22 Janvier 2016
La connaissance du passé influe sur notre vision du présent, sur notre appréhension et organisation du présent et notre préparation d'un avenir incertain, par définition.
Mais cette connaissance du passé, autrement dit « l'histoire » comme discipline de connaissances est difficile, partielle, reposant sur des traces ( partielles et insuffisantes ) de ce passé, des témoignages partiels, souvent déformés par la subjectivité des témoins, voire truqués, manipulés par leurs passions et leur intérêts.
C'est pourquoi les gens les plus réfléchis et/ou honnêtes, s'efforcent de constituer l'histoire, sinon comme « science », expérimentale, objective, vérifiable, comme les sciences de la nature, la physique, la chimie, la biologie, du moins comme « science humaine », avec sa part d'hypothétique, de subjectivité, d'incertitude, mais malgré tout rigoureuse et crédible, au moins.
La tâche est difficile, puisque tout livre histoire est, à sa parution, l'objet de disputes et de controverses plus ou moins passionnées. Il en est qui sont simplement interdits de publication, et leurs auteurs discrédités par les puissances politiques en place ( ou au contraire portés au pinacle alors même que leur visée n'est que de propagande grossière ) voire condamnés à l'exil ( comme naguère Soljenitsyne dans la Russie communiste ) ou même à la mort.
C'est ce qui faisait dire à Paul Valéry que « l'histoire est le produit le plus dangereux que l'alchimie de l'intellect ait élaboré ».
De nos jours, en Europe, en France, chaque parti, chaque groupe de pression, pratique, à défaut de la mise à mort d'un historien non conformiste, s'efforce à le discréditer devant l'opinion publique et à procéder sinon à son élimination physique, du moins à sa mort civile.
Exemple? En France aujourd'hui des hommes qui se proclament « républicains » tentent d'accréditer l'idée que l'histoire de France, de la vraie France ( selon leur vision des choses ) commence en 1789, avec la Révolution française.
Un ancien ministre de l'éducation nationale, M. Vincent Peillon, déclare officiellement, ( et il n'est pas le seul, à gauche de l'échiquier politique, et même dans une certaine pseudo droite ) que la France d'avant, celle des rois, où l'Eglise catholique exerçait l'action que l'on sait ( que l'on sait mal, hélas! c'est le problème que nous posons ) ne fut qu'un chaos sans lois, sans justice ni liberté, monde d'obscurantisme. Il s'agit pour M. Peillon et ceux de cette coterie, de persuader de lutter sans merci contre ceux qui pensent différemment, et d'imposer une vision purement idéologique. Toute opposition étant dès lors réputée être mensongère et réactionnaire.
Ne prenons qu'un exemple, celui du roi Louis XVI, qui fut décapité le 21 janvier 1793, sur la Place de la Révolution ( actuellement Place de la Concorde ).
Dans les livres d'histoire qui servent en France de manuels d'éducation de la jeunesse, ce monarque ne fut qu'un homme très ordinaire, préoccupé davantage de chasses, de repas pantagruéliques, et de la satisfaction de son hobby, la serrurerie. Et derrière cet homme quelconque se serait abritée une caste égoïste et sournoise, l'aristocratie, uniquement préoccupée d'accroître sa fortune au détriment du peuple.
Or Louis XVI ne fut pas ce gros homme simplet et inefficace que l'on nous a décrit à l'école, mais tout autre chose. Le catalogue ( ci-dessous ) de quelques-unes des réalisations qui furent les siennes et celles de son gouvernement en témoigne.
Il n'est pas inutile de s'en instruire, ne serait-ce que par esprit de justice et de vérité. Mais aussi pour opposer cette vérité à ses détracteurs que j'évoquais plus haut, et qui ne visent, en présentant leur vision, partielle, partiale et truquée, qu'à réaliser, à leur profit le projet même qu'ils attribuent à leurs adversaires, c'est-à-dire, même à ceux qui ne croient pas à un rétablissement d'une monarchie en France, même adaptée aux temps actuels, celui d'une coterie plus préoccupée d'idéologie que du bien public.
Le Scrutateur.
Qui fut réellement Louis XVI ?
Louis XVI décida de soulager son peuple en le dispensant du droit de Joyeux Avènement, impôt perçu à chaque changement de règne.
