2 Mai 2016
Il y a un genre « le genre humain : l'ensemble des hommes considérés indépendamment de toute notion de sexe, de race, de pays », nous dit le Dictionnaire Robert. Et il y a des races. Le temps n'est plus, fort heureusement, où, surtout au 19 ème siècle, et dans la première partie du XX ème, ( avec l'aberration prônée par le National socialisme d'Adolf Hitler) , où donc l'on croyait pouvoir hiérarchiser les races, dans le domaine de l'intelligence, notamment.
Mais il y a des races, c'est-à-dire, poursuit encore le Robert, cette « nature propre, commune (à plusieurs personnes ou choses), qui permet de les considérer comme appartenant à un groupement distinct, une catégorie », par exemple la couleur de la peau, la texture des cheveux, etc, par exemple la race noire, la race blanche, la jaune, les métis, etc.
Maintenir cette classification n'est pas se poser dans une perspective raciste ( le retour à la fameuse hiérarchisation ), mais tenir compte des faits, des choses qu'on voit, de ce qui est utile dans le domaine pratique.
En 1986, sous l'impulsion de François Mitterrand, et à l'instigation d'un député socialiste venu du trotskysme, Julien Dray, fut lancé le mouvement SOS racisme.
"L'expérience socialiste" lancée par Mitterrand, faisait eau de toute part, et les élections législatives proches, s'annonçaient difficiles pour le parti au pouvoir. Malin, le natif de Jarnac, conseillé par Dray, devant la fuite de plus en plus évidente du monde ouvrier vers le RPR de Chirac, eut l'idée machiavélique d'introduire le Front national de Jean-Marie le Pen, comme une sorte de repoussoir, dans le jeu politique électoral, en introduisant le vote à la proportionnelle d'une part, et d'autre part de tenter de capter l'électorat de couleur - comme une clientèle de substitution - en créant SOS Racisme, sous la direction du socialiste Harlem Désir. Il s'agissait de persuader les personnes de couleur, captées par SOS-R, que pour se sauver du « fascisme », il convenait de voter pour le PS, ( sur les conseils du beau Harlem, à l'époque ).
C'est depuis cette époque, et cette initiative que le débat politique en France s'est « racialisé », et qu'une Nadine Morano, - déclarant qu'il fut un temps, jusqu'au début du XX ème siècle, où la France était un pays largement de race blanche, - peut se faire traiter de fasciste et de disciple du cher Adolf.
Depuis des années Le Scrutateur, analyses à l'appui, montre que toute cette moraline « antiraciste », création de politiciens petits et irresponsable, n'est qu'une incitation à l'opposition des races entre elles. Mes « prophéties » s'avèrent, hélas, exactes, et j'aurais bien préférer me tromper.
Qui le dit, le journal de gauche Challenges dans l'article ci-dessous.
Le député LR Bernard Debré a posé une question au Parlement sur des manifestations officielles, dans le cadre de l'université, contre les Français blancs.
Même dans le gouvernement actuel, certains ministres, et Najat Valaud-Belkacem elle-même, s'en inquiètent, mais pas tous, y compris dans le PS.
Challenges, en bon journal de gauche, s'il blâme ( tout de même ) ces initiatives, n'en propose pas moins des mesures de dissuasion infantiles : par exemple la suppression du mot « race » dans la Constitution. Comme si nier l'existence de fauves dans une forêt, ferait disparaître le danger des promenades sylvestres pour touristes amoureux. Et sur un plan tout à fait pratique, si l'on interdisait l'usage du mot race comme dénotant le « racisme », les gendarmes, chargés de la poursuite des criminels ne pourraient plus sur les fiches de police indiquer leurs phénotypes, leurs caractéristiques individuelles ( homme ou femme, de race noire, ou blanche, ou asiatique, etc ) sous peine d'être poursuivi pour « racisme ». Et quelle perte d'efficacité dans la chasse aux criminels !
Christiane Taubira sera contente, même si elle n'est plus là.
François Hollande lui est toujours là.
Essayons tout de même de rire, mes frères.
Le Scrutateur.
Hallucinant. Entre les murs de l’université Paris 8 s’est tenue, durant plusieurs jours, une série de réunions interdites aux personnes blanches de peau. "Paroles non-blanches" était un événement, courant sur plusieurs jours, interdit aux blancs, organisé par un "Groupe de réflexion non-mixité racisée".
L’affaire est à ce point inquiétante pour ce qu’elle dit de l’état d’une partie de la jeunesse française qui en vient à afficher une posture intellectuelle reflétant un apartheid mental sous couvert de lutte contre le racisme, qu’elle a fini par provoquer une question au gouvernement. Interpellée sur le sujet par le député LR Bernard Debré, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem a condamné sans ambiguïté la tenue du séminaire Paroles non-blanches : "Sur le plan des principes, que les choses soient claires, je condamne absolument la tenue de ces réunions". Et d’ajouter : "Ces initiatives confortent une vision racisée et raciste de la société qui n'est pas la nôtre. Ces initiatives sont inacceptables parce qu'au bout de ce chemin-là, il n'y a que le repli sur soi, la division communautaire et le chacun chez soi."
