11 Octobre 2016
Eric Zemmour n'a pas de chance.
Eric Zemmour n'a pas de chance car …. il est intelligent. Pour tous ceux qui voudraient jouer un rôle analogue au sien au coeur de la cité, mais qui n'en ont pas le talent, la culture, la virtus, c'est le crime impardonnable.
Eric Zemmour n'a pas de chance.
Eric Zemmour n'a pas de chance, car il est courageux, très courageux.
Et pour tous les insignifiants et béni oui/ oui qui l'envient, le jalousent, il y a là motif d'exécrabilité.
Contemplez le journaliste qui l'interroge, en petit juge d'instruction en mission assassine, en Fouquier-Tinville de caniveau. Scrutez son visage envieux, écoutez la répétition obsessionnelle de la même question à laquelle Zemmour a déjà répondu clairement trois, quatre, cinq fois, selon les techniques éprouvées du KGB ou de la gestapo, en espérant que celui qu'on soumet à la question s'énervera, dira telles paroles qui le perdront.
Il sue de peur, le petit magistrat-flic, devant la résilience du « prévenu ». Il sue d'avoir a dire à son ministre « Non chef, i veut pas causer », comme dans les mauvais polars.
Hélas! Ce n'est pas un polar, c'est la TV en France en ces temps de totalitarisme rampant, où l'on compte sur les niais, les nunuches, les neu neux frais émoulus de leur fabrique en chaines ou, si l'on préfère de ce qui fut l'éducation nationale.
Mais je me corrige, je me reprends, Zemmour a de la chance.
Car l'intelligence est une qualité rare.
Le courage, le courage réfléchi, posé, mais affirmé, exalté, au sens où l'on parle de l'exaltation de le Croix ( action d'élever ) est une vertu, l'une des plus nobles, et donc des plus rares.
Travailleur infatigable, écrivain, orateur, bretteur infatigable Eric ( permettez moi, cher ami si vous me lisez cette petite familiarité ) est un Serviteur qui lutte, joute, se bat, se Bat, se BAT pour les plus belles causes et d'abord la civilisation française, en un moment de délitement de celle-ci, pour lui insuffler, ré-insuffler sa foi, l'arracher à son émollience actuelle voulue, poursuivie, activée par les termites que l'on sait, ces poux de bois comme nous disons aux Antilles, que je ne nommerai point parce que nos lecteurs les ont tous en tête avant de les tenir dans leur collimateur.
Zemmour est actuellement, révérence gardée, notre Virgile auquel l'écrivain Jacques Perret consacra un ouvrage qui débute ainsi : « Tandis qu'auprès d'eux tout s'écroule, il est des esprits, quelquefois, qui ne peuvent cesser d'espérer, mieux : d'affirmer. Ce n'est pas l'enthousiasme du prophète; c'est la sécurité du voyant.
Plus rarement encore, il arrive qu'à ce voyant l'histoire donne, fût-ce pour quelque temps, raison : Virgile, né et grandi dans les plus sombres années de Rome, a vu de son vivant s'instaurer, s'affirmer, par le règne rayonnant d'Auguste, l'âge d'or qu'il avait toujours annoncé. Il a vu, dans l'univers réconcilié, s'ouvrir cette ère de plusieurs siècles où s'affirma, au-dehors et au-dedans, la paix immuable, féconde, bénéfique, la paix romaine. »
Certes Eric Zemmour n'est pas le poète énorme, comme dirait Hugo, que fut Virgile, mais il en a la lucidité, l'espérance ardente, le courage d'agir avec les armes de l'esprit, qui sont les siennes, et l'espérance, - contre tous les prophètes de malheur, - du succès final.
Je ne suis pas de ceux qui l'abandonneront aux chacals et aux hyènes.
J'appelle mes amis scrutatoriens à garder l'esprit libre, dressé contre les propagandes et les médiocrités.
Le Scrutateur.
Il faudrait lire tout le dossier. J'attire l'attention sur le premier article, le lien qui montre l'interrogatoire du guerrier par le barbie hollandiste ( forcément au « p'tit pied, comme on dit.
Le deuxième élément du dossier est l'entretien amical, détendu, et fécond ade Zemmour avec le remarquable Philippe Bilger.
