1 Décembre 2016
L'avortement est un fait, ( avant d'être considéré, à tort ou à raison comme un droit, comme il en est question ces jours-ci au Parlement français ).
Un fait extrêmement ancien, et universel, comme la prostitution, la guerre, le meurtre, l'esclavage, etc, c'est-à-dire des phénomènes que peu de gens considèrent comme n'étant pas des fléaux.
On peut définir l'avortement ainsi : « l'interruption avant son terme du processus de gestation, c'est-à-dire du développement qui commence à la conception par la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde formant ainsi un œuf, qui se poursuit par la croissance de l'embryon, puis du fœtus, et qui s'achève normalement à terme ... ».
Dans certaines sociétés antiques, à Sparte notamment où les jeunes hommes étaient considérés du point de vue de leur capacités viriles à être utiles, c'est-à-dire à se battre, les infirmes ou les malingres étaient tués ( assassinés à leur naissance ).
Dans une Sparte moderne, avec les progrès de la médecine, et la capacité technique de savoir l'état du foetus aux divers stades de la grossesse, nul doute que l'avortement eut été la règle.
Mais certaines sociétés, sous l'effet de croyances d'inspiration religieuse ont posé le problème des droits de l'homme dès sa conception. « Tu ne tueras pas » proclame le judéo-christianisme, par exemple. C'est la loi de Moïse, reprise et complétée par le christianisme qui, en effet, est à l'origine de la philosophie, laïcisée, des droits de l'homme dont nos hommes politiques se gargarisent sans bien voir la contradiction qu'il y a à se réclamer d'un tel idéal, et, en même temps, de promouvoir comme un droit fondamental le pouvoir de se faire avorter.
Or le dilemme se pose, implacable, pour une candidate à l'avortement, supportrice par ailleurs, et souvent avec ardeur, des « droits de l'homme ».
Car le foetus qu'elle porte en leur sein est un être humain, dès la conception.
Or c'est le droit de cet être à se développer et vivre, qui est violé par sa mère ( ainsi que par tous ceux , le père éventuellement, mais aussi les médecins et, autrefois, ceux et celles que l'on appelait les faiseurs d'anges »).
Poser la question n'est pas se comporter comme un « intégriste » religieux, comme un égoïste qui se placerait sur un plan purement théorique et juridique ( même si ces égoïstes évidemment, existent).
C'est essentiellement rappeler que se poser comme les défenseurs d'un droit pour les femmes d'avorter est une hypocrisie, l'expression d'une société essentiellement hédoniste, égoïste qui considère qu'il peut y avoir un droit à l'enfant ( quand il s'agit de se faire plaisir, en jouant à la nounou, en attendant que passe ce caprice ), mais pas de droits DE l'enfant..
Bien évidemment les adversaires de l'avortement ne sont pas tous des juristes psycho-rigides, des imbéciles, des sectaires adeptes du principe « que meurent les gens plutôt que ce principe ».).
Madame Simone Weil qui joua le rôle que l'on sait dans l'adoption de la loi de libéralisation des moeurs sur cette question délicate et douloureuse, ne fut pas la femme immorale que certains ont décrite, et je ne fus jamais de ceux qui lui jetèrent la pierre en 1975.
Elle raisonna en partant du fait qu'il y avait des grossesses nombreuses, qui étaient le fruit de l'inconscience de jeunes ( pas seulement des jeunes ), et qu'il s'ensuivait des avortements nombreux, par centaines de mille, perpétrés par les fameuses « faiseuses d'ange », dans des conditions médicales et hygiéniques catastrophiques.
S. Weil eut l'idée, discutable, mais non criminelle, d'encadrer le phénomène social.
Récemment encore elle rappelait que l'avortement « c'est une question éthique et pas seulement un geste médical » ( http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/article/television/31501/simone-veil-l-avortement-est-une-question-ethique.html ) En d'autres termes quand il procède à un avortement, même légal, ce n'est pas une crise d'appendicite, ni même à l'ablation d'une tumeur cancéreuse qu'un médecin opère.
C'est un petit d'homme que l'on tue. Et rappelons même que dans certains pays, les USA, par exemple, ce sont des embryons de huit mois que l'on tue ( voir plus bas dans les deux dossiers ( liens ) consacrés aux déclarations de Simone Veil ).
Si l'on se réclame des droits de l'homme, c'est d'une singulière perversion intellectuelle et morale dont on se fait l'apôtre, comme le journal d'idéologie pourrie qu'est Libération ( ivg.gouv.fr : «Vous n'avez pas à culpabiliser, l'avortement est un droit»
Incidemment on peut lire :
Notez le cynisme du commentaire de ce site gouvernemental : la douleur au réveil de « l'opération » ça se calme avec du spasfon, du doliprane ». Comme une crise de coliques néphrétiques ? Note du Scrutateur ).
Mais on pourrait se poser la question : à défaut d'éradiquer totalement les causes psychologiques, sociales, humaines qui engendrent les grossesses non désirées et leurs suites dramatiques, n'y aurait-il pas des actions, humaines, et responsables, véritablement politiques au sens le plus noble du terme, pour tendre à supprimer l'érotisation constante de nos sociétés, la banalisation de l'amour et son remplacement par un sexualisme ( hyprocritement présenté dans bien des écoles comme une « éducation à la sexualité » ) envahissant, etc.
Les débats au parlement ou ailleurs sont d'un conformisme et d'une hypocrisie inouïes.
Dans les médias aussi. Celui opposant M. J-F Poisson au ministre Martine Rossignol sur BFM en témoigne aussi : ( J-F Poisson Vs Rossignol sur IVG : Jean-Frédéric Poisson face à Laurence Rossignol sur BFM : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2016/12/my-entry.html ).
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Ce que pense Simone Weil : ( I ) Pour Simone Veil, il n'y a "aucun droit à l'avortement"
http://www.huffingtonpost.fr/pascal-bories/pour-simone-veil-il-ny-a-aucun-droit-a-lavortement/
Important : Simone Veil: «L'avortement est une question éthique»