20 Mars 2017
Interminable débat, souvent ennuyeux. Je l'ai pourtant écouté attentivement ( constance srutatoriale oblige! ). J'ai même poussé l'héroïsme jusqu'à écouter le mini débat qui a suivi sur LCI. Manifestement nous n'avons pas regardé le même débat. Arlette Chabot n'a vu aucune différence entre les candidats. Bon ! Deux autres polichinelles ont vu un Fillon, timide et terne. Un folliculaire, jeune journaliste, barbe de trois jours ( très « in » a cru voir Macron dominé le débat ainsi que Mélenchon ). C'est le même pendant que les gladiateurs prenaient place dans l'arène qui murmurait à l'oreille de Chabot, mais tout près du micro : « je regarde le costume de Fillon pour voir s'il mérite son prix ».
Jusqu'au bout les chiens ont jappé.
Mais la Providence intervient enfin, et, juste avant de rédiger le court article qui va suivre, je découvre cette nouvelle publiée sur le Figaro, qui concerne le ministre de l'intérieur Bruno Le Roux : « Le Premier ministre Bernard Cazeneuve va rencontrer mardi le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux à la suite des révélations de l'émission Quotidien (TMC) sur les CDD de ses deux filles comme collaboratrices parlementaires à l'Assemblée nationale.
Les deux hommes "se verront dans la journée", a indiqué à l'AFP l'entourage de M. Cazeneuve, sans donner d'heure ni de lieu, confirmant une information de RTL.
Bruno Le Roux aurait employé ses filles en CDD comme collaboratrices parlementaires à l'Assemblée nationale lorsqu'elles étaient lycéennes puis étudiantes. Cité dans l'enquête de Quotidien, le ministre reconnaît l'embauche ponctuelle, en contrat à durée déterminée, de ses filles, "sur des étés, notamment, ou des périodes de vacances scolaires, mais jamais en permanence" alors qu'il était député de Seine-Saint-Denis.
À LIRE : Le Roux convoqué à Matignon pour s'expliquer sur l'emploi de ses filles à l'Assemblée ) http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/03/21/97001-20170321FILWWW00004-le-roux-recu-demain-par-cazeneuve-apres-les-revelations-sur-ses-filles.php?een=c14975335b8bc0537b55cb39d83f3170&seen=6&m_i=PnkPKIWaIWfvLrFdyMqXMML%2B0u5yEEC2BG3tKLM%2B4JRk1AXoGtAcZLq8z8JtOUQrw1bNtORnb7t6bFwA06ECuclFa2BKRz#xtor=EPR-300-[alertes-infos]-20170321 »
Le PNF va t-il instruire l'affaire?
Je ne serai pas plus sévère pour Le Roux, sur cette question, que je ne l'ai été pour Fillon, mais suis heureux qu'un début d'équilibre se manifeste enfin sur une question qui ne méritait pas qu'on y attache l'importance démesurée que l'on sait, afin d'éliminer l'un des candidats majeurs de l'élection présidentielle, et le meilleur.
Venons-en au débat de ce soir.
Ennui, donc, mortel ennui. Trop de questions pour pouvoir être traitées convenablement en si peu de temps. Voici mes impressions sur les diverses prestations, assorties de ma notation personnelles.
1 ) Fillon : Il adopte une attitude sobre. Il traite dans ce style les questions posées. Avec rigueur, une ironie parfois, surtout quand il commente, parfois de quelques mots bien ajustés, voire d'un sourire éloquent. Quelques polémiques, avec Mélenchon qui l'avait « cherché », avec Marine Le Pen, qui lui réplique avec fermeté, mais sans haine. Sur les questions économiques, sociales, sur le. danger terroriste, etc, mon candidat a le verbe approprié. NOTE : 08/10.
