30 Octobre 2015
Les peuples aujourd'hui, ne lisent pas beaucoup, ( plutôt moins qu'avant ), ou se contentent de SMS, et de messages facebook, dont ils lisent d'ailleurs plus souvent les titres que les contenus, profonds ou superficiels. Ou bien ils se contentent des médias audio-visuels sans se douter à quel point ceux-ci, qui jouent avant tout sur l'émotionnel, sont contrôlés par des puissances qu'ils ne soupçonnent même pas, et à quel point ils sont conditionnés, même et surtout quand ils se croient les plus libres. Nous en parlons souvent sur ce blog, et aujourd'hui je voudrais me contenter d'évoquer l'énième épisode de « l'affaire Morano » qui continue malgré qu'elle soit un événement minuscule dans l'actualité, mais que l'on continue à nourrir ( il faudrait se demander pourquoi ).
Je ne reviendrai pas en détails, sur cette « affaire » dont j'ai déjà parlé. Madame Morano, qui n'est pas une personnalité du plus haut niveau politique, est devenue un bouc émissaire bien commode, pour permettre de détourner l'attention des problèmes réels de l'actualité. Je rappelle que son propos, monté en épingle est presqu'insignifiant.
Il en ressort que la France a été un pays de race blanche jusqu'au milieu du XXème siècle ( comme le Sénégal peut être considéré comme un pays de race noire, même si vivent sur son territoire des blancs, des jaunes, des métis, et ), et de tradition judéo-chrétienne, ce qui est vrai depuis Clovis au moins.
Ces propos moranesques ont agi dans l'émission de Ruquier comme une allumette dans un dépôt de dynamite, révélant à quel point notre pays sous l'effet d'une propagande nihiliste, et anti nationale de tous les instants, orchestrée depuis maintenant au moins une quarantaine d'années, est devenu fragile et crédule.
La tempête semblait s'apaiser. Voici qu'on s'empare d'un jeune champion guadeloupéen Ganesh Pédurand, qui sur son blog, interprète ( mal à mon avis ) le propos de N. Morano, et dit ce qui a paru dans France-Antilles d'hier, et qui est reproduit un peu plus bas.
Je dois dire que plusieurs des paroles de Ganesh m'ont été droit au coeur, par exemple quand il dit : « Lorsque j’étais sur le plot de départ, dans l’eau en train de me battre ou sur un podium, le drapeau tricolore ondulait dans mon esprit autant que dans mon âme. Chaque fois que j’ai eu l’opportunité d’entendre une Marseillaise, elle a résonné jusqu’au fond de mes entrailles, me rappelant comment, à leur époque, d’autres hommes se sont battus pour bâtir la France ».
Bravo! C'est le résumé d'une partie de ma philosophie personnelle sur la France et ses prolongements outre-mer.
Je suis moins d'accord quand il ajoute, en jeune homme de 23 ans, manquant peut-être de recul ( ce n'est tout de même pas une injure que de penser cela ) : « La France d’aujourd’hui n’est plus un pays judéo-chrétien de race blanche mais un pays laïque d’origine multi-culturelle... ».
En effet, si la France n'est pas un pays de blancs ( elle ne l'a jamais été dans sa représentation d'elle-même, sauf peut-être chez les hyper laïques de la troisième République, notamment ...Jules Ferry ! ), elle demeure même aujourd'hui un pays à (assez large ) majorité blanche. Ce qui n'exclut pas les Français noirs de la communauté nationale ( voir plus bas l'article : Les Antillais sont des Français de souche ). Deuxièmement si la France est un pays de diversité ( culture bretonne, corse, alsacienne, antillaise, etc ) il faut noter que ce chatoiement de cultures partage des points communs non négligeables, et notamment ce christianisme qui est au coeur de la nation et demeure bien vivant, et que d'autre part elle a été créée par la royauté d'abord ( la France ne commence pas en 1789 ) puis par les régimes républicains.
Ce qui inquiète les Français d'aujourd'hui avec l'immigration massive, c'est moins le fait que ces « migrants » par centaines de milliers sont des noirs ou des arabes, que le fait qu'ils sont de cultures extrêmement différentes de la sienne, voire antinomiques de celle-ci ( l'islam ).
