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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Une pensée du 25 avril : La citadelle, le Temple, et … LS !

Une pensée du 25 avril : La citadelle, le Temple, et … LS !
Une pensée du 25 avril : La citadelle, le Temple, et … LS !

Dieu sait ce que peut avoir de particulier le 25 avril. Dieu peut-être,… et puis, en toute simplicité, moi, pour des raisons qui vous échapperont, et sur lesquelles vous me permettrez de vous laisser sur votre faim, en admettant d'ailleurs que cela ait le moindre intérêt.

Cependant ce chiffre m'incite à une courte méditation, ce matin, qui concerne notre pays, l'idéologie qui le ronge, nos familles, nos enfants, et...vous.

J'ouvre, au hasard ( psc ! ) l'un de mes cahiers des années 60. Je tombe, toujours au hasard (of course ) sur quelques textes de Saint-Exupéry, que je pratiquais beaucoup durant ces années là, ( et nul « grand » philosophe n'a pu m'en éloigner depuis lors ) que j'ai tenté de faire connaître, entre autres auteurs, aux jeunes gens qui fréquentaient, chez moi, le Cercle St-Ex, de 1969 à l'an 2001 ).

Je ne veux pas être long, chers amis. Je vais seulement transcrire trois petits textes, et ...qui resteront, je l'espère dans vos mémoires.

Ils sont extraits du dernier livre de St-Exupéry, si précieux bien qu'inachevé et publié après sa mort. Ce livre est Citadelle ( Gallimard, bibliothèque de la Pléïade, et en poche, collection Folio ).

 

( I ) Le désarroi de l'individu « libéré » :

 

«  Car il m'est apparu que l'homme était tout semblable à la citadelle. Il renverse les murs pour s'assurer la liberté, mais il n'est plus que forteresse démantelée et ouverte aux étoiles. Alors commence son angoisse qui est de n'être point ».

 

Cela est bien vu. L'idéologie régnante est fondamentalement matérialiste et INDIVIDUALISTE.

L'individualiste ne met rien au-dessus de l'individu, du moi, qui se considère comme l'alpha et l'oméga, le principe et le but de tout comportement. « Toute obéissance est une abdication » disait l'anarchiste Elysée Reclus. Ce qui est remis en question c'est la famille, la nation, les religions ( il en est de bonnes et de ...moins bonnes, mais elles se caractérisent par la solidarité des personnes autour d'un dieu, et de « l'idéal » qu'il symbolise ). Aujourd'hui la famille ou la nation, par exemple sont considérées par le « correctly » comme des structures oppressantes, qu'il faut détruire pour se « libérer ».

Mais le résultat est ce phénomène, dénommé par un sociologue américain, de « la foule solitaire » c'est à dire de la Cité devenue, comme dans le métro, une juxtaposition d'individus isolés, craintifs, cafardeux, paumés, malheureux. « Alors comme dit St-Ex : commence son angoisse qui est de n'être point ».

 

( II ) Les droits du temple.

 

«  Je connais les droits du Temple ( …... ). Mais je ne reconnais point les droits des pierres contre le Temple, ni les droits des mots contre le poème, ni les droits de l'homme contre l'empire ».

 

Le Temple n'est pas seulement l'édifice de pierres, religieux ou non : St-Pierre de Rome, ou à Paris le ...Panthéon devenu le Temple de la République. Il est aussi, tout ensemble bien structuré qui loin d'opprimer ses composantes, est ce qui leur donne du sens et, d'une certaine manière « les sauve ». St-Exupéry continue sa réflexion sur la dissociation des individus et des entités qui les relient entre eux, ou/et avec une transcendance.

Le drame contemporain est cette dissociation. Les exemples sont éloquents. Par exemple qu'est-ce qu'un poème? Non point une collection de mots, mais une organisation de ces mots selon des règles, et quelque chose qui relève du talent des auteurs, et de la « création », qui est toujours soumise à un ordre, comme il en est en architecture pour les temples, en.... politique aussi, où les choses sont un peu plus graves, parce que la « libération » des personnes se repliant dans un individualisme pris pour un idéal aboutit à l'éclatement de la cité, de la nation, de l'Eglise, de la famille, et à la fuite folle dans une quête éperdue du salut vers des « paradis artificiels », drogues et idéologies aliénantes.

 

( III ) Une conception sacrificielle du pouvoir.

 

Dans son livre paru récemment, un succès de librairie incroyable qui révèle la prise de conscience inquiète d'un nombre croissant de Français percevant en eux la croissance du vide, et désireux encore, d'y échapper, Philippe de Villiers déplore la décadence de la classe politique ( à gauche, comme à droite ). Nous sommes en face de technocrates, superficiels, dépourvus de toute saine philosophie de l'homme et de la société, et seulement imbus d'occuper le devant de la scène et de s'enrichir. Villiers note que le Pouvoir politique a perdu toute signification « sacrificielle » dans la tête de nos pseudo élites. Dans « sacrificiel », il y a la notion de « sacré ». Mais qu'y a-t-il de sacré pour nos législateurs?

Et il y a aussi « sacrifice ».

Le pouvoir politique envisagé comme une vocation sacrificielle envers la nation, envers le peuple., comme un idéal de service, pouvant aller jusqu'à l'épuisement des forces, jusqu'au sacrifice suprême, jusqu'à la mort dans l'accomplissement de la tâche à laquelle on voue sa vie, vocation qui est aussi l'accomplissement de soi. Que reste-t-il de tout cela, qu'en reste-t-il dites-le moi » comme disait le poète?

Le troisième texte de St-Ex que je publie, et sur lequel je conclus, parle de ce chef, comme on ne dit plus, de ce prince « sacrificiel ».

Je trouve ce texte d'une grande beauté, tant par la pensée, exprimée, que par le « style ». Encore un mot banni de nos « élites ». Car « style » renvoie à un « ordre », à une règle intérieure, à l'effort pour s'y tenir ( tiens donc! V'là l'maintien maint'nant, qu'il nous dit !! ).

 

« Sentinelle, sentinelle, c'est en marchant le long des remparts dans l'ennui du doute qui vient des nuits chaudes, c'est en écoutant les bruits de la ville quand la ville ne te parle pas, c'est en surveillant les demeures des hommes quand elles ne sont que morne assemblage, c'est en respirant le désert autour quand il n'est que vide, c'est en t'efforçant d'aimer sans aimer, de croire sans croire, et d'être fidèle quand il n'est plus à qui être fidèle, que tu pré­pares en toi l'illumination de la sentinelle, qui te viendra parfois comme récompense et don de l'amour.

Fidèle à toi-même n'est point difficile quand se montre à qui être fidèle, mais je veux que ton souvenir forme un appel de chaque instant et que tu te dises : "Que ma maison soit visitée. Je l'ai construite et la tiens pure... ". Et ma contrainte est là pour t'aider. Et j'oblige mes prêtres au sacrifice même si les voilà, ces sacrifices, qui n'ont plus de sens. J'oblige mes sculpteurs à sculpter même si voilà qu'ils doutent d'eux-mêmes. J'oblige mes sentinelles à faire les cent pas sous peine de mort, sinon les voilà mortes d'elles-mêmes, tranchées déjà par elles-mêmes d'avec l'empire. Je les sauve par ma rigueur ».

 

Voici, lecteurs, et amis, cette petite pensée du 25 avril que j'annonçais, sans trop voir en quoi elle concerne ce chiffre en particulier.

Il y a peut-être une raison, qui...m'échappe.

On vieillit.

C'est un signe.

 

Le Scrutateur.

Une pensée du 25 avril : La citadelle, le Temple, et … LS !
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