Tout le monde aura pu observer le rôle du journaliste de Bfm qui, sortant totalement de sa fonction au mépris de toute déontologie professionnelle, endosse la fonction d’un procureur médiatique, véritable petit commissaire politique qui ne sert plus qu’à menacer Eric Zemmour de sanctions face aux arguments implacables de celui-ci
( II ) Philippe Bilger soumet à la question Éric Zemmour
Le combat politique en France, aujourd'hui ( février 2014 ), n'est pas un combat politique comme un autre, où une équipe, la droite, présentement, chercherait à supplanter une autre équipe, la gauche, au nom de l'efficacité pratique, économique ou autre. .
Ce combat est un combat idéologique, portant sur le sens de la vie, sur les valeurs essentielles qui font vivre les hommes. Ou qui les extermine, par la violence physique ( comme jadis le nazisme ), ou par la violence idéologique, qui, comble de perversité, se drape parfois de grands concepts comme la liberté, le bonheur, la tolérance, la fraternité.
Le débat politique aujourd'hui, en France ( et d'une manière générale en occident ) est un débat idéologique. Ceux qui ne l'ont pas encore compris, et qui sont souvent de braves gens, exposent leur pays, mais aussi leurs parents, amis, pays, aux pires déconvenues.
Il faut donc élever le débat.
A sa façon, et dans les limites qui sont celles de son animateur, Le Scrutateur guadeloupéen a choisi de se battre sur ce plan là, celui des idées.
Dans cette perspectives, il met ses lecteurs en relation avec les meilleurs de ceux qui se battent. C'est pourquoi je met en scène aujourd'hui, l'écrivain et journaliste Eric Zemmour, dont l'ancien magistrat Philippe Bilger donne un portrait dialogué très intéressant de ce lutteur de Zemmour, l'un des journalistes les plus calomniés de France ces dernières années.
Evidemment, Zemmour est un homme, comme n'importe lequel d'entre nous, avec ses défauts et ses limites. Mais c'est un homme de culture, et c'est un homme de courage, et là il s'avance sur un terain nettement moins fréquenté.
C'est pourquoi je souhaite que vous cliquiez sur ce lien et que vous l'écoutiez en entier, et le transmettiez à vos amis.
Je réédite en deuxième partie l'article que j'avais consacré, ici même, à un livre de Zemmour Mélancolie française. Il faut au moins lire ( ou relire ) cet article, et mieux encore le livre lui-même. Un combat idéologique ne peut être livré et gagné, sans effort de recherche, de lecture, et de militantisme.
Edouard Boulogne.
( I ) Portrait d'Eric Zemmour par Philippe Bilger.
http://www.youtube.com/watch?v=n9sAl8HtSj0
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( II ) Mélancolie française : http://www.lescrutateur.com/article-melancolie-francaise-d-eric-zemmour-par-edouard-boulogne-49332334.html
Mélancolie française
D'Eric Zemmour, Fayard Denoël, Mars 2010. 256 pages.
Un petit peuple latin entreprit un jour la conquête de la péninsule italienne, et y parvint. Il l'organisa, la transforma en base de conquête du bassin méditérranéen tout entier : Mare nostrum. Non pour en faire un champ de pillage et d'enrichissement sauvage, mais pour y élaborer une civilisation, un empire qui atteignit, sans doute son apogée sous l'empereur Auguste.
« Virgile, nous dit Jacques Perret dans son magnifique petit ouvrage consacré à l'auteur de l'Enéide, né et grandi dans les plus sombres années de Rome, a vu, de son vivant s'instaurer, s'affirmer, par le règne rayonnant d'Auguste, l'âge d'or qu'il avait toujours annoncé. Il a vu, dans l'univers réconcilié, s'ouvrir cette ère de plusieurs siècles où s'affirma, au-dehors et au dedans, la paix immuable, féconde, bénéfique, la paix romaine ».
Ce fut la première politique de mondialisation, positive et magnifique, même si elle se réalisa aussi dans le sang et dans les larmes.
Une politique réussie, parce qu'elle fut l'oeuvre d'un projet, d'une vision. Partout où Rome passait, poussaient des temples, étaient tracées des routes, asséchés des marais, imposées des lois, et, contenus, à des frontières bien gardées, des barbares.
Rome n'y parvint pas sans efforts, sans risques, et parfois elle fut au bord de l'anéantissement. Par exemple dans son affrontement avec l'autre puissance mondialisante, la très commerçante, et maritime Carthage. Delenda est Carthago!
