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22 Juin 2016
Il faut prendre au sérieux les avertissements des personnalités autorisées sur les analyses desquelles s'appuient l'auteur de cet article du Figaro ( voir plus bas ). Oui, une guerre civile est l'un des maux les plus redoutables pour un peuple. Et la guerre civile ne sera évitée que si un minimum de justice et d'ordre est restauré en France.
Cette justice et cet ordre sont violemment sapés, à la base, depuis des décennies par une subversion omniprésente, dans l'université, dans le domaine de l'éducation, dans l'action syndicale, etc.
Cette subversion s'abreuve à plusieurs sources.
1 ) Longtemps la première d'entre elles fut le communisme totalitaire, prônant la violence systématique et planifiée par le parti révolutionnaire. Sa méthode engendra des dizaines de millions de morts, pour un résultat nul mais sanglant ( sur les plans de la justice et de l'économie ). Le parti nazi prétendant appliquer les mêmes méthodes, pour les mêmes objectifs, auxquels il donnait un autre contenu, aboutit aux mêmes résultats.
2 ) La deuxième n'est pas le capitalisme, mais un certain ultra libéralisme qui postulant que la liberté absolue, conçue sur un plan individuel, est l'alpha et l'oméga de toute action efficace, était un frère jumeau du communisme marxiste.
Longtemps la rivalité des deux jumeaux les contint dans un certain équilibre, difficile, dangereux. Mais leur opposition permettait à une frange d'hommes ni marxistes, ni ultra libéraux, de ménager des plages d'action vraiment libre.
L'effondrement du communisme, ayant glissé dans les flaques de sang qu'il avait créé par ses crimes, a laissé l'ultra libéralisme libre, sans contrainte, d'agir et de susciter le monde dans lequel nous vivons actuellement, où la « liberté » est censée être la réalité heureuse de « l'homme moderne », mais où elle n'est en réalité que la liberté pour les plus forts d'écraser les plus faibles, ou, pour reprendre le mot des catholiques sociaux du XIX ème siècle « la liberté du renard libre », de dévorer dans le poulailler libre « les volailles libres » qui s'y égaient.
C'est la liberté (conçue comme un absolu ), devenue, dans le vocabulaire actuel, un slogan, plus qu'une exigence pensée, qui détruit les droits réels des personnes dans le cadre de milieux réels, protecteurs, et structurants, et les vident de leur substance au nom de pseudo exigences, qui, vident de leurs sens les milieux réels et structurants ( la famille, l'école, l'Eglise, etc ), et rend les individus esclaves du matérialisme consumériste le plus vulgaire.
C'est au nom de la liberté que l'on détruit toute autorité, celle des parents, celle des maîtres d'école ( comme on ne dit plus. A cause du mot « maître » sans doute ), celle des prêtres, etc.
Qu'est-ce que la liberté, demande-t-on à un enfant d'aujourd'hui ? Le plus souvent il répond « c'est faire ce je veux ». Ce qu'il veut? Ou ce que lui persuadent d'être et de faire, les nouveaux « maîtres » invisibles par les canaux de la médiacratie?
Or il n'y a pas de liberté sans respect d'un ordre, d'une loi. Il est beau de pouvoir circuler librement sur nos routes. Mais pas de circulation possible sans respect élémentaire d'une loi, le code de la route. Comme disait un philosophe, le vieux ( et profond Emmanuel Kant ) « Obéir à la loi qu'on s'est prescrite, est liberté ». ( Le "on" qu'évoque Kant, n'est pas le simple psychisme individuel, fragile, soumis à toutes les influences internes ou externes, ce "on" que visent les propagandes politiques ou commerciales pour aliéner les personnes, mais le sujet rationnel, sources des déterminations libres d'un être qui décide, en esprit de vérité, après avoir pensé, analysé, réfléchi. Je n'emploie pas la terminologie exacte du philosophe, qui m'obligerait à de longs exposés de technique philosophique, qui indisposeraient les lecteurs non spécialistes )
Or quel est le code de la vie sociale et politique dans nos sociétés modernes? La morale civique et laïque de nos instituteurs de jadis ( qui n'était qu'un décalque de la morale chrétienne, mais sans référence à la source inspiratrice et prescriptive ) est aujourd'hui battue en brèche par les tireurs de ficelles.
La France, la nation française, toute entière, depuis ses origines, devrait être ce milieu protecteur et nourricier des individus que nous sommes, en particulier des plus fragiles et des plus jeunes. Or elle est menacée dans son existence même. On veut en faire une simple expression géographique, ou un banc-d'essai pour une société multiculturelle, sans unité, et sans enracinement dans son épaisseur historique nourricière.
Le résultat est à nos portes : la dissolution, ou l'explosion dans la guerre civile.
