Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
8 Février 2017
En 2012, entre les deux tours de l'élection présidentielle, j'étais au chevet d'une très vieille amie ( 95 ans ) qui s'éteignait doucement entourée de parents et d'amis. Elle avait toujours été avisée, au courant des affaires, aussi bien en Guadeloupe qu'en métropole, jetant un regard très lucide sur la comédie humaine. Lucide et ironique, se gardant des propos à l'emporte pièce, et de ce fond d'insultes qui caractérise les esprits sommaires, surtout ceux qui ne pratiquent guère l'introspection.
Elle m'avait connu tout enfant, était une amie de ma mère. Tant d'années s'étaient écoulées depuis « l'antan d'enfance ».
J'avais été absorbé par mes études, puis par mon enseignement, et des activités militantes prenantes et libres, mais dévoreuses de temps, exercées sans salaires, gratuitement.
Mais toujours, j'avais gardé quelques contacts avec elle, touché par le charme de sa conversation, son espièglerie ( jusqu'à la fin ), et ce parfum du passé antillais qu'elle vaporisait, mais qui tend aujourd'hui à se dissiper dans les miasmes d'une modernité difficilement qualifiable pour les gens qui veulent rester décents.
Sur l'élection en cours nous avions eu l'occasion, quelques semaines auparavant de converser.
Lucide, elle voyait bien les défauts de Nicolas Sarkozy. Mais point sotte, elle s'apprêtait à voter pour lui. Ce qu'elle fit, par procuration.
Nous étions donc entre les deux tours. Chacun, et elle la première, savait que le tic tac de l'horloge s'arrêterait très bientôt. Soudain elle déposa sur mon bras une main décharnée : « Et Bayrou, que dit-il »? - murmura-t-elle. « Il se désiste en faveur de Hollande ». - «Il me déçoit ! »
Telles furent, à mon adresse, ses dernières paroles intelligibles.
J'y ai pensé ce matin, cinq années après, en lisant les propos que tient François Bayrou ( voir ci-dessous ), qui, non seulement donne à entendre qu'il sera candidat, mais se livre à de regrettables attaques contre François Fillon. Attaques qui soulèveront le coeur de ceux qui ont encore un odorat dans l'océan de médiocrité de la politique française actuelle.
Voici le propos du président du Modem, tel que rapporté sur Boulevard Voltaire :
« Le président du MoDem François Bayrou a accusé aujourd’hui, sur France 2, François Fillon d’être « sous l’influence des puissances d’argent ».« Jamais dans l’histoire de la République, un candidat aux plus hautes fonctions, à la présidence de la République, n’a été ainsi sous l’influence des puissances d’argent », a déclaré M. Bayrou, affirmant que « la responsabilité politique est une responsabilité qui normalement doit être mise à l’abri des intérêts ».
François Bayrou fut important pour l'apport décisif en bulletins de vote qui permit à Hollande et aux socialistes de prendre la France en otage depuis cinq ans et de la ruiner sur tous les plans.
Il s'apprête à renouveler son petit coup bas.
Les Français lucides savent à quoi s'en tenir sur ce politicien qui a un point commun avec Michel Rocard.
On se souvient du propos de ce dernier « un jour je serai président de ce pays ».
On sait ce qu'il en a été.
Pour l'avenir du pays, il faut souhaiter à Bayrou, un destin identique.
Le Scrutateur.