Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
22 Février 2017
Ces deux analyses d'une alliance bancale vont dans le même sens que l'article publié par Le Scrutateur, en début d'après midi, dans la foulée de la déclaration du maire de Pau : ( http://www.lescrutateur.com/2017/02/presidentielle-francois-bayrou-fait-don-de-sa-personne-a-macron.html?utm_source=flux&utm_medium=flux-rss&utm_campaign=politics ).
Le Scrutateur.
_______________________________________________________________________
Par Yves Thréard
Publié le 22/02/2017 à 20h29
Par Yves Thréard
François Bayrou est enfin arrivé à destination: à gauche. Tous les cinq ans, à l'occasion de la présidentielle, l'ancien ministre de l'Éducation nationale d'Édouard Balladur fait un petit pas de plus dans cette direction. Certains diront, non sans raison, sur le chemin de la trahison.
En 2007, François Bayrou avait voté blanc au second tour, non sans s'être interrogé sur l'opportunité de donner sa voix à Ségolène Royal. En 2012, l'antisarkozyste virulent qu'il était avait choisi François Hollande entre les deux tours. Cette fois, il va encore plus loin et décide de faire alliance avec Emmanuel Macron dès avant le premier tour. Un candidat qui a beau se prétendre «et de gauche et de droite», mais qui a tout de même fait ses classes en politique aux côtés des socialistes ces cinq dernières années. Avec les échecs que l'on sait, sur les fronts du chômage, de la surfiscalité et du surendettement…
Donc, le maire de Pau préfère plutôt battre les estrades avec un homme comptable de ce sombre bilan qu'avec François Fillon, son ancien collègue de gouvernement. Il dénonce le programme «dangereux» du candidat de la droite et joue les professeurs de morale pour justifier sa décision.
La vérité est moins flatteuse. François Bayrou était obligé de renoncer à une quatrième candidature à l'Élysée. Le politicien madré, qui s'est fait doubler sur la ligne de départ par le leader d'En marche! depuis près d'un an, n'avait pas d'autre choix que de lui emboîter le pas.
Emmanuel Macron et François Bayrou nous vantent la complémentarité de deux générations, de deux caractères. C'est surtout l'alliance de deux faiblesses. Celle de Macron, prisonnier de ses ambiguïtés, dont la campagne commençait à piquer du nez. Celle de Bayrou, sans soutiens ni électeurs, qui court après son influence passée.
Difficile de voir dans ce mariage politicien les fondements d'une offre politique nouvelle. Comment ne pas y reconnaître le petit air de sauve-qui-peut et le refrain du «tout sauf Fillon»…
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 23/02/2017.