Tous ces gens, de Turquie, d'Irak de l'Afrique sub saharienne, etc sont extrêmement différents de nous. Le mot « multiculturalisme » qui fait « intellectuel », dont se gargarisent dès lors une foule de MM. Jourdain ( le Bourgeois gentilhomme, de Molière ) ou de gamins ( frimer est de leur âge ), n'est pas une notion avec laquelle on peut jouer comme des politiciens irresponsables. ( Voir plus bas l'article sur le multiculturalisme par le philosophe Raymond Polin ).
Voici pourquoi, avec mon jeune compatriote Pédurand, je suis d'accord et pas d'accord. Mon message s'adresse à lui, pas à la masse des gens conditionnés qui prennent position sans comprendre les enjeux, et répètent comme des perroquets les insanités d'un Ruquier, l'homme des basses besognes d'un mondialisme dépersonnalysant dont il sera fait état, plus tard, ce soir sur le Scrutateur, par un personnage particulièrement brillant.
Le Scrutateur.
PS : Notons que le thème de l'antiracisme qui hante actuellement les consciences sous l'effet d'un martèlement audio-visuel intensif, est terriblement dangereux, pour tous et d'abord pour nous Antillais. Les noirs qui ne font pas partie de la communauté nationale, et qui sont en train de devenir majoritaires dans les populations colorées, seront bientôt confondus avec les Noirs d'origine antillaise ou réunionnaise, et par leur comportement d'inadaptés provoqueront, tôt ou tard, des réactions de rejet dans lesquels nous pourrions être englobés. Voici où risquent de nous conduire les tèbès, qui nous gouvernent. L'enfer est pavé de bonnes intentions, ( dans la mesure où l'on peut parler d'intentions bonnes ).
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( In France Antilles Du 28 octobre : http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/societe/la-france-n-a-ni-couleur-ni-religion-345592.php ) :
Le nageur guadeloupéen, Ganesh Pédurand, 23 ans, fait actuellement le buzz dans l'Hexagone, suite à la publication, sur son blog, d'une lettre ouverte à Nadine Morano et sa France « de race blanche ». Il sera, ce mercredi, sur le plateau du Petit Journal de Canal +.
Elle ne s'attendait certainement pas à faire couler autant d'encre. Fin septembre, Nadine Morano, député européenne, avait affirmé sur France 2 que la France est « un pays judéo-chrétien de race blanche ».
Des propos évidemment très polémiques qui continuent de provoquer des réactions en chaîne. Dernières en date, celle de l'acteur Alain Delon, qui, dans une interview, félicite l'eurodéputée. Et celle du nageur guadeloupéen, Ganesh Pédurand, 23 ans, champion de France du 200 m 4 nages et étudiant à Toulouse. Sa lettre à Nadine Morano, publiée ce lundi sur son blog (
), fait le buzz et a déjà été commentée par de nombreux médias nationaux. Le nageur est même l'invité de Yann Barthès, journaliste vedette du Petit Journal de Canal + ce mercredi soir (19 h 20).
Dans cette tribune, le jeune sportif s'adresse directement à l'eurodéputée et commence par lui rappeler que « la France n'a ni couleur ni religion » avant de l'interpeller.
« LE DRAPEAU TRICOLORE ONDULAIT DANS MON ESPRIT AUTANT QUE DANS MON ÂME »
« Croyez-vous, Mme Morano, que Teddy Riner s’est demandé s’il n’était pas trop noir pour être français lorsqu’il a conquis chacun de ses huit titres mondiaux en judo ? Croyez-vous Madame Morano que Zinedine Zidane s’est demandé s’il convenait au standard que vous définissez lorsqu’il a marqué deux buts en finale de la Coupe du Monde de football 1998 ? Avez-vous souvenir d’un tel rassemblement populaire depuis cette victoire emblématique ? Qu’en est-il de Brahim Asloum ? Laura Flessel ? Paul Pogba ? Karim Benzema ? Coralie Balmy ? Mehdy Metella ? ».
Ganesh Pédurand, devient ensuite plus personnel en évoquant sa propre expérience de nageur à la « modeste » carrière internationale. « Lorsque j’étais sur le plot de départ, dans l’eau en train de me battre ou sur un podium, le drapeau tricolore ondulait dans mon esprit autant que dans mon âme. Chaque fois que j’ai eu l’opportunité d’entendre une Marseillaise, elle a résonné jusqu’au fond de mes entrailles, me rappelant comment, à leur époque, d’autres hommes se sont battus pour bâtir la France ». Avant de conclure : dont le sport est la meilleure preuve que les successions d’immigrés et d’anciens colonisés ne sont pas des envahisseurs, mais un apport bénéfique à notre société ».
