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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

L'économie : Point faible du programme du Front National ?

L'économie : Point faible du programme du Front National ?
L'économie : Point faible du programme du Front National ?

La situation actuelle de la France est si grave, surtout après trois ans de gouvernement ( si l'on peut dire ! ) socialiste qu'il faut plus que jamais travailler à l'éradication de cette plaie sidaïque, sans trêve, ni repos.

Certains, qui croient plus en leurs désirs que dans les leçons de l'histoire s'imaginent que la colère du peuple va balayer tout ce petit monde de somnambules socialistes, aux prochaines élections, régionales d'abord, puis, en 2017, plus fondamentalement en éliminant le pépère François Hollande.

C'est la rêverie d'un éditorialiste de ce jour qui affirmait, sans rire, que le refus d'un syndicaliste CGT de serrer la main au « président », a scellé définitivement la rupture entre ce dernier et le noyau dur de la gauche, symbolisé par l'extrême gauche, et les réfractaires plus ou moins durs.

Je suis prêt à gager, que le moment venu, tout ce beau monde, devant la perspective de perdre les « avantages » que donne le pouvoir, ou sa proximité, les convaincra de rallier, en râlant, en pleurnichant, mais tout de même, pépère, et sa troupe obscène de libéraux-libertaires, convaincus, les uns et les autres de sauver ainsi le mythe de la gauche, « ardente et généreuse » détentrice avec quelques faiblesses, ( humaines, trop humaines ) de l'espoir du monde. Fermez le ban!

Ils auront d'autant plus de chances d'y parvenir que la « droite des partis », dite libérale, bien que bénéficiant présentement du mécontentement populaire profond qui traverse le pays dans ses couches profondes, trans-partisanes ( je parle du peuple, pas des ectoplasmes partisans ), s'avère incapable de l'organiser. Cette « droite » est éclatée en clans, en querelles de personnes, et surtout, elle est pénétrée, trop souvent du même esprit libéral-libertaire ( bobo ) que ses « chefs » ont appris à partager avec leurs soi-disant adversaires de gauche.

François Bayrou, qui n'a pas peu contribué en 2012, à l'élection de pépère, parle de la situation catastrophique engendrée par le « pouvoir » socialiste, et se déclare partisan d'une entente, en 2017, entre la chapelle centriste ( le Modem ) qu'il « incarne », et Alain Juppé, lequel envisage s'il est élu, « une réorganisation de la gauche », et une entente ...avec celle-ci. ( photo ). Juppé semble n'avoir jamais lu Bossuet ( pas plus que le Coran ) qui disait «  il faut voir les choses comme elles sont, et non telles qu'on voudrait qu'elles soient ».

Les meilleures troupes de militants « républicains » ( UMP ) quittent d'ailleurs ce parti. Par exemple, M Gentillet, après trois ans passés à la tête des Jeunes de la Droite populaire,ne se représentera pas à la présidence de ce mouvement interne aux Républicains le 24 octobre : "Je ne vois, dit-il, aucun espoir à l'UMP, hormis la Droite Populaire mais cette dernière m’apparaît aujourd'hui trop faible pour peser dans un parti en voie de centrisation. Dans les candidats déclarés ou potentiels je ne vois aucun espoir. Se profile déjà un duel Juppé-Sarkozy, c'est dire si le choix est attrayant. Je ne veux pas soutenir un candidat tout en sachant très bien que l'un comme l'autre ne changera strictement rien aux problèmes principaux qui intéressent la France et les Français que ce soit en matière d'immigration, de respect de notre identité, de sécurité, de souveraineté, de grandeur de la France. Je ne veux pas induire en erreur mes amis et de potentiels électeurs en jouant le rôle de flotteur droit davantage idiot utile d'un Sarkozy menteur qu'un réel poids à l'intérieur du parti forçant le candidat déclaré à respecter sa parole donnée devant les électeurs de droite." .

Certains placent leurs espoirs en la personne de François Fillon qui, ces temps derniers, a tenu des propos de plus grand bon sens que ses rivaux du camp « républicain ». Mais ne s'agit-il pas de propos tactiques, simplement, destinés à rallier les mécontents de son parti, et faire la différence avec ceux-ci dans la lutte interne qui les séparent, en fonction d'eux-mêmes; plus que de la France et de son peuple.

