5 Septembre 2015
La normalisation hollandiste s 'impose de plus en plus à tout ce qui est chargé de réfléchir ( même un tout petit peu ), dans la presse écrite, mais aussi, là scandaleusement, et à la vitesse Grand V, dans le fatras des réseaux sociaux. Ainsi sur la chaine LCI, où la tranche d'information entre 12 et 14 heures bénéficiait encore jusqu'à la fin juillet du travail d'une équipe organisée autour de Michel Field.
Par exemple, l'émission de celui-ci, du vendredi, souvent rediffusée le samedi, intitulée Politiquement Show, commentant l'actualité autour d'un invité, avec la participation de personnalités du monde journalistique et/ou universitaire ( le plus souvent, Jérome Jaffré, Alain Duhamel, Alexis Brézet ), était excellente et entrainait mon adhésion ( pourtant peu facile à obtenir ) grâce au talent de Michel Field.
Quel que fut l'invité du jour, aussi bien de gauche, de droite, du centre ou de « nulle part », Marine Le Pen ou Mélenchon, tout le monde pouvait s'attendre à être passé au laminoir de la critique, sans concession, mais avec cette politesse qui vient de la culture, de l'éducation, et d'une vieille tradition qui, longtemps fut française.
La cause de Field, n'était pas à priori gagnée pour l'auditeur Machefer, très peu disposé à donner sa confiance au premier venu, en particulier à un « gauchiste ». Or Field était gauchiste. Enfin il l'avait été, et je me suis rendu compte très vite que de l'imparfait de l'indicatif au plus que parfait, il y a de solides différences. Field avait été gauchiste.
Il demeurait de gauche, bon! Mais qui est parfait, s'pas? comme dirait « feu » Jean-Marie qui vous savez?
Sauf ce « péché » sinon originel, du moins de jeunesse, Michel Field savait donner à son émission un rythme du tonnerre de Brest, un humour presque Pierredacien, un allant, un talent, un ton pétillant, fort peu commun par les temps populaciers que nous vivons.
Même le solennel, Alain Duhamel, ultra susceptible du haut de sa croyance en lui comme représentant du Bien, - c'est à dire de la gauche, de la gauche tout entière, c'est-à-dire de la gauche de toujours, de la gauche éradiquante des différences comme en Vendée jadis, ou dans les solitudes glacées de la Sibérie du camarade Staline, bref de la GAUCHE ETERNELLE, - même Duhamel donc en était transfiguré, souriant plus d'une fois, à la dialectique Fieldienne.
Ce n'était pas du Dom Pérignon, que cette émission, car il ne faut exagérer en rien, mais tout de même quelque chose comme du Schweppes, c'est-à-dire de pétillant, c'est-à-dire, ce que l'on peut obtenir, non de meilleur, mais de « moins pire » sous une emprise de Gauche
Hélas! C'était trop pour les Taubira, Valls, Hollande.
Cette émission n'est quasiment plus.
Du régime champouny, nous passons à celui d'un infâme brouet.
Je regardais aujourd'hui, l'émission qui subsiste, mais sans Field relégué en quelque Goulag hertzien.
Ah! qui niera l'importance de la personne, de la personne individuelle, dans la vie sociale!
Les acteurs habituels de l'émission étaient tous là : Brézet, sa finesse, sa culture, son élégance toute d'ancien régime était là. Jaffré aussi et sa vanité, difficilement dissimulable malgré des efforts désespérés. Idem pour Duhamel.
Or, rien, rien, rien! Pas l'ombre d'une de ces petites querelles de préséance entre Jaffré et Duhamel, qui finissaient par des sourires pincés, mais sourires quand même, et une petite jouissance intime du télespectateur.
Pas une seule de ces analyses fouillées, ardentes, et souriantes à la fois, bourrées de talent du cher Brézet qui avaient l'art de provoquer des spasmes convulsifs chez le Duhamel, vite soigné sans douleurs ( apparentes ) par le Michel.
Que manquait-il donc à cet ennuyeux « happening » ( comme ils disent, monsieur le professeur ) du 05 septembre ?
Peut-être .... ce qu'en disait le poète : « Un seul être nous manque et tout est dépeuplé ».
En lieu de qui nous avons eu , hélas! Hélas! HELAS ! L'Arlette Chabot.
Mais qu'est-ce qui a pris à TF1 qui patronne LCI ? Comment expliquer une telle erreur de distribution? ( de "casting" comme diraient les allumés de la décadence ).
A un homme cultivé, fin, pétri d'humour, bien que de gauche ( il n'y a pas que les mathématiques, la sociologie aussi a ses « non euclidiens » ), pourquoi substituer cette sorte d'institutrice hors d'âge, repoussoir agrégé, cavalière à la triste figure, sans talent, sans culture, ne possédant pas sa langue, coupant ses interlocuteurs de « c'est quoi » à répétition : « vous dites la migration. La migration...c'est quoi? », c'est quoi? Quoi? Qoua? Croa, Croa, Croa?
Chabot c'est du Schweppes, ...sans gaz. Pfff ! Tchhhiiiiiiip !
Comment nous en délivrer? Comment libérer la France de cette sorte de dame Mac'Miche, d'une Mac'Miche même pas sotte, mais sossooootte, ce qui est une honte dans un pays comme la France, où la conversation, fut un art, ou la philosophie, même en la gravité de son objet, pouvait prendre les reflets chatoyants qu'elle a chez un Diderot, le rythme pétillant ( à défaut de profondeur ) qu'elle adopte chez Voltaire.
Ô temps! Ô moeurs!
« Veni Creator Spiritus,
mentes tuorum visita,
imple superna gratia
quae tu creasti pectora.
( C'est-à-dire :
Viens, Esprit créateur,
visite l'âme de tes fifèles,
emplis de la grâce d'En Haut
les coeurs que tu as créés).
Jules-Edouard Machefer.