2 Décembre 2015
Que pouvait-on attendre d'un tel débat sur les problèmes de la gouvernance de la Région Guadeloupe pendant les années qui viennent?
Pas grand chose, et c'est ce qui est ressorti de ces deux heures d'écoute que peu de Guadeloupéens, sans doute ont suivi en sa totalité.
Ce n'est pas la faute des animateurs qui ont fait ce qu'ils pouvaient, avec une patience digne de louanges, face à ces politiciens dont la moitié ne possédaient pas les questions qu'ils nous proposent de résoudre, se contentant de formules creuses, s'abritant même pour l'un d'entre eux sous l'alibi d'une aphonie contractée sans doute en hurlant aux meetings de son parti, les jours précédents.
Dans l'autre moitié celui qui a fait la plus forte impression, quels que soient les réserves que l'on peut adresser à son bilan a été le président sortant Victorin Lurel, même s'il est resté parfois trop évasif faisant justement remarquer à l'une des critiques qu'on lui adressait, qu'il ne disposait que de bien peu de temps. Il n'était d'ailleurs pas le seul à en pâtir.
Et de fait c'est le principe même de cette sorte de « grand messe » politicienne qui est critiquable. Que peut-on tirer de la confrontation de 10 candidats sur des questions complexes, une fois défalquées leurs propos polémiques, de tribunes et de foire.
Et c'est la jeune Mélina Seymour qui a le mieux résumé l'impression de tous : « Je dois l'avouer, ce débat m'ennuie, il ne s'y dit rien de concret ». Il est vrai qu'elle même, en dépit de son sourire ravageur, n'a pas fait grand chose pour qu'il en soit autrement.
Décevant aussi, et davantage encore que les autres, Ary Chalus, présenté comme le plus dangereux rival de V. Lurel. S'il en est ainsi c'est moins pour ses mérites que par l'apport de ceux qui l'ont choisi pour sa relative « virginité » politique, c'est à dire les autonomistes de gauche, et aussi cette femme dangereuse qu'est devenue Lucette Michaux-Chevry au fil des années. Privé de tutrice, il a paru ce soir bien embrouillé.
Décevant aussi, pour ses amis, Laurent Bernier, nettement au-dessous des moyens qu'on lui prête, sans doute gêné par sa trop longue proximité passée avec la « dame de Basse Terre », justement, dont les propositions, ce soir ( alors que dans des émissions précédentes, il s'était à leur sujet montré plus convainquant ) ont été floues, incertaines. Timidité? Et bien qu'il ait affirmé être satisfait de l'article soixante treize de la Constitution sur la question du statut de la Guadeloupe, c'était de façon terne sans véritable force.
En revanche, Henri Yoyotte ( du mouvement Nofrap ) et Stéphane Viennet ( du Front National ) ont été très clair, sur cette question là en particulier.
Le FN semble avoir d'ailleurs trouvé en M. Viennet, un leader prometteur, même si ce parti a peu de chance de réaliser un score spectaculaire en raison de l'ostracisme ( en diminution cependant ) dont il est l'objet de la part de gens sous l'emprise de certaine propagande.
Numéricable, qui privait depuis 10 jours les habitants de mon quartier de télévision, nous l'avait rendue durant l'après midi.
Eut-il attendu un jour de plus, que cela ne m'eut pas particulièrement gêné.
On aimerait avoir un sondage, qui, lui, aurait été utile, portant sur le nombre de téléspectateurs qui ont dépassé le quart d'heure d'écoute sur Guadeloupe 1ère avant de zapper.
Le Scrutateur.