23 Février 2016
Cet article n'est pas du Scrutateur, ni le contraire de la pensée de ce dernier. Il est extrait du Site Dreuz.info, un site de droite américain, généralement soutien non déguisé d'Israël dans les conflits du moyen orient.
Si je le publie, c'est qu'il prétend répondre à des questions que se posent un certain nombre de personnes au sujet du pape François que certains imaginent en « conservateur « de droite » ( ses positions contre l'avortement par exemple, qualifié de crime, y inciteraient ) ou « de gauche » ( par exemple sur le même sujet par ses positions pour une acceptation de certaines formes de contraception ) ou de gauche encore quand il s'en est pris à Donald Trump ( un candidat « de droite » à la prochaine élection présidentielle américaine ) à cause des positions très fermes de ce dernier contre l'immigration massive de latinos aux USA.
Qu'en est-il exactement?
Un pape n'a pas en tant que pape à être de gauche ou de droite. Il est le chef spirituel de tous les catholiques du monde, de droite comme de gauche. Il n'a pas à tenter de faire prévaloir lors d'une élection le candidat d'un camp, contre un autre.
Du moins en théorie. Car la réalité est complexe, et il est difficile de ne pas voir que certains partis politiques, à de certains moments de l'histoire, nourrissent des projets parfaitement incompatibles avec l'esprit de l'Evangile, et qu'il est difficile alors au Saint-Père d'adopter une attitude à la Ponce Pilate.
C'est ainsi qu'en 1938, le pape Pie XI, en parfaite identité de vue avec son principal collaborateur, le cardinal Pacelli ( futur pape Pie XII ), publia, à quinze jours d'intervalle publia deux encycliques condamnant sans équivoque possible les deux totalitarismes meurtriers qui devaient exterminer des dizaines de millions de personnes au cours du XX ème siècle : le nazisme et le communisme ( l'Encyclique Divini Redemptoris, contre le nazisme, et l'Encyclique Mit Brennender Sorge, contre le nazisme. ( voir l'extrait de cette lettre encyclique publié en illustration de cet article ).
Du moins en théorie, disais-je plus haut. Car les papes sont aussi des hommes, et quel que soit leur désir de ne se déterminer qu'en fonction de l'Evangile, ils peuvent être influencés par leur personnalité propre, par leurs origines sociales, ou nationales, par leurs caractères plus ou moins forts les poussant alors à se déterminer en fonction des aléas de la conjoncture du moment.
En ce qui me concerne, j'observe le pape François, je tâche d'être objectif et honnête. Et sur la question posée, je n'ai pas encore d'opinion très tranchée.
Je n'hésiterais pas à le critiquer, même vigoureusement, si j'avais de sa « politique » une vision négative.
Mais je demeure dans l'expectative.
L'article ci-dessous de Dreuz-Info n'exprime donc pas le point de vue du Scrutateur.
Je le publie comme un document pouvant permettre à chacun de se positionner en connaissance de cause sur une question qui a son importance.
Le Scrutateur.
Le pape François est-il de gauche ?
Au gré de ses voyages en Israël, en Amérique du Sud ou aux États-Unis, le Saint-Père a fait des déclarations tellement différentes de ce qu’on a coutume d’entendre, qu’à la fin on se demande où il loge exactement sur le plan idéologique.
Son voyage en Israël en 2014 est un parfait exemple de la confusion causée par le Saint-Père quand il tente de faire plaisir à tout le monde.
Ainsi j’ai été atterrée par sa prière au mur de protection sur lequel des graffitis comparaient la situation des arabes de Cisjordanie à celle des Juifs du ghetto de Varsovie. Plus tard, j’ai été ravie qu’il dépose une gerbe de fleurs sur la tombe du père fondateur du sionisme, Théodore Herzl.
Pour les observateurs attentifs qui ne se contentent pas des photos et des gros titres à la une, il était clair que dans les deux cas le Pape François avait été poussé du coude par Abbas et par Nétanyahou.
Il amène à Jérusalem son ami de longue date, le rabbin argentin Abraham Skorka, mais il s’oblige à inclure l’imam, Omar Abboud (un «ami» dont on n’avait jamais entendu parler) afin de surtout ne pas donner l’impression qu’ils préfère les Juifs aux Musulmans.
Là encore, les observateurs avertis savent qu’il a écrit un livre avec le rabbin Skorka et aucune mention n’est faite dans sa biographie d’une quelconque amitié avec un imam argentin.
On comprend que ce pape qui tolère de dire une messe à Bethléem devant un enfant Jésus vêtu d’un keffieh, ne veut fâcher personne et veut réconcilier tout le monde au Moyen Orient, mais on aurait préféré qu’il montre un peu de colonne vertébrale quand il visite un lieu que les Chrétiens appellent la Terre Sainte !
Finalement il invite Pérez et Abbas à venir prier dans son jardin du Vatican et un imam en profite pour ajouter à sa prière en arabe : «Soutiens-nous contre le peuple des kafirs !».