La parole de la ministre prend d’autant plus de relief qu’elle vise un autre événement de même nature, devant se tenir l’été prochain : "Le Camp d’été décolonial". Cette université d’été d’un nouveau genre, est l’enfant de deux activistes en vogue dans la mouvance différencialiste des éléments d’extrême gauche, Sihame Assbague, proche du Parti des Indigènes de la République et Fania Noël qui se présente comme «afroféministe anticapitaliste anticolonialiste anti-impérialiste anti-mixité" (charmant programme). Ce camp est réservé uniquement "aux personnes subissant à titre personnel le racisme d’Etat en contexte français", ce qui revient à signifier qu’il est également interdit aux blancs, qui par destination ne subissent pas à titre personnel le racisme d’Etat. C’est absurde, mais c’est bien à cela qu’aboutit aujourd’hui la ligne de certains militants politiques contemporains, à une forme d’apartheid mental qui aboutit à des manifestations racialistes sous prétexte de lutte contre le racisme.
Mesurons l’absurdité historique du postulat. Au tournant des 19e et 20e siècles, avec ces gens-là, Zola n’aurait pas été légitime à défendre Dreyfus, puisqu’il n’était pas juif. Jaurès non plus. Et Clemenceau idem. Et cette bataille contre l’antisémitisme aurait été perdue. Et la guerre contre tous les racismes aurait pris, en France, des années de retard. D'où la nécessité de concevoir toute lutte contre les racismes dans le cadre universaliste posé par les Lumières. Les organisateurs de Paroles non blanches et du Camp d’été décolonial, avec leur apartheid mental, s’inscrivent à rebours de la marche du progrès en matière de lutte contre les racismes. S’isolent. S’enferment. Se condamnent à l’inutilité. L’inefficacité. La nullité.
"Fidèle à l’enseignement de Jaurès", comme le disait l’un de ses héritiers devenu président de la Ve République, tout socialiste se devrait de partager le jugement sans appel de Najat Vallaud-Belkacem face à cette ligne politique aussi atterrante qu’aberrante. Répéter, encore et encore, l’universalité des Lumières et la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789... Refuser de séparer la liberté de l’égalité… Le rappel de ces principes et de ces droits, supérieurs aux valeurs (car ce sont ces principes et ces droits qui permettent à la diversité des valeurs des uns et des autres de s’épanouir par l’organisation politique la cohabitation démocratique en République) ne devrait souffrir d’aucun débat au sein du Parti socialiste. Or, ce n’est pas le cas.
Confronté à l’étrange réunion de Paris 8, le Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s’est contenté de publier un tweet pour le moins ambigu. "Ras-le-bol! Rassembler toujours, stigmatiser jamais. L'Égalité, partout: dans les universités des "beaux quartiers" ou de banlieue". Le propos laisse à penser que le premier des socialistes ne condamne pas le principe d’une réunion interdite à ceux dont la couleur de peau n’est pas conforme à l’apartheid mental érigé en mode de fonctionnement politique des organisateurs. Quant à l’opposition entre universités des "beaux quartiers" et celle de "banlieue", elle est même plutôt de nature à induire que le Premier secrétaire du PS légitime, en creux, la tenue de la réunion de Paroles non blanches, le tout au nom d’une égalité dont on aimerait le voir préciser les contours. Bref, qu’il valide le combat contre le racisme d’Etat ainsi présenté.
Un autre socialiste, député de Paris, est même allé plus loin encore que Jean-Christophe Cambadélis. Egalement sur Twitter, le Frondeur Pascal Cherki a salué l’initiative estudiantine, qui serait à l’en croire, l’incarnation des qualités de l’université française en lutte contre le politiquement correct : "Pour ma part je pense que la fac de Paris 8 est une excellente fac parfois en rupture avec l'idéologie dominante. Tant mieux !" En clair, un député socialiste salue une initiative porteuse de tous les maux qui désagrège la société française, entre identitarisme excluant et refus de toutes les mixités, alors qu’elle est, dans sa version d’extrême gauche, le reflet de l’idéologie dominante portée les droites classiques et extrémistes françaises. Dans le genre à côté de la plaque Jean Jaurès, peut-on faire pire ?
En tout cas, face à la posture républicaine ET socialiste défendue par Najat Vallaud-Belkacem, et la ligne ambigüe, incertaine, floue, voire complaisante, sinon dangereuse, sur laquelle campent des responsables socialistes de premier rang, on s’interroge : qui décide de la ligne des socialistes en la matière ?
Et pourtant, il semblait que le PS avait une petite idée sur la question. Avant. En 2012, un candidat nommé François Hollande avait prononcé, durant la campagne présidentielle de l’époque, des mots importants sur le sujet : "Il n'y a pas de place dans la République pour la race. Et c'est pourquoi je demanderai, au lendemain de la présidentielle, au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution". L’intention n’a jamais été suivie d’effets. Hélas.
Sauf qu’aujourd’hui, à voir des anti-racistes dénoncer le "racisme d’Etat" français, à constater que la gangrène de l’apartheid mental commence à toucher des étudiants, ici et là, à contempler les progrès médiatiques des tenants de cette ligne politique (à l’image de Houria Bouteldja incarnation du PIR, qui dispose d’un rond de serviette dans l’émission de Frédéric Taddéi sur France 2), on finit par se demander s’il ne serait pas temps de réactiver ce projet de révision constitutionnelle.
Sortir le mot "race", désormais obsolète, de la Constitution, ce serait couper l’herbe sous le pied de ceux qui se présentent comme les victimes du racisme d’Etat. Ce serait renvoyer dos-à-dos, les identitaires de tous bords, de Morano et son "La France est un pays de race blanche", à Houria Bouteldja et son "J'appartiens à ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race". Etre républicain, en somme.