23 Septembre 2015
( Pour enfants de 7 à 77 ans, et...au-delà ).
J’avais en début d’année rendu compte du premier Opus de Guincy Gane Le sourire de manmelle Lune ( Voici le lien : http://www.lescrutateur.com/2015/01/le-sourire-de-manmzelle-lune-de-quincy-gane-par-e-boulogne.html ).
Le jeune auteur récidive et nous donne une nouvelle œuvre, où le dessin et le texte traduisent encore un progrès, un approfondissement, et la maturation certaine d’un talent qui s’affirme.
Tous les mioches, et le lecteur adulte ( mais qui n’est pas encore « mort » ), de Guadeloupe, ou de Martinique, de France et de Navarre, du Québec, et d’ailleurs, en feront leur miel, et le savoureront là du moins les plus âgés, comme on peut le faire d’un vieux rhum de chez, un, par exemple ( censuré pour ne pas faire de jaloux entre Gwaloupéyens et Mahawrtiniquais ).
La preuve ? ….C’est que je l’ai dévoré d’une traite et relu dans la foulée, plus lentement, pour entrer dans les détails !
Ce nouvel album est titré L’incroyable aventure de Lucien le coiffeur ( éditions Jasor ).
Au cœur de l’histoire, Lucien, bien sûr, le tout jeune apprenti coiffeur, qui a bien du mal à se lever le matin et se fait souvent morigéner par le patron, un faux dur M. Rara.
Pauvre petit Lucien soumis à la très dure épreuve d’être confronté à une femme aussi redoutable que belle, mais dotée d’une bien étrange particularité, celle d’être dotée d’une jambe d’homme et d’une patte de cheval qui évoquent bien entendu une certaine démonologie.
On fait la connaissance aussi, au fil des pages d’un bien étrange mabouya, au corps jaune pâle, et aux yeux, comme une promesse, d’un noir de nuit.
Et bien d’autres personnages que point ne nommerai, pas plus que je ne résumerai, pour ne point la déflorer une histoire qui commence comme un sombre Simenon mais qui s’achève comme un vrai et merveilleux conte de fée.
En revanche j’ai sélectionné quelques images.
L’une d’entre elle est la dédicace du Quincy à son ancien professeur qu’il traite de « philosophe au marteau », allusion sans doute à ce cours sur ce Nietzsche que l’on appela ainsi. Comparaison généreuse ou perfide puisqu’elle me vaudra, sans doute, selon le lecteur, soit un excès d’honneur, soit une injuste indignité !
La dernière image n’est pas extraite de l’album. C’est l’image d’une classe terminale, incomplète ce jour là, à la veille du baccalauréat. A droite de la photo, entre un copain hilare, et une jeune fille flamboyante ( devenue célèbre sur certains écrans de télévision ) ….c’est LUI la tête penchée. Ne vous y trompez pas : le sérieux du bonhomme est trompeur. Les yeux sont entièrement occupés de prendre des mesures, de saisir les moindres particularités de ceux qu’il observe. LS a souvent subi les effets de cette attention particulière, qui est celle d’un artiste, qui a choisi, pour l’instant l’univers magique des contes de fées, mais qui pourrait tout aussi bien donner dans le genre caricaturiste.
Comme il y dix ans de cela, le Quincy ne dédaignait pas, alors, dans des dessins réalisés en douce, pendant les cours, de s’attaquer aux morales du Surmoi freüdien, et dans ce public là, sa popularité était grande. Je crois bien qu’il doit en exister quelques traces dans les archives bien fournies du Scrutateur. ( nulle menace de dévoilement, dans cette supposition, même…. voilée ! ).
Toutefois, je crois que la voie de notre homme, du moins encore pour quelques années est, et il l’a bien choisie, dans le féérique et les contes pour enfant, pour que ne disparaisse pas l’esprit d’enfance, menacé d’étouffement par le nouveau Surmoi, non freüdien celui-là, que l’on résumer par le « voyé allé ».
Chers amis, lisez, faites lire, offrez L’incroyable aventure de Lucien le coiffeur, elle, et son auteur, le méritent.
Edouard Boulogne.