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Les Antillais sont des Français de souche.
Je n'aime pas l'expression « de souche », Français de souche. A cause de la connotation biologique que revêt cette expression dans un monde, surtout, où les idéologues les plus racistes se renvoient à la figure des mots dont ils ne maîtrisent pas le sens, dénonçant le primitivisme de leurs antagonistes, sans s'apercevoir qu'ils pensent la même chose que ceux qu'ils dénoncent, à partir d'un « principe en apparence autre mais identique quant au fond : leur propre couleur de peau, la physionomie caucasienne ou négroïde, ou asiatique, des uns et des autres, etc.
La France est le pays le moins légitimé à parler d'une identité biologique, étant un carrefour depuis la plus lointaine antiquité de peuples et d'ethnies fort différentes.
Mais la France, le pays que nous appelons ainsi aujourd'hui, date de 15 siècles. Elles s'est formée progressivement sous l'action conjuguée de l'Eglise catholique, de la dynastie royale des capétiens, et depuis 1792, et surtout depuis 1875 ( la troisième République ), ces trois principales matrices engendrant le « cher et vieux pays » cher au général de Gaulle, qui a certes une identité, non pas biologique, mais historique et culturelle.
Il y a quelques semaines, dans une présentation à un article sur cette question j'écrivais, ici même :
« Je voudrais pour ma part préciser que l'expression « Français de souche » ne renvoie à aucun biologisme, à aucune idéologie de type national-socialiste et à son débile « arianisme ». S'il y a une « race » française » elle se s'entend pas au sens d'une filiation génétique, mais d'une continuité historique et culturelle forgée par plus de quinze siècles de « vivre ensemble », dans la joie et dans la douleur, dans l'harmonie mais aussi dans les conflits – religieux, politiques, culturels – propres à tous les groupes humains.
Ainsi, à mes yeux, il y a bien des Français blancs rosés, aux yeux bleus, qui ne sont plus des Français « de souche ». Et il y a bien des noirs de l'ébène le plus avéré qui sont des Français de belle et bonne souche, qui l'ont prouvé, et qui le prouvent par leur culture, et le don de leurs personnes qu'ils ont consentis en maintes occasions, et notamment à l'occasion des guerres. (… ) ». ( voir l'article : http://www.lescrutateur.com/2015/02/les-antillais-sont-des-francais-de-souche-par-edouard-boulogne.html ).
Pour moi, il y a donc une identité française, qui inclut tout individu quelle que soit son origine biologique ( noire, jaune, etc ) et donc nous les Guadeloupéens, Martiniquais, Réunionnais, etc.
Je suis heureux de constater que la jeune Marion Maréchal Le Pen partage cette analyse. Cette jeune femme ( et je ne suis pas du Front National, ni d'ailleurs d'aucun parti politique ) est intéressante, plus importante pour la France ( et même pour un Front National qui se serait libéré, elle y contribue, des hypothèques que font encore peser sur cette organisation certains errements de son fondateur J-M ) car, refusant la l'identité close, elle tente de refonder une identité nationale ( historique et culturelle ) mise à mal ces temps-ci par le mercantilisme de la société exclusivement marchande, et mondialisée;
Mais ses propos sont évidemment critiqués ( et travestis ) par ceux, en France qui voient en elle une menace pour leurs situations propres « d'assis », ne pensant qu'à exploiter à leur profit un statu quo débilitant pour les valeurs nationales vraies.
Le comble, c'est quand des Africains qui ne comprennent rien à la France, comme ce petit garnement de journaliste qui ne se prend pas pour de la petite merde, prend le ton de l'instituteur pour énoncer ses petits délires, et critiquer la jeune Marion au moyen de sophismes, qu'un esprit formé découvre à la première lecture, mais qui pourraient troubler les esprits faibles, ceux que produit l'école française d'aujourd'hui conduite par des Vincent Peillon, ou des Najat-Valat-Belkacem.
Exemple de ces sophismes : il y a plus de 2000 ans, il y avait des blancs ( Gaulois ) de religion animiste. Les immigrés africains sont animistes. Au nom de quoi leur interdirait-on l'intégration à la nation française dont les ressortissants actuels ont eu des ascendants animistes?
