14 Novembre 2015
Dans une interview à Paris-Match que nous publierons demain, le juge Trévidic, d'un pessimisme méthodique, déclare entre autres choses ceci : Question : « On voit aussi de plus en plus de Français convertis verser dans l’Islamisme radical…
Réponse : C’est ce que j’appelle l’effet de mode. Ce n’est absolument pas rationnel. Le Jihad est devenu «branché». C’est fou à dire mais c’est vrai. Une gamine se met en scène sur Facebook avec une fausse kalach, ses copines suivent… C’est totalement déconnecté d’une quelconque réalité religieuse, mais une fois que ce pas est franchi, on rentre dans un processus de fascination, sans recul, on se prend au jeu, et surgit alors le risque de basculement. Tous ne partent pas pour les mêmes raisons, certains reviennent dégoutés, certains combattent, d’autres pas, certains se muent, formés par étapes, en terroristes potentiels. La faille essentielle de notre société c’est qu’elle offre un terrain favorable à une idéologie pouvant fabriquer des tueurs sans limites ».
Ce texte est très important. Car il met en évidence le résultat d'une politique menée depuis des décennies par nos soi-disant élites, tendant à faire table rase de notre culture chrétienne et de nos traditions millénaires, à couper la jeunesse de tout enracinement, national et chrétien en particulier ( voir mon article d'hier au soir, samedi 13 ) pour en faire de pauvres molécules d'une société réduite à la consommation de bien matériels, les rendre esclaves des modes et des snobismes les plus répugnants.
Bien entendu, je désigne une tendance, en progrès rapide, mais qui n'a pas encore totalement atteint son objectif, - et, même, l'actualité de ces deux jours révèle qu'il y a encore dans la société et dans notre jeunesse des môles de résistance sur lesquels on peut fonder un combat et une espérance.
Mais il ne faut pas perdre de temps. Dans son livre L'art de la guerre, le célèbre stratège chinois Sun Tzu rappelle que quand on veut détruire un peuple, il faut notamment, le pourrir de l'intérieur par l'introduction de mauvaises moeurs et autres moyens qu'il développe, et en particulier sa jeunesse.
Le processus est en cours, et nous y concourons « joyeusement », et pour certains, pour certains seulement, inconsciemment.
L'homme est un être léger, futile, snob, suiviste et jamais plus heureux que quand il est à la mode.
M Trévidic le dit : « il faut être branché ».
Comment procéder pour faire passer un message mortifère, le rendre banal à des populations tout entières, et à des classes d'âge sinon en le rendant habituel, et en quelque sorte festif, tout à fait « cool », et quasiment inconscient ?
Le lien audio que je propose d'écouter, me semble aller dans le sens d'une telle opération. Mélange de déclamation poétique et de style Rap, voici la revendication des attentats du 13 décembre et de la déclaration de guerre à la France :
https://ia801505.us.archive.org/32/items/CommuniqueAudio/communique%20audio.mp3
Prenons garde à ne pas minimiser, pour nous rassurer peut-être, le risque de voir tant de nos jeunes, préalablement coupés de leurs traditions et de leur relation à l'histoire de nôtre pays, se bercer de ces rythmes et de ces paroles, pour « être dans le coup » ( c'est la fameuse méthode d'imprégnation qu'Aldous. Huxley dans Le meilleur des mondes, appelait l'hypnopédie ) se prendre au jeu, comme dit Trévidic, et concourir un jour activement ou passivement à aider Daesh à prendre le contrôle de nos pays.
Je ne voudrais pas conclure avant de souligner nos responsabilités dans le cours des évènements à venir.
Pour vaincre il faut se battre. Pour se battre, ( sauf pour une minorité de héros sacrificiels ) il faut croire en une victoire possible.
La dénonciation des risques que nous courons, par exemple dans l'interview à paraître du juge Trévidic, peut persuader certains qu'il n'est pas utile de se battre ( car « tout serait foutu » ). Nous travaillerions alors de façon contre productive.
Ce n'est pas la perspective du juge. Ce n'est pas la mienne.
Mais se battre sans préparation est suicidaire. Et la préparation doit passer d'abord par la redécouverte des valeurs pour lesquelles on peut mourir. Comme disait St-Exupéry « car ce pour quoi tu peux mourir, c'est cela seul dont tu peux vivre ». Et ce n'est pas à l'école « de la république » comme ils disent, que les enfants découvriront ces valeurs
Peut-être va t-il falloir être moins passifs devant les pseudos « autorités » académiques, revenir, intelligemment, à la foi de nos pères, cesser de proposer à nos enfants la culture du vide, des seuls jeux videos, des clips dévitalisant, etc.
Ou alors !
Le Scrutateur.