22 Mai 2017
( Voici une rubrique du Scrutateur, qui doit vous intéresser. Elle ne fait pas double emploi avec les commentaires d'articles. Ceux-ci, en augmentation lente, mais constante, est faite de vos réactions aux articles.
« La voix des lecteurs »vous donne la parole, la possibilité d'enrichir notre blog de vos idées, réflexions, poèmes, réactions propres à l'actualité en général.
Bien entendu je ne publierai que ce qui ne s'en prend pas, éventuellement, aux personnes, au-dessous de la ceinture comme on dit
Les articles signés seront plus particulièrement bien venus. Mais il y a, je le sais d'excellentes raisons, qui ne relèvent pas de la couardise, mais plutôt de ce qu'on appelle le devoir de réserve, à l'anonymat, ou au pseudonyme. Ces articles seront pris en compte. Mais il faudra, que je puisse identifier les expéditeurs de façon précise. Ma discrétion à leur égard étant assurée.
Maintenant, chers lecteurs, à vous de jouer.
Edouard Boulogne) .
PS : Les propos de lecteurs, n'expriment pas toujours le point de vue du Scrutateur. Ils s'expriment librement. Le Scrutateur n'intervient que pour écarter les attaques qui viseraient des hommes et des femmes, de façon insultante, « au-dessous de la ceinture » comme on dit.
« Les dangers du macronisme »
par HECTOR Louis-Maximilien.
Il aura fallu l’accession au pouvoir d’un banquier d’affaires, issu de la gauche sociale-libertaire, pour que le « chevrysme » reçoive une étonnante et inattendue consécration nationale. Ni droite ni gauche, et de droite et de gauche, telles étaient en effet les leitmotivs politiques de feu le parti chevryste « Objectif Guadeloupe », qui domina la vie politique guadeloupéenne de 1993 à 2004.
Après une absence de plus de dix ans, ce positionnement politique fit son retour en 2015 avec la liste d’Harry Chalus. Là encore, les éléments chevrystes constituaient un important bataillon de zélateurs. Et c’est d’ailleurs Philippe Chaulet qui en l’occurrence donna admirablement le ton : « je préfère mon pays à mon parti ». Phrase dont s’est aujourd’hui servi Bruno Lemaire pour justifier de son retournement de veste en faveur du nouveau Président de la république.
En réalité, ce positionnement politique est extrêmement dangereux. Ni droite ni gauche signifie en effet qu’il n’y a pas de limite au nouveau parti « La république en marche », si ce n’est ceux que représentent les extrêmes : l’extrême gauche et l’extrême droite. Cette logique politique veut qu’entre « La république en marche » et l’extrême gauche ou droite, il n’y ait rien. Mais vraiment rien.
Est-on sûr que structurer de cette façon la vie politique française soit une réelle avancée et le gage d’un avenir politique paisible ? Pourra-t-on demain s’exonérer de toute responsabilité si, pour exprimer leurs mécontentements, les français n’auront d’autres recours que le moyen des extrêmes ?
Ni droite ni gauche signifie également la désincarnation idéologique du pouvoir. Or, c’est extrêmement dangereux puisque, du point de vue des dirigeants politiques, il n’y aura plus de surmoi idéologique. Seule la raison d’Etat compterait alors. D’où l’étonnant discours du nouveau Président de la république face à la chancelière allemande. La raison d’Etat impose que la France fasse des réformes douloureuses. Et tant pis si celles-ci contreviendrait et à ses traditions et à son modèle social. N’y-a-t-il pas là en germe, pour un proche avenir, les éléments d’une grave et durable crise sociale ?
Ni droite ni gauche signifie enfin que tout est dans tout, qu’une chose peut être son contraire etc. Quelle société pourrait ainsi tenir dans une telle confusion des principes, dans ce relativisme absolu des valeurs ? Or, la noblesse de la politique ne réside-t-elle pas précisément dans le simple fait qu’elle doit faire sens ? Qu’elle doit renvoyer à un ordre, à une hiérarchie des valeurs ? Bref, à un monde cohérent et lisible ?
Par delà la droite et la gauche, les français ont choisi comme chef d’Etat un jeune homme pressé, particulièrement pressé. Que l’on pourrait d’ailleurs qualifier à la manière de Dumézil d’ « homme sans limite ». Cette hâtive description pourrait prêter à sourire si l’on ne rappelait cette distinction faite par Nietzsche entre l’homme de raison et le fou. Le second notait-il perfidement se pense et se vit comme un être sans limite. Les dangers du « macronisme » sont bien devant nous.