6 Octobre 2015
C'est un « post » sur facebook qui m' inspiré ce texte de mise au point. Ici, sur le Scrutateur, je n'ai pas voulu donner le nom de mon interlocuteur, jeune quinquagénaire, me contentant de citer son prénom ( sur facebook où il a voulu écrire c'est beaucoup plus cofidentiel ). J'ajoute seulement que nous nous connaissons et estimons depuis longtemps, longtemps !
LS.
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Mon cher Dominique,
Nous nous connaissons très bien tous les deux, et tu sais très bien que TOUT racisme m'est étranger. De plus l'amitié que j'ai pour toi, se double d'une sorte d'affection. Aussi, mon intervention dans cette discussion, au demeurant modérée, qui « t'oppose » à M. Chalumeau, n'est-elle pas polémique, mais inspirée seulement par le souci d'aider à réfléchir.
Je cite, plus bas l'article du Monde datant de 2013, l'année de cette « affaire » du « mur des cons qui consiste en ce qu'un journaliste ayant révélé qu'au local du Syndicat de la magistrature ( créé au début des années 1970 dans une perspective revendiquée de lutte des classes ( qui vire de plus en plus, avec plus ou moins de subtilité, à la lutte des races ) sur un mur donc, et sur un tableau intitulé « Mur des cons », figuraient un certain nombre de personnes, des personnes de droite, mais aussi des personnes ordinaires, si j'ose dire, de la société civile, dont le père d'une jeune fille, journaliste de 23 ans, assassinée dans le RER, par un voyou. C'est la « vocation » du syndicat ( de « lutte de classes » ) que de traiter donc de « cons » son père, et ses avocats, puisque la personne visée par un procès était un voyou, donc un « type bien » dans la vision bipolaire de la « lutte des classes » du syndicat de la magistrature.
J'attire ton attention sur le traitement de l'affaire par le journal Le Monde ( de gauche hypocrite et totalement partial, contrairement à sa réputation de : « journal de référence » etc, etc, et autres fariboles ). Le Monde en effet pense que le SM ( syndicat de la magistrature ) a traité de cette « mince affaire » ( sic ) avec beaucoup « d'humour potache » ( sic ). Je préfère n'avoir pas traité d'une affaire analogue avec la même désinvolture, pensant à la volée de bois ( vert ou non ) que j'aurais reçue, notamment de la part du Monde, ( et d'ailleurs, c'eut été avec justesse ).
Maintenant je vais citer les dernières lignes de cet article pour revenir, brièvement sur « l'affaire » Nicolas Chaulet.
Le «quotidien du soir » ( Le Monde ) écrit donc : « Second facteur, le pilonnage des réseaux sociaux qui fait grossir la vidéo volée pour en faire une information. C'est un problème. N'importe qui peut enregistrer au restaurant la conversation d'une personnalité qui fait une blague douteuse sur les femmes, les fonctionnaires ou le mariage gay, et la diffuser au restant de la planète. ».
Oh! C'est beau. BEAU! comme la Vénus de Praxitèle!
Et justement voici qui nous ramène à « l'affaire » Nicolas Chaulet.
Le « trentenaire », comme ils disent, ( peut-être pour le distinguer d'autres qui ne seraient plus trentenaires ? ) condamné à la prison ferme pour trois mois, et à quelques autres "petites" peines, et à un bourrage de crane, baptisé « stage de citoyenneté ».
Il y en a qui doivent se tordre de rire, parmi les accusateurs, mais aussi dans d'autres corporations. Car il paraît que l'un des sujets de plaisanteries les plus rabelaisiennes dans le milieu des juges est l'expression courante : « je fais confiance à la justice de mon pays ». Et cela n'est pas valable qu'en France. Les incontinences de la « justice » sont vieilles comme l'humanité. Mais il vaut mieux, question de goût et d'honneur, ne point être de ceux qui n'en perçoivent pas les couleurs, et l'odeur, encore moins le goût.
Dans « l'affaire » qui nous occupe présentement, il est permis de se poser quelques questions. La « victime » présumée, monsieur Augustin avait parait-il 11 avocats pour le « défendre ». On sait que la corporation ne plaisante pas sur la question des honoraires. M. Augustin semble avoir eu des « moyens » financiers assez, sinon respectables, du moins considérables. A moins que... les avocats n'aient été des militants, ce qui ferait passer « l'affaire » sur un autre plan que celui sur lequel on a prétendu la placer.