Qui tire les marrons du feu? C'est le Front National, évidemment. Sur bien des sujets d'inquiétude, c'est le parti de Marine Len qui rallie ceux qui « en ont marre ». Non sans raisons.

Il faut cependant garder la tête sur les épaules, tenter de voir clair dans ce qui est, et refuser de prendre ses désirs pour des réalités. Elue, par hypothèse, sur un mouvement d'humeur populaire que pourrait faire madame Le Pen, confrontée à l'unanimisme politico syndical, et médiatique, non seulement en France, mais à Bruxelles, et à …. Washington?

D'autre part quel programme économique appliquerait-elle, le point faible de son entreprise, de l'avis même de nombreuses voix autorisées venues d'une droite vraie lucide sur les méfaits de la classe politique installée.

Je fais partie de ceux qui pourraient envisager de voter pour elle en 2017, à condition que le FN accepte de reconsidérer son programme économique. On lira, plus loin, l'article très critique ( trop ? ) de M. Michel Rousseau, venu de la droite, et actuellement professeur à l'université Paris-Dauphine.

Cet article est, peut-être trop polémique. Mais il ne faudrait pas prendre ses analyses trop à la légère.

Ce que nous devons vouloir, ce n'est pas, par exemple, Marine pour Marine ( Ma-rine ! Ma-rine ! Etc, etc, etc ! ) mais, par exemple Marine pour résoudre les problèmes de la France.

Et, il y a loin de la coupe aux lèvres.

Une telle évolution du programme économique du FN s'impose, et je crois qu'elle est possible. J'en ai eu l'intuition très forte sur LCI, il y quelques jours, dans l'émission « Politique Show » en écoutant s'exprimer celui qui le représentait Maître Collard.

Cet article est-il trop pessimiste? Je ne le crois pas. Ce que je pense c'est que des citoyens préoccupés des affaires de leur pays ne doivent pas se bercer d'illusions, et qu'il faut, avant d'agir voir clair dans ce qui est.

Et puis notre pays en a vu d'autres, et s'en est sorti.

Ne négligeons pas le ras-le-bol, trans-partisan qui secoue actuellement, de façon de plus en plus sensible, le peuple français.

Il pourrait bien, à court terme, bouleverser les donnes, et conduire les « élites » à des réformes déchirantes ( pour elles ).

S'il en est ainsi, alors, « approchez-vous, orages désirés »!

 

Le Scrutateur.

 

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Pourquoi le programme économique de Marine Le Pen mènerait la France à la ruine.

 

( Article paru récemment dans le Figaro, du professeur Michel Rousseau, président de le Fondation Concorde. L'article n'est pas une prise de position du Scrutateur, mais une information portée à ses lecteurs, dans le cadre de notre recherche de lucidité sur les problèmes qui se posent. LS )

 


