9 Novembre 2015
( Un ancien militant socialiste bien connu dans le 20e arrondissement de Paris sera numéro 3 sur la liste FN aux régionales dans la capitale. ).
Manuel Valls, premier ministre, clamait il y a quelques jours sa détermination à faire n'importe quoi pour barrer la route au Front National. Cette résolution pose tout de même quelques questions.
N'importe quoi? Vraiment? Même voter, en 2017, au deuxième tour de la présidentielle, pour Nicolas Sarkozy, au cas où ce dernier serait l'adversaire d'une Marine Le Pen dont les sondages révèlent qu'elle a, dans la conjoncture présente les meilleurs chances d'être du duo final pour la conquête de l'Elysée?
Pauvre Manuel.
Et pauvres militants de la gauche qui n'épargnent pas un seul instant de leurs crachats, Sarkozy, que je ne défend pas car il est parfaitement capable de se défendre tout seul.
Pourquoi ces déclarations pathétiques de Manuel? Parce que le FN serait d'extrême droite, raciste, xénophobe, etc, etc. ?
Mais est-il d'extrême droite? L'est-il encore?
L'extrême droite représente-t-elle en France, 30% de la population? Je ne le crois pas.
En fait si le FN est en croissance exponentielle, c'est qu'il rallie un nombre croissant de mécontents, de tous horizons politiques, de la gauche à la droite, et de toutes races, des noirs, des arabes ( non musulmans ), des catholiques de droite et de gauche, exaspérés par la politique du gouvernement actuel, et d'une certaine droite évanescente, et soumise aux oukazes des bien pensants gauchards et du mondialisme aux mille têtes, tel des Alain Juppé, ou des NKM.
On peut même redouter, du point de vue du Front National « historique », un abatardissement de ce parti, comme il arrive quand il se produit très vite un afflux de nouveaux membres, qui sont moins des « accrocs » de l'idéologie originelle, que des mécontents, qui peuvent repartir aussi vite qu'ils sont arrivés.
Ainsi de M. Guy Deballe, Français d'origine africaine, ancien cadre d'un certain niveau du parti socialiste, qui vient de rallier la bannière de Marine Le Pen ( voir ci dessous ).
Quelles sont ses motivations? Peut-être sont-elles excellentes? Peut-être commence-t-il à échapper à l'orbite de l'idéologie dangereuse de « l'antiracisme », l'une des plus dangereuses pour tout le monde en France, les « de souche » ( dont font partie, je le rappelle les Antillais : http://www.lescrutateur.com/2015/03/peut-on-etre-noir-et-francais-de-souche.html ), mais aussi les arabes ( musulmans ou non ) les « migrants », etc, le jour où le seuil de tolérance sociologique aura été franchi.
Mais peut-être aussi sont-elles tout à fait banales et médiocres, comme si souvent en politique, et de même nature que celle dont parle Martin.T Laventure avec un certain mépris dans France-Antilles du samedi 7 décembre, à propos des « petites listes » aux élections régionales en Guadeloupe : « Savez-vous pourquoi les grandes listes, celles dites des ténors, se présentent les dernières en préfecture pour se faire enregistrer ? Tout simplement pour éviter que celles qui n'ont pas été retenues partent se « vendre » chez l'adversaire. C'est dire qu'entre eux, les politiciens se connaissent. Ils savent qu'ils sont tous versatiles et qu'ils ne s'attachent, pour la plupart, qu'au mandat plutôt qu'aux idées et encore moins au programme.
D'ailleurs pour beaucoup, le programme est un catalogue de mesures qui fait bien à entendre et qui séduit... En fait, c'est une espèce de mémoire fourre-tout qu'il convient de bien ficeler pour réussir son examen ».
Quoiqu'il en soit, le ralliement de Guy Deballe au FN va couper la chique aux tenants de l'antiracisme diarrhéique, dont le seul « argument » est la caractère « hitlérien » du parti de Mme Le Pen. ( sic ).
Comme le disait la chanson des années 60 : « le monde et les temps chaaanngent »!
Le Scrutateur.
Itinéraire d'un militant socialiste du PS au FN.
Un ancien militant socialiste bien connu dans le 20e arrondissement de Paris sera numéro 3 sur la liste FN aux régionales dans la capitale. Guy Deballe, 42 ans, est un de ces "transfuges" qui choisissent le parti de Marine Le Pen. Choix de convictions ou opportunisme ? Nous l'avons rencontré.
En mars dernier, il était encore membre de la section du parti socialiste du 20e arrondissement. En décembre, il sera peut être conseiller régional Front National d'Île-de-France. La troisième place qu'il occupe sur la liste parisienne est potentiellement éligible. Guy Deballe sait qu'il vient de jeter une nouvelle passerelle entre le FN et les autres partis politiques. Les "transferts" d'anciens encartés UMP vers le parti frontiste (Sébastien Chenu, Philippe Martel...) n'étonnent plus personne. Il y a même eu des précédents en provenance de l'extrême gauche et du milieu syndical. Aurélien Legrand (ex-militant NPA) le directeur de campagne de Wallerand de Saint-Just, et Dominique Bourse-Provence (ex-CFDT), tête de liste dans le Val-de-Marne, sont engagés dans cette campagne aux côtés de Guy Deballe. Mais les passages du PS vers le FN restent rarissimes, et encore peu visibles.