Mais Carthage fut vaincue, et, toutes choses égales, la recherche de l'être s'imposa à l' avidité du simple avoir.
Au milieu du 1er siècle avant Jésus-Christ, avec quelques dizaines de milliers de légionaires, un certain Jules César entreprit d'ajouter à l'empire romain en pleine expansion, le territoire immense des Gaules, et y parvint. La qualité l'emporta sur la quantité. La Gaule n'existait pas. Les tribus gauloises, nombreuses, peuplées de guerriers courageux et tumultueux, incapables de s'unir, furent vaincus, dans un désordre de courage. Et le nom d'Alésia, imposé en France, au XIXè siècle par l'école républicaine, est dans toutes les mémoires ( ou....presque!).
La colonisation romaine fut bénéfique aux Gaulois. Le levain romain leur avait été insufflé.
Mais Rome, comme toutes les créations humaines, ne put indéfiniment conserver sa vertu, et poursuivre son projet. L'Avoir, peu à peu l'avait corrompu. Elle fut vaincue par les barbares.
Le sac de Rome par Alaric, stupéfia le monde antique, et le témoignage de saint Augustin n'est pas le moindre.
Ce préambule sur la Rome antique n'est pas inutile à mon propos qui est d'inciter à la lecture du livre Mélancolie française, d'Eric Zemmour qui vient de paraître.
La nouvelle Rome.
La chute de Rome plonge l'empire, et donc sa province gauloise, dans le désordre et la confusion.
Dans ce chaos, un ilot de résistance : l'Eglise catholique. Elle est composée d'hommes instruits, les seuls à pouvoir analyser et rechercher des solutions; de toutes sortes d'hommes d'ailleurs, pas seulement des intellectuels, et revêtus du caractère sacral qui intimide les barbares ( un peu).
C'est elle qui sauve, dans ses monastères, ses chartreuses, l'essentiel de la culture antique. C'est elle qui restaurera l'agriculture sur un territoire dévasté, livré aux orties. On sait le rôle que joua à cet égard l'ordre des bénédictins, dont le fondateur, St-Benoit a été proclamé saint patron de l'Europe par Jean-Paul II.
Et c'est tout naturellement qu'un roi barbare, Clovis, roi des Francs, peut-être sincèrement converti, mais en tout cas fin politique, décide de se ralier à la religion du Nazaréen, et est baptisé à Reims, par Saint Rémy.
C'est ici que naît la thèse de Zemmour, qui traverse toute saMélancolie française: La France existe telle qu'elle est, parce que, malgré des éclipses, de Clovis à Charles de Gaulle en passant par Charlemagne, Philippe le Bel, Henri IV, Louis XIV et Napoléon, elle fut habitée par le projet de création d'un nouvel Empire, la nouvelle Rome. « La civilisation française conserva les formes romaines pour permettre aux peuples barbares d'assimiler l'héritage gréco-romain. Méthode originale et toute conceptuelle, qui demande de s'imprégner des vestiges matériels qu'on trouve à foison en Gaule, routes, théâtres, arènes, temples, mais aussi rues, places, fontaines, et encore textes littéraires ou philosophiques, grecs et latins ».
Thèse que l'on pourra contester, évidemment comme toutes les thèses, mais qui nous est présentée par l'auteur, avec un luxe d'arguments, et un talent, un allant, fulgurants.
L'ambition française n'est pas, du moins explicitement, à tous moments d'une époque qui s'étend sur un millénaire de reconstituer la totalité de l'empire romain, sur tout le pourtour méditérannéen.
Elle se contentera de s 'incarner sur la totalité de l'espace qu'on a convenu d'inscrire dans le cadre des « frontières naturelles » : autrement dit la Gaule belge, bornée par la mer du nord et le Rhin; la Gaule Celtique, circonscrivant tout l'espace compris entre le Rhone et la Garonne, l'océan, la Seine, , la Marne, et le Rhin inférieur; l'Aquitaine au sud-ouest, comprise entre l'océan, la Garonne et les Pyrénées.
Tout cela n'allait pas de soi, et fut cependant réalisé lentement, progressivement par la dynastie des rois capétiens, avec en contrepoint, selon Zemmour, l'ambition impériale.
Mais la France rencontra, très tôt sa Carthage, la puissance thalassocratique, qui par sa position insulaire, et la nature de son sol et de ses habitants possédait sa propre ambition mondiale, ouverte vers le grand large, et qui ne pouvait se réaliser, que par l'annihilation, ou du moins la réduction de l'ambition, plus continentale, française.
