Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
14 Mai 2017
1 ) Le parapluie du prince. 2 ) De l'entrant au sorti : Bon débarras ! 3 ) Jérome de Rotschils : le souffleur de l'Elysée.
Bleus ou blancs, leucos ou mélanos-derme, ou café au lait, sur toute la gamme, c'est sur ces terres d'outre-mer où je suis né, que s'est réfugiée la France la plus pure, en foi et en esprit.
Du moins je le crois.
En terre de vieille Europe les idéologues ont beaucoup pourri les jeunes esprits.
C'est donc des terres de la vraie France, de la seule France, de la France de toujours, , de la France éternelle, que j'ai observé ce 14 mai, la comédie du pouvoir, jouée à l'Elysée par des intermittents du spectacle plus histrions que comédiens; plus cabots que baladins.
Français nous sommes, et donc aussi romains ( un peu ). On le sait les Romains étaient très superstitieux. Trois corbeaux croassant sur le Sénat, aux ides de Mars, il n'en fallait pas davantage pour prendre des mesures, et des assurances chez les gadédzafès du quartier de Suburre, ou de celui du Quirinal. Une chute malencontreuse de César empêtré dans sa toge, et le général ne dut qu'à sa vivacité d'esprit de s'en sortir à son avantage et de contrarier la panique, en feignant d'embrasser la terre : « veni, vidi, vici », Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
Tous les Guadeloupéens, tous les Martiniquais de la bigarrure en conviendront : oui, nous sommes romains.
Mais pas seulement. Chrétiens nous sommes, aussi, et donc ennemis de la superstition.
Oui, ce qui ne nous empêche pas de constater, ki nou de dwat, ki nou de goch, qu'il a beaucoup plu ce matin sur Paris, plus particulièrement au moment ou Bambino ( comme dit le Scrutateur ) s'apprêtait « à jouer à président », sous l'oeil attendri de Nounou Brigitte.
Allons! Soyons sérieux Bambino est tout de même devenu, sur la « scène » politique le premier des acteurs, dont chaque geste, chaque parole, peut être lourd de conséquences.
Je l'observais attentivement. Ou il apprend vite ( et improvise ), ou « la » prof est un excellent metteur en scène, à moins que le plus important ne soit le souffleur dont le rôle à la Comédie française, ou à l'opéra est si capital, quoique méconnu du grand nombre ( voir photo ).
Donc, laissons l'irruption de la pluie sur la scène, et passons au spectacle.
Au théâtre il peut y avoir plusieurs hallucinés. Le spectateur sur qui l'on veut agir, évidemment. Mais aussi l'acteur. On a vu des acteurs se prendre au jeu et croire à l'intrigue dans laquelle, comme une mouche sur la mousse d'un gâteau de fête, il finit en victime, celle en l'occurrence d'une excessive fragilité affective.
On a vu tel interprète d'Hamlet, du grand Will, se prendre au jeu, et incapable de revenir à son état civil. Des psychologues, à la suite de William James, ont prétendu expliquer cela par leur théorie dite « périphérique des émotions ».
Foin de pédanterie, revenons à Emmanuel, au gamin, au Bambino, au … président de la Ripublique.
Prenons-le, c'est mon jour de bonté, pour le manipulateur.
Que nous a-t-il montré ce jour?
1 ) De l'agacement, maîtrisé, mais sensible à l'égard du bedonnant jouant au bon papa. Fort bien ! On le comprend. Passons !
2 ) Une attitude de maîtrise, un visage impassible. Mmwwais ! Bon, Acceptable. Mais là on pense : « bravo! Brigitte ».
3 ) On doit se montrer prudent cependant. Manu est-il en voie de maîtrise de lui-même, qualité capitale pour un homme politique, surtout un chef d'Etat? Ou bien le jeu, inspiré par les metteurs ( metteuses ) en scène, vise-t-il les spectateurs qu'il s'agit de capturer, victime de leurs propres désirs. Désir, enfin ! après tant d'années de manque à cet égard, d'un chef vrai, à la foi maître de lui-même et soucieux de servir.
Mais attention aux pervers narcissiques qui croient eux-mêmes à leur propres mythes, jusqu'à craquer, au moment décisif, pour le malheur de tous, parce qu'ils s'étaient trompés sur eux-mêmes.
Ah il ne suffit pas d'avoir « fait l'ENA » pour être un chef de l'Etat.
Un écrivain très fin, Pierre Boulle, a parfaitement décrit ce genre de manipulateur manipulé … par lui-même, dans un roman aussi palpitant qu'instructif : Un métier de seigneur.
J'avais souhaité, - et milité pour – un autre que M. Macron.
Ce dernier est élu. C'est le jeu. Jouons-le, en n'oubliant pas que l'on peut toujours espérer après une déconvenue politique, être moins déçu que ceux d'en face, tant l'expérience rappelle que ces messieurs prennent souvent de larges libertés par rapport à leurs promesses, et leurs programmes initiaux. Que l'on songe seulement à ces grands témoins que furent « moi président » et son prédécesseur.
Et, puisque nous avons le droit d'analyse, et de critique, n'hésitons pas à en user avec ardeur.
4 ) Nous avons aussi le droit, et même le devoir d'ironie.
Ce matin regardant, écoutant les « informations » télévisées, j'ai noté que Macron était dans son premier jour. Que la cour n'était qu'atours, mamours, et cetera. Je veux espérer, pour lui-même et pour nous qui en dépendons, que le chef de l'Etat ( mmhh, quel sacrifice que d'énoncer ce simple fait !!! ) a lu les grands classiques, La Bruyère, La Rochefoucauld, Chamfort.
Quelque chose me frappe aujourd'hui, c'est l'unanimité des éloges du protégé de Brigitte. Que tant de gens lui veuillent du bien, c'est inquiétant. Car à la cour comme dit M. de La Bruyère : « Vous êtes un homme de bien, vous ne songez ni à plaire ni à déplaire aux favoris, uniquement attaché à votre maître et à votre devoir. Vous êtes perdu ».
Vieux constat, vieille sagesse !
Autre scène aussi matinale que réjouissante, celle de Manu comparé à … Napoléon, sans flatterie aucune, évidemment. Scène où le nouveau locataire de l'Elysée, - sérieusement, ou pas ( ce qu'il faut lui souhaiter ) – jouant le jeu, passe en revue la vieille garde, tapote la joue du maire de Lyon, comme à un vieux grognard qui d'ailleurs verse une larme. Macron fait durer la scène, sans doute, pensent les mauvaises langues comme moi, pour faire lanterner Bayrou qui salive tout à côté, et qui, son tour venu, esquisse un mouvement en avant comme pour un échange de bisous. Juvénilité, quand tu nous tiens !
Macron très lucide demeure rigide. Une poignée de main suffit. « Toi je ne t'ai pas vu à Austerlitz ! ».
N'en déplaise à La Bruyère, la cour réserve aussi de doux moments, du moins pour ceux qui ne confondent pas la niaiserie du « vivre ensemble » fraternellement, et la réalité douce amère de la lucidité sur la cour, sur ses pompes, ses oeuvres.
Que M. Macron profite de ce jour heureux pour lui. Dès demain il passera, par la force des choses du principe de plaisir au principe de réalité.
Napoléon, avait gouté à la coupe d'amertume. Commentant la comédie du pouvoir, il avait murmuré « c'est triste, comme la grandeur ».
Encore, lui inspira-t-elle, parmi d'autres sentiments, celui de la grandeur!
INTERIM .