Louis XVI, créa le corps des pompiers.
Louis XVI, autorisa l’installation de pompes à feu, pour approvisionner Paris en eau de manière régulière.
Louis XVI, créa un mont-de-piété à Paris pour décourager l’usure et venir en aide aux petites gens.
Louis XVI, abandonna aux équipages de ses vaisseaux le tiers de la valeur des prises qui lui était réservé en temps de guerre.
Louis XVI, décida d’aider l’abbé de l’Epée dans son œuvre pour l’éducation des « sourds-muets sans fortune » auquel il enseignait un langage par signes de son invention. Le Roi lui versa alors une pension de 6000 livres sur sa propre cassette, contre l’avis de l’archevêché qui soupçonnait cet homme de jansénisme.
Louis XVI, dota l’école de Valentin HAUY pour les aveugles.
Louis XVI, donna l’ordre à ses commandants de vaisseaux de ne point inquiéter les pêcheurs Anglais et obtint la réciproque pour les pêcheurs Français.
Louis XVI, donna le droit aux femmes mariées et aux mineurs de toucher eux même leur pensions sans demander l’autorisation de leur mari ou tuteur.
Louis XVI, ordonna aux hôpitaux militaires de traiter les blessés ennemis « comme les propres sujets du Roi » 90 ans avant la 1ere convention de Genève !
Louis XVI, décida d’abolir le servage et la main morte dans le domaine royal et le droit de suite qui permettait aux seigneurs de faire poursuivre les serfs ou mainmortables qui quittaient leur domaine.
Louis XVI, ordonna l’abolition de la question préparatoire et préalable (torture)
Louis XVI, accorda le premier, le droit de vote aux femmes dans le cadre de l’élection des députés à l’assemblée des états généraux.
Louis XVI, décida de faire construire à ses frais, des infirmeries « claires et aérées » dans les prisons.
Louis XVI, s’inquiéta du sort qui était réservé aux prisonniers détenus en préventive de par leur inculpation, avant le procès. Par ailleurs, il décida de leur accorder une indemnité ainsi qu’un droit d’annonce dans le cas où leur innocence serait reconnue lors de leur procès (sujet d’une étonnante actualité) !
Louis XVI, supprima de très nombreuses charges de la maison de Roi (plus du tiers).
Louis XVI, permit aux femmes d’accéder à toutes les maîtrises.
Louis XVI, finança tous les aménagements, de l’hôtel-Dieu pour que chaque malades ait son propre lit individuel.
Louis XVI, employa le 1er, l’expression « Justice sociale ».
Louis XVI, fonda un hôpital pour les enfants atteints de maladies contagieuses, aujourd’hui nommé : « Hôpital des enfants malades »
Louis XVI, créa le Musé des Sciences et Techniques, futur Centre National des Arts et Métiers.
Louis XVI, fonda l’école des mines.
Louis XVI, finança sur ses propres fonds, les expériences d’aérostation des frères Montgolfier.
Louis XVI, finança également les expériences de Jouffroy pour l’adaptation de la machine à vapeur à la navigation.
Louis XVI, exempta les Juifs du péage corporel et autres droits humiliants.
Louis XVI, accorda sept maillions aux victimes du froid excessif en 1784.
Louis XVI, accorda des pensions de retraites, à tous ceux qui exerçaient une profession maritime.
Louis XVI, demanda l’établissement annuel de la balance du commerce.
Louis XVI, créa le droit de propriété des auteurs et compositeurs de musique.
Louis XVI, accorda l’état-civil aux non-catholiques.
Louis XVI, créa l’Ecole de musique et de danse de l’Opéra de Paris et le musé du Louvre.
Source : « Louis XVI a la parole » de Paul et Pierrette GIRAULT de COURSAC, éd de l’OEIL
( Illustrations :
Les deux photos d'illustration sont celles de la page de couverture et de la quatrième de couverture de la biographie le plus complète à ce jour de feu le roi Louis XVI.
Elle ne représente pas pas la « vérité absolue » sur le roi, l'histoire n'est qu'une science humaine, mais un travail considérablement documenté, - et qui révèle ses sources - honnête, et talentueux, par un historien contemporain M. Jean-Christian Petitfils. ).