Lettre à son Altesse E. Macron 1er.
Sire, je voudrais vous féliciter :
il vous en a fallu, du courage,
Pour décider de ponctionner
De leurs soi-disant avantages
Tous ces bienheureux retraités.
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Il est vrai qu'ils sont redoutables
Et pour tout dire presque enragés,
Avec leurs béquilles, leurs bandages
Sans parler des chaises percées.
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Il y a même un bon côté :
Peu s'en iront à l'abordage
Afin d'incendier l'Elysée
Ou de construire des barrages.
Et puis ils vont bientôt crever…
Alors pourquoi donc s'en priver ?
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Peut-être vous a-t-il échappé
Ce que fut leur enfance dorée?
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La deuxième guerre mondiale
Avec son lot de privations,
De bombardements, un régal
Pour qui aime les films d'action !
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Et ensuite ce fut l'école
Où l'on passa bien peu de temps,
Pas comme certains guignols
Qui n'en sortent qu'à 27 ans.
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Souvent, après, c'était l'usine
Où l'on entrait à 14 ans…
Quarante huit heures par semaine,
Quinze jours de congés payés...
Vraiment l'existence rêvée !
*
Votre service militaire,
Dites-moi, où l'avez vous fait ?
Pour nous, 28 mois d'une guerre…
Trente mille jeunes y sont tombés
Mais cela n'est pas votre affaire
Pour le résultat qu'on connait.
*
Alors pourquoi donc vous gêner ?
Pressurons-les, tous ces nantis,
Pour pouvoir mieux distribuer
Aux arrivants de ces pays
Qui jamais n'auront travaillé
Ni cotisé, que nenni !
*
Pour ce qui est du logement,
Mon Dieu, que nous fûmes gâtés :
À six dans l'appartement
D'à peine soixante mètres carrés,
Sans aucune des commodités
Qu'on accorde généreusement
Même aux nouveaux arrivés.
*
Sans doute, l'histoire de France
N'est pas votre tasse de thé :
Elle fût traitée en votre absence
Ou bien vous l'avez oubliée.
*
Pas nous !
Un jour, vous vous en apercevrez...