Ce que je dis n'est pas l'énoncé de je ne quel de mes fantasmes, mais est corroboré par les gens les plus autorisés en la matière ( voir l'article ci-dessous ).
Des élections arrivent. Il faudra moins faire attention aux flaflas des partis politiques, à la mine des candidats ou à leurs baratins plus ou moins veloutés, qu'à ce qu'il proposeront de réel et de VRAI.
Et pour cela il faut apprendre à réfléchir, il faut se cultiver pour être capables de ce jugement. La tâche est d'autant plus difficile que l'école remplit de moins en moins bien sa tâche dispensatrice de vraie culture.
Mais je ne crois pas que le pire soit toujours sûr.
Il faut se battre.
Le Scrutateur.
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«C'est un processus inédit. Ce n'est pas la guerre mais une situation comparable à celle des années de plomb en Allemagne et en Italie.»
Alain Bauer
Par Marie-Amélie Lombard-Latune
Mis à jour le 21/06/2016 à 19h49 | Publié le 21/06/2016 à 18h29
ENQUÊTE - Patrick Calvar a récemment dressé ce constat devant des parlementaires. Enquête sur une menace que chaque attentat rend plus présente.
Le diagnostic n'est pas établi par une poignée d'illuminés en mal de scénarios catastrophe mais par le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Patrick Calvar. «Nous sommes au bord d'une guerre civile», a-t-il déclaré récemment aux députés de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 13 Novembre présidée par le député (LR) du Rhône Georges Fenech. L'homme à la tête des services secrets ne faisait qu'enfoncer le clou. Quelques semaines plus tôt, il avait déjà averti les députés de la commission de la défense: «Cette confrontation, (voulue notamment par l'ultradroite, NDLR), je pense qu'elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra. Il nous appartient donc d'anticiper et de bloquer tous ces groupes qui voudraient, à un moment ou à un autre, déclencher des affrontements intercommunautaires.» Difficile de ne pas prendre au sérieux les propos du policier qui est, sans doute en France, l'une des personnalités les plus au fait de la «menace intérieure». Quant au ton mezzo voce de Bernard Cazeneuve, il ne diminue en rien le sombre jugement: pour le ministre de l'Intérieur, le terrorisme instille dans la société française «des fractures irréversibles». Dès le lendemain des attentats de janvier 2015 à Paris, la Place Beauvau et Matignon, sans trop l'ébruiter, appréhendaient un tel engrenage. Dix-huit mois plus tard, les craintes ne sont pas dissipées.
D'où viendrait l'étincelle qui mettrait le feu aux poudres, transformerait la France en territoire incontrôlé où des groupes prendraient les armes et se feraient justice eux-mêmes? Qui verrait une nation en décomposition où alterneraient violences et vengeances du camp d'en face. Où la spirale des affrontements ne s'arrêterait plus. Rien n'est à exclure dans un pays aussi éruptif que la France d'aujourd'hui. Beaucoup pensent d'abord à un nouvel épisode de terrorisme islamiste où, cette fois, sa confiance dans les services d'élite émoussée, la population verserait dans l'autodéfense. Mais l'élément déclencheur peut aussi surgir d'une manifestation débordée par les casseurs, tel le triste saccage de la façade de l'hôpital Necker, d'une razzia de hooligans, d'une expédition punitive dans les banlieues ou pour prendre un exemple plus lointain, d'un viol collectif comme celui commis par des immigrés maghrébins à Cologne lors du Nouvel An… Parmi toutes ces sources de dérapage, la plus redoutée reste l'attentat dirigé contre des enfants, la prise d'otages dans une école qui susciterait en retour un déferlement de violence. Le plus haut niveau sur l'échelle de l'insupportable…
Pour le spécialiste des questions de sécurité Alain Bauer, la société française est en plein dans une phase d'«hypertension et d'hystérisation». Trois éléments y contribuent, selon lui: l'émergence d'un terrorisme de proximité, comme on l'a vu à Magnanville avec l'assassinat de deux policiers à leur domicile, la salafisation qui impose sa vision rigoriste de l'islam dans plusieurs quartiers et la perte de contrôle d'organisations telles que le PC, la CGT ou le NPA. «C'est un processus inédit. Ce n'est pas la guerre mais une situation comparable à celle des années de plomb en Allemagne et en Italie», estime Alain Bauer.
Dans les hautes sphères civiles comme militaires, à la DGSI comme à la DRM (Direction du renseignement militaire), divers spécialistes phosphorent sur ces questions. Sans que rien ne soit officiel tant le sujet est «tabou», selon un colonel qui a enseigné à l'École de guerre. Le «théâtre national» est désormais une priorité pour l'armée qui déploie aujourd'hui plus de soldats en métropole - 10.000 pour le dispositif «Sentinelle» - qu'elle n'en avait compté pendant la guerre d'Algérie. Signe parmi d'autres d'une menace plus précise: les armes des soldats qui patrouillent sont désormais «chambrées» alors que dans les premiers plans Vigipirate, les fusils n'étaient pas chargés.