On reste pantois devant tant d'impertinence, ou de mauvaise foi ( surtout de mauvaise foi ).
A quand, poursuit le petit garçon qui se croit grand, un chef de l'Etat français qui promouvra la religion vaudou, comme religion française au même titre que la religion catholique?
Question au garçonnet : « Quand te poseras-tu la question du pourquoi du retard historique des pays africains sur ceux de l'Europe, ou influencés par l'Europe ( le Japon, la Chine, entre autres ) ? L'esprit des religions qui scrutent le réel, et conditionnent notre rapport à lui, est-il vraiment pour rien dans le développement, économique, scientifique, philosophique des peuples de la terre? ».
Le vaudou? Pourquoi pas, si l'on prend Haïti pour le modèle de référence en matière civilisationnelle ».
Oui garçon, tu as raison de vouloir penser par toi-même. Mais tu as encore de gros efforts à faire pour dépasser le stade du copier coller à partir de « maîtres » le plus souvent « blancs » mais en voie de dégénérescence rapide.
Le Scrutateur .
http://nofi.fr/2015/03/peut-on-etre-noir-et-francais-de-souche/14279
Risques et dangers du « multiculturalisme »
http://www.lescrutateur.com/page-7639405.html
Une société multiculturelle est-elle possible?
Le Scrutateur publie, ce jour, dans la rubrique des Pages ( à droite, et en haut de la page d'accueil ) le texte du jour. Il s'agit de quelques pages du livre La création des cultures, du philosophe Raymond Polin. Il y est question du MULTICULTURALISME.
Texte profond et beau de cet ancien professeur à la Sorbonne dont j'ai été l'élève. Il contient, mais la totalité du livre également, de quoi faire réfléchir et s'armer, pour la droite, notamment en Guadeloupe, si cette famille politique a réellement, chez nous le désir, de s'affranchir de certains loas ou lwas, et de s'élever au-dessus des querelles de village.
Peut-il exister des sociétés politiques multiculturelles ? Par Raymond Polin ( philosophe, ancien professeur à la Sorbonne, et membre de l'Institut de France).
« L'un des plus graves problèmes qu'affrontent les Etats d'Occident, c'est la constitution de sociétés dont on peut se demander si elles ne vont pas devenir de plus en plus des sociétés que l'on affuble déjà du qualificatif de multiculturelles.
Que des personnes, que quelques personnes appartenant à des cultures différentes, et même très hétérogènes, puissent entrer en dialogue et discuter de problèmes humains, traiter d'affaires sur des règles convenues et établir des contrats, leurs rapports entre eux tout extérieurs et très limités sont affaires de bonne volonté et de bonne foi de la part des protagonistes.
Que des étrangers viennent individuellement ou en groupes non concertés, visiter un pays, y séjourner plus ou moins longuement pour affaires ou par agrément, il faut à cette bonne volonté et à cette bonne foi entre gens du pays et étrangers ajouter, pour ceux-ci, le respect des lois et coutumes du pays d'accueil ainsi que les moyens de faire face aux frais de ce séjour. Ce peut être l'occasion d'un cosmopolitisme de bon aloi, capable parfois de s'avérer très fructueux.
Il peut même arriver qu'un étranger vienne s'installer avec sa famille dans un pays qui lui plaît, y résider de façon définitive, y prendre un travail, tout en gardant son statut d'étranger. S'il a les aptitudes et les moyens pour le faire, les mêmes dispositions suffisent.
Dans tous ces cas, qui sont tous des cas individuels et isolés, les étrangers à la communauté d'accueil ont entre eux et avec les gens du pays des relations de type privé fondées sur la bonne volonté, la bonne foi, le respect des lois et coutumes régnantes, un respect qui tend à valoir peu à peu assentiment et adhésion.
Tout change, en revanche, et pour trois raisons, si l'on envisage le cas où, dans le cadre d'une communauté culturelle politique préexistante, dans un Etat-nation moderne à l'occidentale, viendraient s'installer, en continuant à pratiquer leurs propres valeurs et leurs propres coutumes, des communautés culturelles fortement hétérogènes et continuant à vivre en blocs. Notons d'ailleurs que cette immigration systématique ne se passe jamais ainsi : ce sont des individus qui arrivent et s'installent isolément en avant-garde, et auprès desquels, peu à peu, s'agglomèrent d'autres individus, puis leur famille et leurs proches, jusqu'à former une communauté de fait rassemblée sur des lieux occupés et progressivement accaparés.
