24 Mars 2016
Je m'excuse de revenir encore aujourd'hui sur les questions que pose la montée en Europe du terrorisme islamiste. Mais cette question est très importante, et nous concerne nous aussi aux Antilles, et d'ailleurs le monde entier selon le projet conquérant et totalitaire de Daesh, d'Al Qaida, d'Al Nosra etc.
D'autant plus qu'il faut être vigilant dans l'information, vu l'incapacité de nos élites politiques et journalistiques à bien saisir ce qui est actuellement en question;
C 'est ainsi que sur RCI, hier 23 mars, une martiquaise convertie à l'islam, suite à son mariage avec un musulman, donnait une version tout à fait light du Djihad, dans être corrigée par un journaliste.
Le djihad est quelque chose, disait-elle, de très pacifique, et que nous devrions tous pratiquer. Ainsi, poursuivait-elle, si j'aime le chocolat, et que je prends conscience de s dangers d'en abuser, et y parvient, alors je suis une djihadiste.
A ce compte là, il y a longtemps que Le Scrutateur est un djihadiste, sans le savoir comme M. Jourdain, depuis plus de trente ans faisait de la prose sans le savoir.
Ce ne sont pas, pourtant les définitions du djihad ni les incitations au dijihad qui manquent dans le Coran comme par exemple celle-ci : « Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce que Dieu et son apôtre ont défendu, et à ceux d'entre les hommes des Ecritures qui ne professent pas la vraie religion. Faites-leur la guerre jusqu'à ce qu'ils payent le tribu de leurs propres mains et qu'ils soient soumis » ( IX, 29 ) .
Il faut donc être lucide et attentif aux multiples tentatives d'intoxication qui sont faites à l'intention des dirigeants européens ( qui ne demandent souvent qu'à l'être ) et du grand public.
Et il faut être attentif à ceux qui voient clairs, tel Malek Boutih ( voir le premier lien ci-dessous ) ou notre ami Gérard Leclerc ( 2 ème lien ).
Le Scrutateur.
( I ) Malek Boutih. ( Ecouter impérativement ).
( II ) Gérard Leclerc.
Une Europe cosmopolite. http://www.france-catholique.fr/Une-Europe-cosmopolite.html
Bruxelles, capitale de l’Europe, quel sens cela peut avoir dans la tête des djihadistes, qui y ont semé la désolation et la mort ? Le symbole d’une civilisation exécrée qu’il s’agit de détruire de fond en comble ? Mais en vis-à-vis, comment la même Europe se considère-t-elle ? A-t-elle des raisons de vivre suffisantes pour se défendre ?
Bruxelles prise pour cible, ce n’est pas seulement la capitale de la Belgique qui est visée, c’est aussi le siège des institutions européennes. L’Europe, donc. Mais que signifie l’Europe dans la tête des djihadistes ? Sans doute, pour reprendre un vocabulaire déjà employé, « le lieu des abominations et de la perversion » C’étaient les mots utilisés pour qualifier Paris à propos des massacres du 13 novembre dernier. Il est vrai que le texte de revendication ajoutait, à propos de notre capitale : « celle qui porte la bannière de la croix en Europe ». Ce type de rhétorique a de quoi nous surprendre et même nous confondre. S’en prendre d’un même élan à la perversion et au christianisme, c’est désigner l’ennemi sans trop de raffinement. L’Europe perverse demeure celle des Croisés. Et qu’importe qu’elle ne se reconnaisse nullement dans cette appréciation ! L’essentiel est de fourbir les armes du verbe, qui soient les mieux accordées aux armes des massacreurs.
Mais, l’Europe elle-même, comment se comprend-elle, face à l’ennemi ? Comment s’identifie-t-elle ? L’éditorialiste du Monde parlait hier de Bruxelles comme d’une ville cosmopolite, pour mieux la louer. Cosmopolite, cela veut tout dire, tout et son contraire. Dans le cas précis le cosmopolitisme pourrait ne pas apparaître comme une vraie réussite. Lorsqu’on pense à un quartier comme Molenbeek, vivier du djihadisme terroriste, avec ses trafics de drogue faisant bon ménage avec le salafisme. Et si Bruxelles est visée comme capitale de l’Europe, quel idéal représente-t-elle ? Le cosmopolitisme encore, admettons qu’il y a quelque chose d’intéressant dans la vision d’un monde réconcilié ou globalisé…
Mais l’Europe ainsi évoquée n’échappe pas au malaise de l’à peu près et du n’importe quoi. Pure construction juridique, elle manque singulièrement de substance et d’âme vivante. À force de n’avoir aucun contenu discernable, elle apparaît comme un projet non politique, hors histoire, hors héritage, hors culture. Mais l’ennemi se charge de nous rappeler à la réalité. Non, nous n’avons pas quitté l’histoire et son tragique. Par ailleurs, il ne faudrait pas confondre l’universalisme et l’indistinction. Sinon, pourquoi nous défendre ?
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 mars 2016.