Deuxième point : Il y a eu une succession de témoins, qui tous ont accablé Chaulet. Faut-il y voir une preuve de la culpabilité du « trentenaire »? Il faudrait pour cela ignorer l'histoire des grands procès qui ont jalonné l'histoire des hommes depuis qu'il y a des institutions judiciaires. Je n'évoquerai parmi des centaines d'autres, que l'affaire des Templiers, celle, plus proches de nous de l'affaire Dreyfus, celles des grands procès du régime nazi, et surtout des grands procès intentés par le communisme, à Moscou, et en Europe de l'est dans les années 1917 à 1991, ( voir par exemple le remarquable film de Costa-Gravas : L'aveu ), ou dans la Chine populaire ( communiste ).
Dans tous ces procès, les témoins, unanimes, défilaient à la barre des tribunaux, en interminables files de malheureux, épouvantés par la perspective de ce qui leur adviendrait s'ils se trompaient dans la récitation de leur leçon.
Car le courage, et l'honnêteté sont des vertus plus rares que le font croire les bandes dessinées pour enfants crédules. C'est de leur âge. Mais les adultes? Que faut-il en penser.
Dans « l'affaire Chaulet », il y a une question que le seul Scrutateur, me semble-t-il a osé poser.
Comment, l'altercation qui a opposé, pendant, parait-il plus de dix minutes les deux antagonistes n'a t-elle pas bénéficié d'une meilleure « illustration » sur les medias audiovisuels modernes?. Il y avait du monde dans la salle du restaurant, et même, parait-il, du « beau » linge. Plusieurs des avocats du plaignant, et « les témoins ». Tout ce beau monde qui appartient à une catégorie bourgeoise plus ou moins intellectualisée, abondamment pourvue des meilleurs téléphones portables, avec caméras, et tout, et tout, comment se fait-il qu'il n'ait pas songé à les utiliser pour enregistrer, pour l'histoire, les preuves visuelles et sonores de la profonde inhumanité du sieur Nicolas C.
Ils ne l'ont pas fait, et tu les connais, comme moi, comme tous les Guadeloupéens. S'ils avaient enregistré ce qu'ils disent avoir vu et entendu, il l'aurait diffusé. Youtube en aurait été engorgé.
Or, comme disait Edith Piaf, « RIEN! Rien de rien ».
Peut-être y a-t-il là de quoi faire réfléchir ceux qui le peuvent.
D'ailleurs, cher ami, tu ne prétends pas le contraire. Si j'écris tout cela, ce n'est pas pour t'en faire un ( mauvais ) procès, mais parce que tes paroles, qui sont celles d'un citoyen attentif, mais moins habitué à la prise de parole publique que le vieux lutteur que je suis, que tes paroles donc pouvaient être mal interprétées et servir à la coterie exécrable dont j'ai parlé, à jeter davantage de trouble encore dans une opinion publique passablement désorientée, en Guadeloupe, comme ailleurs.
Crois donc, en l'expression de mes sentiments amicaux, et fraternels.
E.Boulogne.
L'article du Monde sur le mur des cons :
« Le plus étonnant, avec cette mince affaire de "mur des cons" du Syndicat de la magistrature, est bien qu'elle ait déclenché une telle tempête. Que "l'humour potache" soit d'un goût contestable, que les personnalités épinglées en soient mortifiées, que la droite fasse flèche de tout bois s'entend bien. Mais le petit scandale devenu affaire d'Etat ne s'explique guère sans revenir sur cet impensé profond de la société française : qu'est-ce qu'être un juge ?
La mayonnaise a pris en raison de plusieurs facteurs. Il s'agit d'abord d'une opération politique fort bien menée. Clément Weill-Raynal, le journaliste de France 3, après avoir nié l'évidence, a reconnu lundi 29 avril avoir volé les images. "J'assume parfaitement être l'auteur de la vidéo du "mur des cons" et j'en suis fier", a indiqué le journaliste au site Atlantico. Il assure avoir donné les images à "un magistrat" : sans doute plutôt à un avocat (le sien), Me Gilles-William Goldnadel, membre de l'UMP, chroniqueur à Atlantico et membre du très droitier Institut pour la justice. Me Goldnadel le conteste, peu importe.
Second facteur, le pilonnage des réseaux sociaux qui fait grossir la vidéo volée pour en faire une information. C'est un problème. N'importe qui peut enregistrer au restaurant la conversation d'une personnalité qui fait une blague douteuse sur les femmes, les fonctionnaires ou le mariage gay, et la diffuser au restant de la planète. Est-ce comparable ? Sans doute : les locaux du Syndicat de la magistrature sont abrités dans un immeuble du
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