Parmi les groupes extrémistes, le patron de la DGSI expliquait surveiller de très près «l'ultradroite». Cette mouvance aux multiples ramifications est très active sur les réseaux sociaux. «Ils ont la volonté de mettre le feu, c'est certain, mais passeront-ils à l'acte?», interroge l'avocat Nicolas Lerègle, spécialisé dans les domaines de la sécurité et de l'intelligence économique. Plus généralement, tous les éléments sont réunis pour qu'un foyer éclate. D'où cela partira-t-il? Qui pouvait prédire, en 1914, que l'assassinat d'un archiduc provoquerait une déflagration mondiale?»«Guerre civile? C'est vrai, c'est une crainte dans les banlieues, note Céline Pina, ex-élue (PS) du Val-d'Oise. Le mot est employé, la peur monte mais de là à passer à l'acte… Le grand défouloir reste, pour le moment, le vote Front national». ( Souligné par Le Scrutateur ).
Parmi les scénarios redoutés, celui d'une escalade opposant des communautés religieuses est pris au sérieux. Les «Morts aux juifs» scandés lors d'une manifestation pro-Gaza en juillet 2014, les heurts après l'attaque d'une synagogue de Sarcelles défendue par la Ligue de défense juive ont laissé des traces. Le député (UDI) Meyer Habib évoque ainsi son «immense inquiétude» pour la communauté juive, notant que, dans certaines communes de la Seine-Saint-Denis, comme Le Blanc-Mesnil ou Bondy, les Juifs «sont quasiment tous partis». Près de Sarcelles, autrefois haut lieu de la mixité surnommé «la petite Jérusalem», beaucoup de familles juives vivent désormais retranchées dans les résidences sécurisées de Saint-Brice. En 2015, le nombre des «aliyahs» (immigrations en Israël) avait quadruplé par rapport à la moyenne antérieure pour atteindre 8000 personnes. En 2016, il devrait se stabiliser autour de 6 000. «Ces derniers mois, c'est plutôt l'accalmie, juge encore Sacha Reingewirtz, président de l'Union des étudiants juifs de France, mais il suffit d'un rien, d'une étincelle pour que ça reparte.»
Pour le député (PS) Malek Boutih, bon «décrypteur» des banlieues, «la situation n'est pas aussi explosive que certains «spécialistes» qui ne connaissent pas la France d'aujourd'hui veulent le faire croire». La preuve? Depuis les attentats de janvier 2015, «il n'y a pas eu de dérapage massif. Le pays est solide ; la population calme et responsable. Il faut donc ramener les choses à leur proportion. Ce n'est pas la population le principal danger mais bien les terroristes. Nous ne sommes pas dans un scénario de guerre civile, mais plutôt dans celui d'une guerre protéiforme avec des loups solitaires». Une analyse que partage le député Georges Fenech, pourtant d'un autre bord politique, qui note qu'à Lyon, où il est élu, «la communauté musulmane a pris conscience de sa responsabilité et n'hésite plus à s'emparer du sujet. Dans un pays qui compte huit millions de musulmans, seule une extrême minorité se radicalise».
Face aux menaces, la volonté de quadriller au mieux le terrain est toujours présente. Ainsi, au sein de la Défense, plusieurs voix plaident pour que les soldats de «Sentinelle» ne se contentent pas de patrouiller dans les rues mais exercent une mission de «contrôle de zone». En d'autres termes qu'ils fassent aussi du renseignement.
Le spectre de la guerre civile, par Agrippa d'Aubigné ( poète français du XVI ème siècle, le siècle en Europe des guerres de religion ).
Je veux peindre la France une mère affligée,
Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.
Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups
D'ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
Dont nature donnait à son besson l'usage ;
Ce voleur acharné, cet Esaü malheureux,
Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
Si que, pour arracher à son frère la vie,
Il méprise la sienne et n'en a plus d'envie.
Mais son Jacob, pressé d'avoir jeûné meshui,
Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui,
À la fin se défend, et sa juste colère
Rend à l'autre un combat dont le champ et la mère.
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.
Leur conflit se rallume et fait si furieux
Que d'un gauche malheur ils se crèvent les yeux.
Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,
Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;
Elle voit les mutins tout déchirés, sanglants,
Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant.
Quand, pressant à son sein d'une amour maternelle
Celui qui a le droit et la juste querelle,
Elle veut le sauver, l'autre qui n'est pas las
Viole en poursuivant l'asile de ses bras.
Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ;
Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,
Elle dit : « Vous avez, félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;
Or vivez de venin, sanglante géniture,
Je n'ai plus que du sang pour votre nourriture !
Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, I, Misères, v.97-130.