2 ) Marine Le Pen : Se contrôle. Pas d'excès polémiques. Remet à sa place Macron ( « voici 5 minutes que je vous écoute, et je ne comprends rien. Vous exprimez somptueusement …. le vide intégral ». Personne ne proteste. Mélenchon sourit même. Enonce sur l'Europe les intentions que l'on sait. « Si elle est élue, elle négociera avec Bruxelles pour l'acceptation de ses conditions. Au cas de refus Bruxellois, elle portera le problème devant les Français pour qu'ils tranchent. A mon avis, amorce son évolution. Que ses électeurs le sachent, la politique, c'est la politique. Un peu cafouilleuse sur cette question. Par ailleurs, sur le péril islamique, sur le terrorisme, sur l'école, rejoint Fillon ( ou l'inverse, pour ne froisser personne. Note : 07/10.
3 ) Mélenchon : Fidèle à lui-même quoique tâchant de modérer sa verve pour ne pas heurter un public bien plus vaste que sa clientèle habituelle.
Annonce l'abolition de la cinquième République qualifiée de monarchie républicaine, et la création d'une 6 ème république, après le vote d'une Constituante. Reprise du vocabulaire des constituants de 1789, et de toute la ferblanterie révolutionnaire du temps de Robespierre, et des tueurs du Comité de salut public de sinistre mémoire ( 1793/1794 ).
Passons sur ce folklore, mais insistons sur la possibilité de détruire la cinquième république, d'instituer l'élection des députés à la proportionnelle intégrale, ce qui nous ferait, en fait, revenir à la quatrième république, à ses crises gouvernementales incessantes, et au régime des partis qui avait ruiné la France des années 1946 à 1958, et failli aboutir, si de Gaulle n'avait pas été là, à une dictature militaire.
Ce n'est pas très bien tout cela. Mais l'homme est drôle, a le sens de la formule. Il fait rire …. tant qu'on ne le prend pas au sérieux. Avec indulgence, je lui donne 05.
Note 05/10.
4 ) Macron : Beaux yeux bleus, beaux cheveux blonds, voix mélodieuse et juvénile. Les minettes l'ont déjà élus dans leurs coeur. Parle de tout, l'air inspiré. On a même parlé de sa personnalité christique ( sic ). Jouent à l'homme de la synthèse, réunissant en lui les meilleures idées des autres. Art de la synthèse, ou démagogie cynique.
Quand Fillon a parlé, il commente « je suis d'accord avec ça ». De même avec Mélenchon ou même le petit Hamon. Non pas « avec cette idée, ce projet », mais « avec çà ».
Macron parle, ou croit parler pour les jeunes sortis de l'école Valaud-Belkacem.
Pas fameux pour un normalien.
Marine Le Pen ayant parlé de ceux qui se font financer de façon dangereuse par des banquiers, et des lobbies, il s'oublie et clame, « je ne vous permets pas »!
« Ne prenez pas ce que je dis pour une attaque personnelle » rigole la fille de Jean-Marie.
Tout le monde rit ( même Mélenchon). C'est le meilleur moment de la soirée. Note : 05/10.
5 ) Hamon : Vrai petit homme de gauche.
Instauration de la sixième république, du revenu universel ( demain on rasera gratis ), ouverture inconditionnelle des frontières à toute l'immigration. Etc. Se dispute un moment avec Macron. Occasion pour Mélenchon de leur décocher « eh! Arrêtez vos querelles; on n'est pas au parti socialiste ici ! ».
On tremble à l'idée que ce petit bonhomme, tout gris à l'extérieur, mais bien rouge au dedans, pourrait devenir président de la Ripoublique.
Mais comme diraient nos ancêtres : « c'est pas demain la veille ».
Note : 02.
Je retiens de tout cela que Fillon est de retour. Que ses adversaires même n'ont pas tenté de le salir, sauf Mélenchon, un bref instant.
Reste évidemment la pègre journalistique de gauche.
Mais les mésaventures de Le Roux, les inciteront peut-être à calmer leurs ardeurs.
Je dis peut-être. Car les chacals aiment le sang.
Le Scrutateur.
PS : J'ai scruté attentivement mon écran de TV, et même à la jumelle, je n'ai pas remarqué la présence de François Bayrou parmi les invités de la fête. Que se passe-t-il? Y aurait-il, déjà, de l'eau dans le gaz?