« Le président de la Fondation Concorde analyse point par point le programme économique du Front national.
Derrière les slogans du Front national destinés à donner au parti une image en rupture avec les partis de gouvernement se cache un programme économique qui ferait de notre pays un paria parmi les nations développées.
Choc fiscal, augmentation du coût du travail, sortie de l’euro, protectionnisme : le cocktail explosif promis par le parti d’extrême droite coûterait aux finances publiques plus de 120 milliards d’euros, soit 6 % du PIB - notre déficit public passerait alors à 10 % du PIB ! Parmi les propositions les plus coûteuses, citons pêle-mêle
-la revalorisation des revenus des salariés de la fonction publique (4 milliards d’euros), -l’augmentation de 200 euros des salaires inférieurs à 1,4 smic (18 milliards)
-la revalorisation des retraites (19 milliards)
-la mise en place d’un revenu parental (5 milliards)
-la couverture du coût réel d’un enfant par les allocations familiales (12 milliards)
-ou encore la fusion de l’impôt sur les sociétés et de la contribution économique territoriale (16 milliards).
Face à ces dépenses, quelques économies, illusoires, s’appuyant essentiellement sur la détection de la fraude sociale et l’arrêt de l’immigration ne permettront guère de financer ce programme ruineux pour le pays. Nous chiffrons à 2,5 milliards les économies possibles au vu des projets proposés. Pis, les taxations supplémentaires, en particulier sur les grandes entreprises et le déni de la compétition économique mondiale auraient des conséquences importantes pour notre pays.
La mesure la plus coûteuse serait sans aucun doute la sortie de l’euro, qui ne se ferait pas sans dévaluation. C’est l’avis de tous les économistes. Notre endettement augmenterait du montant de la dévaluation et les taux d’intérêt s’envoleraient. Nous écartons a priori le scénario dans lequel un gouvernement du Front national se mettrait en défaut sur notre dette externe en voulant la rembourser dans la nouvelle monnaie créée car, dans cette hypothèse, nous n’aurions plus accès au marché international des capitaux.
La solution du rachat de la dette publique par la Banque de France se traduirait par une inflation galopante qui ruinerait les épargnants qui ont investi dans des contrats d’assurance-vie, impossible alors d’éviter les dévaluations en série appauvrissant la population.
Mais même en excluant ce scénario catastrophe, l’effet d’une sortie de l’euro sur notre économie apparaît extrêmement négatif tant le bénéfice théorique en termes de compétitivité serait écrasé par l’inflation, la fuite des capitaux, le renchérissement de nos importations. La France renouerait alors avec les taux d’intérêt qui prévalaient avant la mise en place de l’euro ; ainsi, une augmentation de 300 points de base (3 %) conduirait à renchérir le coût de la dette de 60 milliards d’euros, soit 30 milliards à cinq ans au vu de la maturité de la dette.
Aux promesses coûteuses s’ajoutent parfois de bons diagnostics : le FN a identifié le rôle clé de l’industrie dans la prospérité d’une nation - ce qui lui a permis, grâce à un discours démagogique parfois proche de l’extrême gauche, d’obtenir 43 % du vote ouvrier aux dernières élections départementales. Cependant, les mesures qu’il propose affaibliraient le secteur productif français. Après la sortie de l’euro, la mise en place de droits de douane et la « contribution sociale aux importations » seraient des chocs aux conséquences désastreuses pour la production française. Miser sur la sortie de l’euro pour rétablir nos positions traduit une méconnaissance des causes de la désindustrialisation française, puisque notre premier déficit commercial provient de la zone euro - 37,8 milliards d’euros en 2014 -, loin devant l’Asie ! La protection de notre industrie par des droits de douanes ne manquerait pas d’entraîner des mesures de rétorsion sur nos exportations (aéronautique, industries de luxe, agroalimentaire). Vouloir développer des industries à l’abri de frontières douanières est illusoire. Les quelques modèles « autarciques » (Cuba, Corée du Nord, Argentine, Iran) se sont soldés par un appauvrissement spectaculaire de la population.
Au final, le FN reprend :
1) le programme de relance économique de 1981 : augmentation des salaires des fonctionnaires et du privé et revalorisation des pensions de retraite, qui s’était traduit par des conséquences négatives en chaîne et la sanction des marchés financiers avec trois dévaluations en dix-huit mois
2) le choc fiscal de 2012-2013 du gouvernement Ayrault, avec une taxation accrue des grandes entreprises qui s’est traduite par des délocalisations et une taxation supplémentaire du capital - dont le rôle est pourtant essentiel au financement de l’économie. Au final, à la manière de l’Argentine, nous serions conduits dans des dévaluations monétaires successives entraînant chômage et appauvrissement général.
La mise en place effective du programme économique du FN aurait donc pour première conséquence un effondrement de l’économie française. Le pouvoir d’achat des Français serait amputé par l’inflation et en particulier la hausse des prix des biens importés, la hausse des impôts, la hausse des taux d’intérêts, la spoliation des épargnants français qui ont investi en contrat d’assurance-vie et l’augmentation du nombre de chômeurs.
Nous imaginons que de nombreuses entreprises quitteraient le pays, les jeunes créateurs de start-up les suivraient comme une majorité de jeunes compétences. Cette accumulation de conséquences désastreuses montre que ce n’est pas un programme crédible.


MICHEL ROUSSEAU

L'économie : Point faible du programme du Front National ?
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