Cette Carthage, c'est évidemment l'Angleterre. Et l'auteur nous campe magistralement l'opposition multiséculaire pour la conquête de l'imperium, de la nouvelle Carthage, et de la Rome nouvelle.
Opposition qui structure la politique européenne jusqu'à l'apogée du conflit, qui oppose l'Angleterre et la France, jusqu'à la victoire d'Albion en 1815, plus précisément jusqu'à la bataille de Waterloo, le 18 juin.... 1815, et au congrès de Vienne qui la même année inscrit dans les traités diplomatiques, la suprématie britannique, qui ne s'est jamais démentie depuis lors, entraînant la victoire de la mer, sur la terre, c'est-à-dire celle de Londres, même si depuis la deuxième guerre mondiale, la thalassocratie a vu se déplacer, fortement, son centre de gravité de Londres à Washington, son enfant naturel, il est vrai.
Car Eric Zemmour le montre, dans l'esprit de l'époque révolutionnaire dont il est le produit Napoléon Bonaparte poursuivait, à sa manière, l'ambition française.
L'ogre de Corse est certes un parvenu. Mais ses « mauvaises manières » ne l'empêchent pas d'être une personnalité hors normes, non dépourvue d'idées, de projets qui prolongent ceux plus tempérées et sages des Philippe le Bel, des Richelieu, Mazarin ou Louis XIV.
Il a parfaitement compris que l'accomplissement de la vieille entreprise est incompatible avec l'ambition de l'empire thalassocratique.
L'infériorité de la flotte française de guerre sous la révolution face à la Navy, et la défaite de Trafalgar porte le premier coup à son ambition. L'empereur cherchera à abattre Londres par la politique du blocus continental, qui échoua après avoir failli réussir. Tout se joua en 1812. Londres était à bout, ses finances largement obérées par l'appui constant et coûteux qu'elle apportait à tous les soulèvements européens contre la prépondérance française, en Espagne, au Portugal, en Prusse, en Russie, en Autriche. Le dernier effort anglais fut à l'origine de la folle équipée russe, où sombra l'empereur des Français, et le projet séculaire français.
Je laisse le lecteur découvrir par lui-même le détail de ces profondes et brillantes analyses.
Mais après 1815, et le Congrès de Vienne, si la France reste une puissance mondiale, elle n'a plus la prépondérance. Elle est contrée, contrôlée, par sa vieille ennemie. En 1945, à Yalta, pour la première fois de son histoire, la France sera absente à cette rencontre, où se dessine un nouveau partage du monde entre Roosevelt, Churchill et Staline.
Le déclin s'est confirmé.
Reste à savoir s'il est définitif, ou réversible.
L'avenir, l'avenir n'est à personne.
Car 1815 n'a pas mis fin à l'ambition impériale de notre pays. La 3ème République entreprend la construction d'un nouvel empire,colonial. Mais ce projet est encouragé par la nouvelle Allemagne, celle de Bismark. C'est tout dire. Le grand chancelier ne vise qu'à détourner la France de l'Europe, à la détourner, espère-t-il, de tout projet de reconquête des provinces Alsace et Lorraine perdues après la guerre de 1870.
La guerre de 1914 est une dernière occasion pour la France de faire illusion, en contenant, puis en vainquant Guillaume II et l'empire allemand.
Illusion qui s'évanouit en 1940, où c'est « Carthage » qui relève le gant contre Hitler.
La perte de l'empire colonial porte un nouveau coup au moral des Français.
Et pourtant l'ambition demeure. Eric Zemmour la voit survivre en de Gaulle, tout à fait conscient de son rôle historique de continuateur, et de « sauveur » de la patrie.
Le nationalisme gaulliste, nous dit-il, n'est nullement fermé, mesquin et rabougri.
Mieux, il n'est nullement incompatible avec l'Europe telle que la conçoit le général. L'Europe que voudrait de Gaulle, c'est l'Europe des six, où la France, par son poids et sa situation géographique, serait en mesure de jouer un rôle dominant, dans le cadre, grosso modo, des... « frontières naturelles » de la vieille Gaule. C'est pourquoi il ne veut point y admettre la Grande Bretagne qui ne rêve, selon lui, d'y entrer que pour la détruire de l'intérieur. Et l'Europe actuelle, si élargie que certains voudraient même y admettre la ...Turquie, ne va nullement dans le sens de notre politique historique.
