6 Août 2016
Deux articles dans ce dossier.
Le premier montre que, comme nous disons ici sur ce blog, nul n'a rien de bon à attendre, et de l'équipe gouvernementale actuelle, et pas grand chose de mieux si en 2017, on change de drapeau pour substituer à un rosâtre de gauche, une oriflamme vaguement différente, palote, déguisée en une « droite » telle que l'aime, comme pis-aller provisoire la bourgeoisie bobo qui se réclame obstinément de l'héritage vérolé de mai 68.
Paradoxalement, c'est un arabe, un arabe musulman, et pas n'importe lequel, puisqu'il est Mohamed VI, roi du Maroc et... commandeur des croyants, qui lucide, ( - bien davantage que les ludions dérisoires qui commencent leur campagne électorale 2017, en charmante compagnie, à Rio - ) suggère clairement …. qu'il faudrait retoucher, un peu, un tout petit peu …. le Coran, et, prêchant d'exemple, annonce quelques urgentes mesures propitiatoires.
Ombres des socialistes, démocrates et républicains, bourgeois prudents et timorés, bordelais ou non, entendez vous le tocsin qui sonne, et ses tonalités pathétiques ?
Allons, aux actes citoyens !
Le deuxième article nous instruit sur Dabiq.
Si vous ne savez pas ce que c'est que Dabik, il est temps de vous instruire.
J'en laisse la tache à M. Philippe Bilger.
Le Scrutateur.
L’information est passée à peu près inaperçue. Elle constitue pourtant, peut-être, le début d’un séisme. Elle nous vient du Maroc. Selon l’article 41 de la Constitution actuelle, « le Roi, Amir Al Mouminine [Commandeur des croyants], veille au respect de l’islam. » C’est assez dire que Mohammed VI, gardien sourcilleux de l’orthodoxie musulmane, n’a pas pour habitude de traiter sa religion par-dessus la djellaba. D’autant moins que son titre de commandeur des croyants lui est disputé par une autre figure de l’islam, le sinistre Abou Bakr al-Baghdadi, l’égorgeur en chef de Daech.
Selon le site Yabiladi.com, le ministère de l’Éducation nationale marocain s’apprête à supprimer des manuels scolaires de la 3e année de collège la sourate 48, Al Fath ou La Victoire éclatante, jugée trop pro-djihad ; elle sera remplacée par la sourate 59, Al Hashr ou L’Exode. Cette modification vient après la décision de « débaptiser » la matière « éducation islamique » pour la nommer, désormais, « éducation religieuse ».
Il n’appartient pas au kafir que je suis de disserter sur le contenu des deux sourates en question. Ce que je retiens, c’est que, au Maroc, les choses bougent. Certes, on ne va pas jusqu’à déclarer que telle ou telle sourate, tel ou tel verset est « dépassé » ou « inapproprié », comme on dit aujourd’hui, ou « incompatible » avec le monde du XXIe siècle, mais on accepte de considérer que, dans le Coran, tout ne doit pas être mis à la portée des enfants. En d’autres termes, la parole d’Allah ne doit pas être mise dans toutes les oreilles, et notamment les plus jeunes. Singulier destin pour une parole que l’on dit divine.
Les décisions marocaines constituent un pas en avant qui réjouit les associations modernistes pour lesquelles il faut purger les manuels scolaires « de tous les contenus déviants et des fausses interprétations » et des « contextes qui portent préjudice à la lecture, aux interprétations des textes et aux instrumentalisations extrémistes du texte religieux ». Nul doute qu’à l’autre bout du spectre, les milieux conservateurs vont gronder.
Dans le même temps, Daech, les talibans, Boko Haram, Al-Qaïda et ses succursales ramènent le monde 16 siècles en arrière, aux temps sanglants de la conquête musulmane, n’en déplaise au pape François. Dans le même temps, la Turquie se voile sous Erdoğan.
Et nous, et nous, et nous… Eh bien, nous, on se prépare à enseigner l’arabe à la maternelle ; l’imam en chef, Dalil Boubakeur, réclame le doublement des mosquées ; on se garde bien d’interdire les publications qui appellent au meurtre ou incitent à la haine – je veux parler de nombreux versets du Coran ; nos politiciens, impuissants, n’arrêtent pas de nous parler de « l’islam de France » comme s’il pouvait exister un particularisme national influant sur la religion musulmane ; et ils continuent de déclarer, contre toute raison, que l’islam, dont l’objectif est l’établissement de théocraties partout où cette religion prend le pouvoir, est compatible avec la démocratie. Monsieur Valls, citez-moi un exemple, un seul exemple au monde, d’État islamique démocratique. (souligné par LS ).
Observons bien ce que fait le Maroc. Le salut passe, peut-être, par le royaume chérifien.
( II ) Dabiq, le nouveau Mein Kampf
Même ceux qui ne voulaient pas voir devront regarder.
Même ceux qui s’acharnaient à ne pas comprendre devront ouvrir les yeux et prendre de plein fouet la réalité, la vérité.
Plus personne ne pourra se dissimuler « derrière le voile trompeur de l’illusion ».
Dabiq, le magazine de propagande de Daech, vient, après les assassinats – celui du père Hamel, notamment -, les commenter. « Break the Cross » : il nous dit tout, nous annonce tout, nous estime si peu qu’il n’éprouve même plus le besoin de feindre.
Il veut briser la croix, avoir la peau des chrétiens, l’adversaire irréductible, selon lui, de l’islam et la religion à abattre.
Avec une odieuse condescendance, il tourne en dérision le pape François « qui se cache derrière le voile trompeur de la bonne volonté » ( Souligné par...LS ) et félicite le « mécréant » Benoît qui, mieux que d’autres, a saisi ce qu’était Daech : une volonté de conquête et d’emprise totales, l’islam prenant le sacré et le profane sous sa coupe, religion et à la fois gouvernement. Rien ne lui échappant.
Daech, jamais aussi ostensiblement, n’a méprisé notre faiblesse puisqu’à la guerre que nous prétendons lui mener, il oppose sa froide et terrifiante résolution de châtier les « mécréants » sauf s’ils entrent dans « la maison de l’islam ».
À lire ce texte glaçant, on est effaré par le décalage suicidaire entre leur haine trop opératoire déjà et nos « arguties », leur obsession meurtrière et théorisée et nos scrupules, notre état de droit choyé, nos brèves avancées avec nos retraits pleins d’une mansuétude qui, loin de nous acquérir les bonnes grâces de cet ennemi mortel, amplifie encore davantage, si c’est possible, sa détestation.
Nos fraternisations sont les plus belles parce qu’elles sont désespérées.
Pour Daech, non seulement nous sommes des impies mais des pleutres.
Le rouleau compresseur, tueur est en marche.
Hitler, avec Mein Kampf, dans la forteresse où il était emprisonné, écrivait, noir sur génocide, ce que des années plus tard il allait perpétrer. Personne ne l’a cru. Trop immense, trop délirant, trop fou. (souligné par LS ).
[…]
En sport, celui qui gagne a « l’instinct du tueur ». Notre République, à force de se vanter de ne pas l’éprouver, va doucement aller à sa perte. Avec l’état de droit tel qu’on ne veut pas y toucher, nous mourrons dignement, dans les règles. En tendant quasiment notre gorge.
Dabiq est clairement le Mein Kamp de Daech.
Extrait de : Le Mein Kampf de Daech
En savoir plus sur http://www.bvoltaire.fr/philippebilger/dabiq-le-nouveau-mein-kampf,275582#WVThVhACPo6cquOQ.99