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9 Décembre 2015
Il n'y a pas trois mois, à la mi septembre, Laurent Bernier disait à l'un de mes amis : « L'une de mes erreurs a été il y a maintenant trente ans de m'être laissé embrigader, pour des raisons que je vois aujourd'hui clairement mal venues, sous la bannière et les méthodes d'action de madame Michaux-Chevry. A cause de cela j'ai refoulé mes propres principes, et j'ai été marginalisé. Aujourd'hui, je m'aperçois que durant tout ce temps je n'ai encore rien fait de vraiment utile pour mon pays ».
Mon ami, jeune, y a cru. N'aimant pas décourager, et le souvenir aidant du grand Lucien Bernier, mon ami, grand père de Laurent, je dissimulai mon scepticisme, et soutins le maire de St-François sur Le Scrutateur. Ceux qui me connaissent ont constaté que je le faisais avec moins d'ardeur que pour d'autres causes.
Laurent Bernier n'a obtenu, dimanche 05 décembre qu'un peu plus de quatre et demi pour cent de suffrages.
A sa décharge il y a eu la difficulté d'obtenir des soutiens, dans le milieu politique profondément pollué que nous voyons à l'oeuvre. ( Et il n'y a pas que le milieu politique a être vicié par les petites ambitions, et le matérialisme le plus grossier ). Sa liste ne comportait guère de poids lourds de la politique locale.
Mais comme Laurent l'a lui-même avoué, il s'est mis en campagne très tard, trop tard.
Et puis, il y a aussi sans doute quelque chose d'autre.
Cet après midi ( 09 décembre ) le candidat « de la droite » annonce que puisque la liste d'Ary Chalus, qu'il avait combattue jusqu'à la semaine dernière, a obtenu la majorité, elle représente désormais la nouvelle voie voulue par la Guadeloupe. (sic ).
Enfin, voyons, soyons sérieux, a-t-on jamais vu un homme politique consistant tenir un tel discours?
Je ne cache pas mon hostilité à certains politiciens guadeloupéens ( je n'ai pas dit « ma haine », non seulement parce que toute mon éducation chrétienne, et ma réflexion philosophique m'éloigne de ce sentiment de haine ), mais enfin quand en 2003 Michaux-Chevry fut écrasée par Victorin Lurel, et que celui-ci lui offrit, par galanterie ( et par calcul politique ) un bouquet de roses, la Lucette refusa avec hargne ce « cadeau » commençant, le soir même de la veillée mortuaire de son mandat, la démarche de la vengeance.
Je déteste les finalités nouvelles ( depuis le milieu des années 90 ) de l'action chevryste, mais j'admire la continuité de l'action de cette politicienne née qui a compris que la « gentillesse » est certes une qualité humaine, mais qu'elle n'est pas une vertu politique.
Ni Louis XIV, ni Napoléon, de Gaulle, ou François Mitterrand ne furent « gentils ».
Je crois, et je le dis sans mépris aucun ( à mes amis déçus par Laurent, et qui auraient cette tentation du mépris, je dis qu'il faut jeter toute rancune à la rivière car on ne construit rien de durable et de positif sur ce sentiment négatif ) que Laurent Bernier, bon maire de Saint-François, n'est pas un grand leader politique.
Ce manque ne justifie pas le mépris qu'on pourrait éprouver.
Il s'est trompé sur lui-même, et nous nous sommes trompés sur ses mérites.
Quoi qu'il en soit je gage que nombre de ses électeurs comme moi, dimanche prochain voteront pour Lurel, pas pour Chalus. On a dit, c'est un mot d'esprit, hélas trop vrai, qu'en politique on n'a guère le choix « qu'entre un mal et un pire ».
Dimanche donc, une fois n'est pas coutume je voterai pour UN mal, Lurel, et refuserai le pire, non Chalus en personne, mais celle et accessoirement les autres qui l'instrumentalisent.
Dès lundi, je redeviendrai d'opposition, quel que soit le vainqueur de la corrida.
Car il y a une nécessité de reconstituer une vraie « droite » en Guadeloupe. Non parce que « la droite » serait le bien, et la gauche le mal, mais parce que, tant sur le plan des pouvoirs, que sur celui des idées et des valeurs, il faut à un pays, de la diversité, des corps intermédiaires variés, des relèves en attente d'agir.
Force est constater que pour l'instant notre petit pays est gravement anémié.
Le travail de guérison sera long et difficile.
Je vais mettre, pour le temps qui me reste, mes forces et mes éventuelles qualités au service de ce pays, à la petite place que j'occupe, et sur les questions où j'ai acquis quelques compétences. Mais, Dieu, que la relève tarde à venir.
C'est une tache qui sera difficile, car ce qui est beau est difficile autant que rare.
Le Scrutateur.