2 Novembre 2016
François Bayrou, adversaire personnel de Nicolas Sarkozy, fut l'élément déterminant en 2012, de l'élection de ce François Hollande dont le bilan est catastrophique, même aux yeux des socialistes.
Bayrou n'est pas ce que l'on peut appeler un imbécile. D'autre part, c'est un vieux routier de la politique, et il connait parfaitement chacun des leaders de la politique française. Il ne pouvait pas ignorer qui est François Hollande.
En raison d'une haine personnelle envers Sarkozy il a contribué à faire élire l'ancien premier secrétaire du parti socialiste.
Aujourd'hui, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et le maire de Pau à défaut d'être lui-même candidat use de toute son influence pour faire élire Juppé, dont la politique est bien plus une continuité molle avec celle du quinquennat qui s'achève qu'une plate-forme pour une reprise en main de la nation qui part à vau-l'eau.
David Desgouilles explique cette tactique où le ressentiment à l'égard d'un rival qui lui fait de l'ombre joue un rôle peu digne d'un homme politique qui aspire à une haute destinée.
Le Scrutateur.
Nicolas Sarkozy dirige aujourd'hui tous ses coups contre François Bayrou. Pourquoi?
( http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/11/02/31001-20161102ARTFIG00084-quand-alain-juppe-etait-pour-le-ni-ni.php )
En n'étant pas candidat si Juppé était désigné, Bayrou constitue la force du maire de Bordeaux. Nicolas Sarkozy, en adepte du judo politique, veut faire de cette force, une faiblesse.
C'est une manière pour lui de demeurer offensif tout en étant moins clivant pour les raisons expliquées plus haut. Si Alain Juppé est aujourd'hui le favori des sondages, c'est en raison des sondages du premier tour de l'élection présidentielle où il sort aux environs de 30% alors que ses adversaires sont autour de 20. C'est ainsi qu'il apparaît comme le candidat susceptible d'être au second tour à tous les coups, le «candidat qui fait gagner», première motivation de vote dans une élection primaire. Or, d'où provient ce différentiel? Il s'explique par le fait que les sondeurs ne proposent pas François Bayrou à leurs sondés dans la configuration «Juppé candidat». En annonçant qu'il ne serait pas candidat si Juppé était désigné, le maire de Pau constitue la force de celui de Bordeaux. Nicolas Sarkozy, en adepte du judo politique, veut faire de cette force, une faiblesse. Voilà pourquoi il concentre aujourd'hui tous ses coups contre François Bayrou.
L'électorat centriste va être décisif dans la primaire. Que reste-t-il du RPR?
Le RPR est mort et enterré depuis longtemps. Alain Juppé et Nicolas Sarkozy y ont participé tous les deux. Davantage qu'un électorat centriste, c'est davantage un électorat modéré qui va peser dans cette compétition, si les sondeurs disent juste en annonçant une participation de trois à quatre millions de personnes. En revanche, l'électorat le plus populaire votera à l'élection présidentielle et il a d'autres aspirations. C'est pourquoi il n'est pas dit que l'élection primaire constitue un mode de sélection approprié. Car le candidat désigné par ces quelques millions de personnes pourrait très bien être en total décalage en février prochain avec le seul corps électoral qui compte en fait, le peuple tout entier, dans la seule élection qui dépasse 80% de participation.