D'abord parce que ces communautés font intrusion dans un Etat : elles et leurs membres prennent des positions politiques. Ce ne sont pas simplement des sujets de droit, mais des citoyens et des collectivités de citoyens qui interviennent comme tels dans la vie et la politique du pays d'accueil.
Ensuite parce que ces communautés, développées à partir de flux migratoires massifs, provoquent des effets d'envahissement, d'invasion. Elles s'imposent comme d'encombrantes minorités, formant des groupes de pression puissants, et d'autant plus que leurs dimensions s'accroissent.
Enfin, parce que ces communautés veulent se constituer en ensembles solidaires autour de manières de vivre attachées scrupuleusement à leurs traditions religieuses, morales et même juridiques. Bien loin de tenter de résoudre leurs problèmes en s'efforçant de s'assimiler, ils insistent sur leurs différences, ils veulent faire triompher leurs particularités et les répandre autour d'eux. Aux réactions pénibles qu'ils provoquent, ils répondent par la mauvaise volonté, la mauvaise foi, l'intolérance. (souligné par Le Scrutateur ).
En exaltant leurs différences et leurs incompatibilités culturelles, ils rendent plus difficiles encore toutes les tentatives de compréhension réciproque, préviennent tout essai de conciliation, d'autant qu'il ne s'agit pas seulement de compréhension entre individus, mais de compréhension, ou simplement de tolérance, entre multitudes indéterminées. Ils vivent entre deux cultures, déracinés, marginalisés, de plus en plus mal supportés par la population environnante, qui ne voit en eux que des parasites et des incapables. Ils se trouvent eux-mêmes perdus d'incompréhension, désespérés, et bientôt révoltés à la fois contre la situation dans laquelle ils se sont fourvoyés et contre la société à laquelle ils ont imposé une présence non souhaitée et mal tolérée.
La culture qui se trouve être,volens nolens,une culture d'accueil, ne parvient plus au-delà d'un certain seuil d'infiltration, d'envahissement, d'invasion, à assimiler les immigrés s'installant sur son sol et y pratiquant obstinément la culture de leur ancien terroir. Ceux qui étaient des « barbares » de l'extérieur veulent demeurer des « barbares » à l'intérieur, pratiquent leurs propres coutumes et leurs propres mœurs, défendent leurs propres valeurs même si elles sont incompatibles avec celles du pays d'accueil. Ils sont peu à peu amenés à vivre en marge des lois du travail et des lois de l'Etat, à fomenter de l'intérieur une sorte de révolte civile larvée, qui peut tourner à la guérilla, où les raids de violence s'associent à des campagnes de désobéissance civile. (Souligné par LS.). Dans ce climat de désordre et de dissolution des mœurs, la population autochtone surprise, gênée, perturbée, soumise parfois à des gestes hostiles ou à une concurrence mal supportée, réagit, proteste, manifeste, cède la place ou s'insurge. Des conflits naissent, des violences éclatent et se multiplient. L'Etat, menacé dans sa vie culturelle, désordonné dans ses mœurs, défié dans son autorité politique, est mis en péril d'anarchie, en péril de dictature, dernier et funeste recours, ou, tout simplement, de survie.
Il faut reconnaître qu'au-delà d'un seuil assez bien connu, qui peut être, suivant les cultures en cause et la plus ou moins grande bonne ou mauvaise volonté de leurs membres, de l'ordre de 12 à 14 ou 15 %, les conditions de coexistence de ces communautés culturelles au sein de la communauté culturelle d'accueil sont de plus en plus conflictuelles. La survie de l'Etat risque d'être menacée, cela veut dire non seulement que la sécurité et l'ordre publics sont en danger, que l'autorité de l'Etat et des institutions est bafouée, mais que la culture elle-même entre en crise, à commencer par ses valeurs fondamentales, qui s'embrouillent et tombent en confusion ; les mœurs elles-mêmes risquent de se décomposer tandis que l'identité culturelle devient floue et que le sentiment national, la volonté nationale perdent peu à peu leur repère et leur âme ».
( In La création des cultures, P-U-F, collection Questions. pp. 208 à 211 ).