n'est-ce pas !
Talleyrand a mauvaise réputation. A cause, entre autre de sa vénalité bien connue ( ce qui ne l'empêcha point d'être un magnifique diplomate, et d'avoir bien servi la France tout en appréciant fort le vin … en pots ).
On rapporte à son sujet une anecdote qui prouve que le roi Louis-Philippe 1er ne manquait pas d'esprit et joutait pas mal dans l'art des « mots ».
Comme Talleyrand était très malade, sur le point de mourir, le roi se rendit à son chevet par politesse envers u_n homme tout de même de premier plan. « Sire, lui dit l'agonisant, je souffre comme un damné ». Et Louis-Philippe de rétorquer : « Déjà ! ».
Pour conclure et finir avec un Britannique qui ne manquait pas non plus du sens de la répartie, j'évoquerai Winston Churchill. Nombreuses furent les joutes d'esprit de ce grand homme d'Etat, aventurier de guerre, et grand riposteur du tac au tac à l'instar de Cyrano.
Ses adversaires n'était pourtant pas de petite extrace, tel Bernard Shaw lui-même, grand écrivain qui était aussi militant socialiste et qui, comme tel, avait tout pour détester le grand conservateur, qui le lui rendait bien.
Un jour, Shaw envoie un carton d'invitation au cher Winston à l'occasion de la première d'une pièce de Théâtre qu'il avait écrite.
Ce carton était ainsi rédigé : « vous trouverez ci-joint deux places pour la première de ma nouverlle pièce. Venez avec un ami … si toutefois vous en avez un ».
Aussi sec, Churchill répond : « Cher Maître, étant absent de Londres, je ne pourrai pas venir à la première représentation de votre pièce. Mais je viendrai volontiers à la seconde … si toutefois il y en a une ».
Sur ce, chers lecteurs je vous souhaite une bonne journée.
Votre Scrutateur.