17 Novembre 2015
1 ) Parvulus Catus. 2 ) Cata Scrutatora maxima, adjointe ( en chef ) de rédaction 3 ) Autopgraphe de Parvulus Catus.
Quand j'ai vu, ce matin, le Scrutateur, il avait sa gueule des mauvais jours. « Marre, marre, marre; j'en ai marre. An k'aî pran lè ». Ca lui arrive de temps en temps. Et il faut dire que je peux témoigner qu'il travaille beaucoup, beaucoup menm, pour s'informer, écrire des articles, répondre à la correspondance, etc, etc. Il m'a dit, à moi l'assistante ( en chef ) de rédaction : « fais travailler le petit nouveau, Parvulus Catus, laisse lui choisir un sujet de son âge. Mwen, an ka soti”.
J'ai su qu'il ne reviendrait pas avant la tombée de la nuit.
Ola missié kay kon sa, an pépa di zot. Mais il n'y aura sûrement pas d'article avant ce soir, avant qu'il n'ait retrouvé un peu de punch ( au sens de l'athlétisme, pa an sens a sa ka di ti Damoiseau, menm si yon pa ka empéché lot ).
A pli tà.
Cata Scrutatora Maxima ( assistante – en chef – de rédaction.
Tel a été le choix de Parvulus Catus.
Pour sa première prise de parole depuis les événements tragiques de vendredi, le sélectionneur des Bleus est apparu très ému lundi soir à Wembley.
Fallait-il maintenir ce match face à l'Angleterre après les attentats de vendredi ?
Didier Deschamps : Ça ne sert à rien de revenir sur une décision qui a été prise samedi matin. Nous sommes là, aujourd'hui (lundi, NDLR), et nous serons sur le terrain mardi pour représenter notre pays, avec encore plus plus fierté, et représenter nos couleurs bleu-blanc-rouge.
Comment avez-vous vécu la soirée de vendredi ?
Nous étions d'abord dans notre match (contre l'Allemagne), sans savoir ce qui se passait. Nous n'avons réellement été mis au courant qu'à la fin de notre match. Nous avons alors pu nous rendre compte du désastre. La délégation allemande a été mise sous la responsabilité de l'État français. Indépendamment des problèmes de sécurité, on est resté avec eux. J'ai échangé avec Joachim Löw et les responsables allemands. C'était important pour moi de rester avec eux jusqu'à ce qu'on trouve une solution qui leur convienne (les Allemands ont finalement décidé de dormir au Stade de France). On est parti tardivement et on est arrivé dans la nuit à Clairefontaine en essayant de manger et de dormir. Mais je ne vous cache pas que la nuit a été très courte pour tout le monde.
Avez-vous un message pour les victimes ?
Difficile de trouver les mots face à une telle barbarie. On pense aux victimes et à la douleur des familles. Je ne veux pas commenter plus que ça. Le match de demain (mardi) n'aura pas qu'une dimension sportive, mais bien plus. Nous sommes là avec les joueurs, le staff, pour représenter notre pays et montrer que nous sommes fiers d'être français dans une enceinte historique, merveilleuse, avec un peuple et des supporteurs anglais que je remercie pour tous leurs témoignages de solidarité. Je suis convaincu que le match de demain sera plein d'émotions.
On ne peut pas oublier.
Didier Deschamps
A quel point est-ce important de jouer l’Euro en France, pour ne pas laisser les terroristes gagner ?
Comme vous le savez, M. Jacques Lambert, le président du comité de pilotage de la compétition, a été très clair : l’Euro aura bien lieu en France. Des mesures seront prises pour permettre que ce grand événement puise se passer dans les meilleures conditions. Je pense que c’est une bonne décision.
C'est la première fois en France qu'un stade est la cible d'un attentat...
Le sport est un symbole dans la vie sociale, économique. J'ai toujours considéré que c'était un honneur et une fierté de porter le maillot de l'équipe de France. Aujourd'hui, cette responsabilité est peut-être encore plus importante. (Il cherche ses mots) Le sport est une représentation de l'union, de la diversité. Pour reprendre les paroles de Lassana Diarra qui a publié un message remarquable, le sport n'a ni couleur, ni religion. Cela a toujours été le cas et ça doit le rester.
Vu le contexte, comment avez-vous géré le groupe depuis trois jours ?
Même si nous étions ensemble à Clairefontaine, on n'était pas coupé du monde. Chacun d'entre nous a suivi les nouvelles dramatiques. Ces conditions étaient très difficiles. Chaque individu réagit avec sa sensibilité. J'ai fait en sorte de discuter. Les joueurs ont aussi discuté entre eux. On ne peut pas oublier, on a eu deux jours pour évacuer cette immense tristesse. Aujourd'hui, on est là et notre énergie doit être focalisée sur la préparation de ce match avec le plus de dignité et de sobriété possibles.
Porter le maillot de son équipe nationale, c'est au-dessus de tout en terme sportif. Cela oblige à des responsabilités de la part de tout le monde.
Didier Deschamps
Y aura-t-il un avant et un après 13 novembre pour votre jeune équipe de France ?
La France toute entière, et nous en faisons partie, est marquée et sera marquée à tout jamais par ce qui est arrivé. Dans des moments de douleur et de tristesse aussi forts, chacun a sa propre analyse, sa propre réflexion. Le fait d'être en équipe nationale n'a jamais été anodin. Porter le maillot de son équipe nationale, c'est au-dessus de tout en terme sportif. Cela oblige à des responsabilités de la part de tout le monde.
Deux de vos joueurs, Lassana Diarra, qui a perdu sa cousine, et Antoine Griezmann, dont la soeur a réussi à sortir indemne du Bataclan, ont été directement touchés par les attentats. Comment avez-vous géré cette situation ?
Nous avons deux joueurs qui sont plus touchés mais différemment. Pour Antoine Griezmann, les circonstances sont heureuses. Dans son cas, c'est un soulagement puisqu'il a pu garder auprès de lui sa soeur, qui était présente durant le spectacle au Bataclan. Lass est lui touché dans sa chair par rapport à une personne qui lui était très proche. Mais il a tenu à rester parmi nous. Il tient à ces valeurs d'unité, de solidarité. Sa présence parmi nous est rassurante.
Vous êtes sélectionneur, mais dans ces circonstances si difficiles, quel est votre rôle ?
Je suis dans le monde du sport depuis de longues années. Aujourd’hui, mon rôle est sportif, mais le domaine sportif est un des symboles forts de notre mode de vie, à tous, dans ce monde, et nous en sommes des représentants. Nous ne devons jamais oublier que nous représentons toute une nation, avec des très belles couleurs bleu-blanc-rouge, que nous devons être très fiers de porter.