"L'enjeu des années à venir, c'est la souveraineté"
Guy Deballe : "il y a un véritable réveil d'un très grand nombre de Français"
Ce Parisien de 42 ans, cadre dans une grande entreprise du secteur privé, raconte qu'il a commencé à se rapprocher du Parti socialiste en 2002, "choqué, comme d'autres Français par la présence de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de la présidentielle." C'est en 2005 qu'il prend sa carte. A l'époque, il milite pour le "non" au référendum sur la constitution européenne. C'est précisément la question du positionnement du PS vis à vis de l'Europe qui le pousse à claquer la porte aujourd'hui. "Pour moi, l'enjeu des années à venir est la question de la souveraineté et de l'indépendance", raconte-t-il pour justifier son divorce avec un "PS devenu totalement fédéraliste". Pour lui, "seule Marine Le Pen a la dimension pour mener ce difficile combat contre la perte d'indépendance de la France". Ce catholique raconte aussi qu'il s'est senti mal à l'aise au moment du débat sur la mariage pour tous. "Au sein du PS, le débat était impossible. On avait le choix entre être pour et être homophobe."
Contrairement à d'autres militants qui racontent que le FN les a approché pour les débaucher, Guy Deballe affirme qu'il a pris contact directement avec Wallerand de Saint-Just, leader du parti à Paris, reconnaissant lui même que ce n'était pas a priori évident. "C'était quand même le parti que j'avais combattu pendant des années, mais je voyais aussi que, sous la houlette de Marine Le Pen et Florian Philippot il y avait une vraie volonté de changement." Huit mois après ce premier contact, le voilà en position éligible sur la liste parisienne du parti aux régionales. "Je n'ai rien sollicité", affirme-t-il. "J'ai juste envoyé des notes stratégiques, raconte ce diplômé en sciences politiques, et mon travail a été apprécié".
"Il a fait un calcul de rentabilité" Frédérique Calandra, maire PS du 20e arrondissement de Paris
Pas carriériste Guy Deballe ? Ce n'est pas vraiment l'avis de Frédérique Calandra, la maire PS du 20e arrondissement de Paris. Guy Deballe était sur sa liste en 2007. Mais plus en 2012 suite au processus de désignation interne du parti. Pour elle, Guy Deballe a fait "un calcul de rentabilité". Frédérique Calandra n'est "pas étonnée de le retrouver là" explique-t-elle. "Il est à l'opposé de ce qu'il prône. Il n'avait qu'une seule obsession, c'est d'être élu, et n'y est jamais parvenu. Lorsqu'il est arrivé chez nous, il se disait fabiusien et il a fini sur la motion B (la plus à gauche) lors du dernier congrès, avant de partir vers le Front National". A la section PS du 20e arrondissement on suggère aussi que le militant Guy Deballe n'était pas vraiment "de ceux qui mouillaient la chemise".
"Il m'a répondu, vous êtes Français, le reste on s'en fout"
Guy Deballe : "je suis noir un homme comme moi a-t-il sa place parmi vous ?"
De ses rapports avec ses anciens camarades, Guy Deballe n'aime pas parler. Tout juste concède-t-il que le dernier tractage de campagne sur un marché du 20e arrondissement a été "tendu" lorsque les militants FN ont croisé leurs homologues du PS. Des deux côtés, on confirme qu'on n'est pas passé loin de l'affrontement physique. On aurait bien aimé savoir aussi comment ses proches, sa famille, son père, immigré centrafricain, ont réagi quand ils ont appris qu'il faisait campagne sous la bannière du FN. On ne le saura pas. Mais on lui a quand même demandé -comme beaucoup- s'il n'avait pas l'impression d'être la "caution black" d'un parti qui tente actuellement de se rapprocher des Français d'origine étrangère, en témoigne son dernier tract à destination des musulmans. "Quand j'ai vu Wallerand de Saint-Just, je lui ai dit, voilà, je suis noir, est-ce qu'un homme comme moi à sa place dans votre parti ? raconte-t-il. Il m'a répondu : vous êtes Français, le reste on s'en fout."
Guy Deballe serait donc l'un de ces nouveaux visages d'un FN en pleine mutation. En pleine crise de croissance aussi, les "errances"sur les réseaux sociaux maintes fois dénoncées de ses candidats aux dernières élections en témoignent. Si certains ont été exclus du mouvement, d'autres, comme François Helie en Essonne y militent toujours. Mais Guy Deballe en est persuadé. Il "a sa place" au sein du mouvement. Sur les listes FN pour les élections régionales, publiées ce lundi, c'est incontestable. Elle est même éligible.
Retrouvez le parcours de Guy Deballe et toute l'actualité des élections régionales en Ile de France dans "Carnet de campagne", du lundi au vendredi jusqu'au 11 décembre à 7h50 et 9h00 sur France Bleu 107.1.