Mélancolie Françaisene se limite nullement aux grandes lignes que je viens d'indiquer. L'ouvrage est riche encore d'une foule d'analyses, précises, magistralement argumentées, où l'auteur nous parle, mais toujours en rapport avec la trame évoquée ci-dessus, de l'actualité la plus immédiate, du tropisme francophile des Wallons, en Belgique, qui ne sont pas loin de demander un rattachement à la France; de la natalité française, beaucoup moins rassurante que ne veulent nous faire croire, des démographes et politiciens qui croient, comme les enfants supprimer les problèmes parce qu'ils les cachent, au moyen de l'idéologie ambiante de la RDH (religion des droits de l'homme) qui nous bouche les yeux; de l'immigration massive de gens bien indifférents à la France historique, à la terre charnelle, comme dirait Péguy, et qui se préparent à l'investir de l'intérieur, au moyen d'un islamisme radical, tellement arrogant, déjà, comme le prouve l'actualité de ce jour, 26 avril 2010, centrée sur les querelles autour de la burqa.
A cet égard, le dernier chapitreLa chute de Rome,n'est pas le moins important. Il met en lumière la terrible responsabilité de certaines « élites » économiques, qui, aveugles et sourdes à toutes autres considérations que les courbes de réussite financière, et aux profits quantitatifs maximum, ont, durant les trente dernières années tout fait pour importer de la main d'oeuvre étrangère, en particulier maghrébine et africaine, et tout fait pour désarmer les indigènes (Français de souche), et décourager toute velléité de résistance de leur part en les ringardisant ( « la France moisie »), en les disqualifiant moralement, les traitant de racistes à temps et contretemps. « Le mot « race », écrit Zemmour, est devenu dans notre société le tabou suprême, comme le sexe au XIXè siècle. Celui-ci est refoulé parce que l'on aimerait tant qu'il n'existe pas; mais il nous obsède. Le puritain voyait le sexe partout, l'anti-raciste moderne voit des racistes partout. On sait depuis Freud que le tabou refoulé plonge dans les profondeurs inconscientes avant de se déchaîner avec une violence explosive. L'ancien adage, « à Rome fais comme les Romains » devient odieux à une élite qui ne rêvait plus que d'éloge des différences ».
Il faut donc lireMélancolie française, pour voir, sans filtres menteurs, une actualité inquiétante.
Mais ce qui justifie le plus, à mes yeux, cette invite, plus que la sincérité, la lucidité, la scrupuleuse acribie de l'auteur, c'est ce qui d'un bout à l'autre du livre, le parcourt, et l'irrigue : une vivacité, un amour, une fougue, un enthousiasme juvénile, si sympathique face à la pensée exténuée de nos intellectuels à la mode qui chloroforment la France.
Cet allant me revigorerait, s'il en était besoin. Cette juvénilité est réconfortante. Si j'avais à assimiler notre auteur à un personnage littéraire ce serait à Hermos ( bien d'autres comparaisons sont possibles, mais celle-ci m'est venue en premier, dut-elle faire sourire M.Zemmour, si par hasard ces lignes lui tombaient entre les mains) le noble pourfendeur de la décadence morale de l'Atlantide, dans le beau vieux roman de Jean Carrère, que je lus il y a plus de cinquante ans,La fin d'Atlantis oule grand soir, qui vient d'être réédité dans un volume de la collection Omnibus, intituléAtlantides, les îles englouties.
Dans le roman de Carrère l'Atlantide va mourir au feu brillant de ses façades. Mais elle ne le sait pas. Hermos, et une petite troupe de « résistants » tentent l'impossible salut. Ils sont toujours pénétrés des principes de leur patrie, qui n'y croit plus, qui a perdu la foi :
*« Un grand peuple ne peut mourir que de lui-même ».
*« Tu tournes toi-même la roue du destin ».
Je pense aussi, dans l'espérance, -et Zemmour est plein de cette espérance que les pires médiocrités ne doivent pas entamer- à ces lignes de Charles de Gaulle à la fin du troisième tome de sesMémoires de guerre: « Vieille France, accablée d'Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée de siècle en siècle, par le génie du renouveau ».
Il faut être de ceux qui ne se rendent pas!
Edouard Boulogne.