Trop aimable.
Lors de son voyage aux États-Unis, le Saint-Père prononce un discours aux Nations Unies dans lequel il insiste sur l’importance des changements climatiques et de la lutte à la pollution.
En Amérique du Sud, il parle de justice sociale.
Bref, il aborde des thèmes chers à la gauche.
Mais cela veut-il dire que le Pape François est un gauchiste ?
À ceux qui s’évertuent à dire que les catégories droite/gauche sont artificielles et dépourvues de sens, j’aimerais rappeler cette définition d’André Comte-Sponville dans Philosophie Magazine :
Historiquement, «… La gauche, depuis la Révolution française, se prononce en faveur des changements les plus radicaux ou les plus ambitieux. Le présent ne la satisfait jamais ; le passé, moins encore : elle se veut révolutionnaire et réformiste … La droite se plaît davantage à défendre ce qui est, voire, cela s’est vu, à restaurer ce qui était …»
« Avec, là encore, tout ce qu’on veut d’échanges et de nuances entre les deux, surtout dans la dernière période (la défense des avantages acquis tend parfois à l’emporter, à gauche, sur la volonté réformatrice, comme la volonté de réformes libérales, à droite, sur le conservatisme), mais qui ne suffisent pas à annuler la différence d’orientation.
La gauche se veut essentiellement progressiste. Le présent l’ennuie ou la déçoit ; le passé lui pèse : elle en ferait volontiers, comme le chante encore l’Internationale, ‘table rase’.
La droite est plus volontiers conservatrice. Le passé lui est un patrimoine, qu’elle veut préserver, plutôt qu’un poids. Le présent lui paraît supportable : puisse l’avenir lui ressembler !
Dans la politique, la gauche voit surtout l’occasion d’un changement possible ; la droite, d’une continuité nécessaire. Ils n’ont pas le même rapport au temps. C’est qu’ils n’ont pas le même rapport au réel, ni à l’imaginaire.
La gauche penche, parfois dangereusement, vers l’utopie. La droite, parfois durement, vers le réalisme.
La gauche est plus idéaliste ; la droite, plus soucieuse d’efficacité. Cela n’empêche pas un homme de gauche d’être lucide ou de se vouloir efficace, ni un homme de droite d’avoir des idéaux généreux. Mais ils risquent alors d’avoir fort à faire, l’un et l’autre, pour convaincre leur propre camp…
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À mon avis, cette définition de la gauche décrit très bien l’attitude de Barak Obama (voir son dernier discours sur l’État de l’Union le 12 janvier dernier) et son insistance obsessionnelle sur le thème du changement inévitable, nécessaire qu’il faut accepter.
Cette définition de la droite convient aussi très bien à Donald Trump (la question sécuritaire ou l’idée de redonner sa grandeur à l’Amérique (Make America great again).
Je crois qu’il traite des thèmes de la gauche qu’il juge compatibles avec son ministère parce qu’il sait qu’il a besoin de l’appui des médias et que ce sont les gauchistes qui mènent l’opinion publique, surtout en Europe, mais aussi parfois aux États-Unis (et d’autant plus en Amérique du Sud).
Les gens de droite qui sont croyants et pratiquants ne changeront pas de religion parce qu’ils sont en désaccord avec des prises de position du Saint-Père. Tandis que les gens de gauche, ou ceux qui sont influencés par eux l’écouteront d’une oreille moins distraite s’il va dans leur sens concernant certains sujets qui leur tiennent à cœur (les homosexuels, les changements climatiques, la justice sociale, etc.)
Ce sont les gens de gauche, athées ou agnostiques que le Saint-Père veut récupérer.
Pour ce qui est de sa position envers Israël ou envers les Juifs, il n’y a pas d’ambiguïté.
En novembre 2012, il organisait une cérémonie commémorative de la Nuit de cristal à la cathédrale de Buenos Aires.
En octobre dernier, il confiait au président du Congrès juif mondial Ronald Lauder en marge de l’audience générale inter-religieuse :
«…il n’est pas rare, y compris dans l’Église catholique, de voir resurgir de l’antisémitisme derrière des propos anti-israéliens … Attaquer des juifs, c’est de l’antisémitisme, mais une attaque contre l’État d’Israël est aussi de l’antisémitisme. Il y a peut-être des désaccords politiques entre les gouvernements sur des enjeux politiques, mais l’État d’Israël a tous les droits d’exister en sécurité et en prospérité ».
Si comme le beugle les gauchistes, ceux qui appuient Israël sont à «drouattte», alors le pape est à droite.
Ce dimanche 17 janvier, six ans jour pour jour après Benoît XVI, le Pape François sera le troisième souverain pontife à visiter la Synagogue de Rome. Il sera accueilli par l’actuel Grand rabbin, Riccardo di Segni.
Tout le monde surveillera s’il plie d’abord son genou droit ou son genou gauche pour faire sa génuflexion.
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