Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
19 Décembre 2015
Ce midi, 19 décembre 2015, j'écoute les informations sur LCI en compagnie de quelques centaines de milliers de citoyens français.
Au fil des évènements, des faits plus ou moins divers, qu'il faut scruter, des yeux et de l'ouïe, les sens en éveil et surtout l'esprit clair et libre. Et il n'y a pas de clarté ni de liberté sans un patient travail de soi sur soi dans le monde éternellement ambigu où l'homme et lui seul est exposé aux erreurs, aux préjugés, à la perversité sinon consubstantielle, du moins très commune de l'être humain, non de l'animal qui n'a point cette faiblesse là; même le compère le Renard des fables.
Nul n'est entièrement à l'abri parmi nous de ce défaut congénital et le poète avait raison d'écrire : « car je me connais trop pour n'en avoir pas peur ».
Midi donc, je regarde et j'écoute, sans probité candide ni lin blanc, dans mon bermuda rouge et brun.
J'apprends qu'à Paris, ce jour, un scandale éclate qui éclabousse des membres d'un commissariat de police de la ville capitale.
Plusieurs de ces représentants et agents de la force publique sont accusés par 12 jeunes gens de 13 à 18 ans d'avoir sous de fallacieux prétextes, dixit les jeunes, abusé de leur autorité et procédés à des menaces verbales, ET à des attouchements que la morale condamne, sur leurs organes sexuels, dans leurs anus, etc, pour détecter, nous disent les plaignants s'il n'y avait pas de la drogue qu'ils auraient pu dissimuler dans ces parties intimes.
Première réflexion du spectateur entre deux gorgées de whiskie ( plaisir encore autorisé par le ministère public, sous certaines conditions ) : « Si les cognes ont vraiment fait cela ils doivent être punis. C'est sans discussion possible ».
Deuxième temps de l'écoute, supposée lucide : « Attention! Achtung ! Warning ! Les victimes nous dit-on sont jeunes ( connotation de candeur et d'innocence ), les contrevenants sont des policiers ( connotation : brutalité, application de la force. Ils sont les flics, les cognes comme on disait du temps du père Hugo dans les Misérables. Javert, ).
Petite déglutition d'une ( petite ) gorgée de Balantines.
Plus grande activité de mon attention.
Et si tout ça n'était qu'un montage de plus des « ASSOCIATIONS » dispensatrices de la nouvelle moraline qui perturbe la vie du citoyen ordinaire, le manipule, le culpabilise au moyen de la pire des armes destructrice : l'obligation de s'engager, corps et âme, au service du BIEN qui nous est offert tout prêt pour la consommation : « engagez-vous, rengagez vous qu'ils disent » ( SOS-R..., CRAN, etc, etc, ekcetera comme disent immanquablement les écoliers,.... et leur mini-stress!
Il n'empêche que si la nouvelle est vraie, des sanctions doivent être prises, et sans pitié. Je suis bien d'accord. Mais l'admirateur que je suis de la grande Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ( de 1789 ) me vient à l'esprit pour me turlupiner. En son article 09, la sacrée Déclaration ne stipule-t-elle pas : « Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi ».
Ultime ( et dernière ) gorgée de mon élixir et l'ancien juriste que je suis se réveille pour de bon et va consulter les textes.
J'y découvre ce qui suit : ( j'ai seulement souligné les passages qui ont particulièrement retenu mon attention LS ).
« Chacun a droit au respect de la présomption d'innocence.
Lorsqu'une personne est, avant toute condamnation, présentée publiquement comme étant coupable de faits faisant l'objet d'une enquête ou d'une instruction judiciaire, le juge peut, même en référé, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que l'insertion d'une rectification ou la diffusion d'un communiqué, aux fins de faire cesser l'atteinte à la présomption d'innocence, et ce aux frais de la personne, physique ou morale, responsable de cette atteinte »
Et encore : « Le principe de la présomption d'innocence est un principe fondamental du système judiciaire français. Il est inscrit dans de multiples textes, tant français qu' internationaux, qui le promettent en tant que droit de l'homme et en garantissent son application et son respect: • article 9 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789: « tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable... ». article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 de l'ONU : «Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d'un procès public où toutes garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. » • article 6 alinéa 2 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme de 1950, «Toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie»
Oohh! Mais alors, mais alors, mais alors! Cela change tout. L'avocat des supposées ( déclarées par elles, à tort ou à raison, mais nous sommes peut-être à raison, mais peut-être à tort ) qui s'étale sur LCI pour réclamer vengeance, s'exprime en toute illégalité ( et il est impossible qu'il ne sache pas ) et les responsables de la chaine LCI eux aussi qui se prêtent au déballage. Et il est impossible qu'ils ne le sachent pas eux aussi.
Il est vrai que le respect de la loi en la matière et en France depuis quelques années n'existe presque plus. Il faut informer le Garde des sceaux, comment s'appelle-t-il encore? Ah oui c'est madame Taubira. Si elle savait ça, quel chambardement il s'ensuivrait !
On me dira peut-être que les policiers évoqués plus haut ne sont pas « présumés coupables ». Certes mais ils sont accusés publiquement, avant tous jugements, sur tous les médias de France et des outre-mer. Même au cas où ils seraient innocentés, vous savez bien ce que nous dirons mes chers lecteurs, hypocrites lecteurs, mes semblables, mes frères » ! Il n'y a pas de fumée sans feu! Eh oui, sinon tous, mais nombreux sont ceux qui, à défaut de le penser, le dirait ….au nom du BIEN.
Comment de tels débordements de l'illégalité sont-ils possibles? Ô tempora! Ô mores! »
En tout cas, si les flics étaient coupables je ne manquerais pas de vous informer, scrutatoriens amis!
Mais si les « p'tits jeunes » avaient menti, aussi.
A condition, naturellement que j'en sois moi-même informé, et en cet an quatrième du calamiteux septennat de l'ami Francouè, ce n'est pas certain du tout.
Le Scrutateur.