14 Septembre 2015
Dans la crise économique et financière extrêmement grave, mais aussi, et davantage encore, morale et d'identité, que traverse notre pays les réactions de nos dirigeants sont affolantes de médiocrité?
A gauche, certes, la réalité est, à cet égard, d'une éblouissante évidence, mais aussi dans une certaine droite qui, trop souvent semble avoir intériorisé les principes dissolvants de ses « adversaires ».
Tout se passe comme si l'interdit sur le Front National, forgé au temps de Jean-Marie Le Pen, était toujours d'actualité, alors que « le menhir » aujourd'hui, et définitivement vu son âge, est marginalisé à l'intérieur du parti qu'il a fondé.
L'étiage du FN dans l'opinion publique est actuellement d'environ 25%, et tout indique que ce score va aller en augmentant.
Est-il logique, de la part de ceux qui se prétendent démocrates, de prétendre diriger la France en faisant fi du quart de son électorat?
Certes le FN doit revenir sur certains aspects de sa politique économique, qui peut faire penser, à certains égards au programme du parti de Gauche de Mélenchon. Le FN doit, lui aussi, évoluer encore sur ces questions là. Je gage que ses dirigeants y pensent, y compris Florian Philippot, qui n'a pas l'air d'un imbécile. Mais il faut leur en laisser le temps. Nous ne sommes pas encore en 2017.
Aucun discours ( apparent ) en ce sens chez les dirigeants dit « de droite ».
S'il ne s'agissait que d'eux, je dirais tant pis, tant pis pour eux. Mais il s'agit de la France.
Tout se passe comme si, le plus grand danger pour la France était le FN.
A tout moment, dans les débats politiques, les petits journaleux qui sont, il est vrai, payés pour cela prennent des mines savantes et entendues, pour dire, « il faut bien que que la gauche, et la droite « modérée) s'entendent pour faire « barrage » au Front National, comme si celui-ci ( 25% de l'électorat, score qui va en augmentant ) était une mouture renouvelée du Parti National SOCIALISTE des années 30.
Ainsi je lis, aujourd'hui dans le Figaro ce qui suit : « Jean-René Lecerf (Les Républicains) accueille favorablement l'idée d'un rapprochement dans l'entre-deux-tours avec le PS pour empêcher la victoire de Marine Le Pen dans la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie.
Il avait déjà proposé une alliance avec le PS il y a un peu moins d'un an. «Ça m'avait valu une volée de bois vert», se souvient-il. Alors que l'idée d'une fusion des listes contre le FN dans l'entre-deux-tours des régionales dans le Nord-Pas-de-Calais/Picardie est désormais évoquée au PS, Jean-René Lecerf persiste et signe. Contacté par Le Scan, le président Les Républicains du conseil départemental du Nord plaide pour la constitution d'un «gouvernement d'union régionale» réunissant la droite et le PS pour barrer la route à Marine Le Pen, si cette dernière devait arriver en tête au premier tour.
Ce gaulliste social n'en est pas à son coup d'essai. Lors des départementales de 2014, il avait joué à fond la carte du front républicain pour faire barrage au FN, allant jusqu'à voter PS au second tour dans le canton de Lille où il est domicilié. Une option payante. «J'estimais que les positions du FN ne participent pas aux valeurs de la République. Cette stratégie, je ne l'imagine pas pour faire barrage au FN mais pour ne pas faire perdre 10 ans à notre région. Les entrepreneurs que je rencontre aujourd'hui me disent: ‘Si Marine Le Pen arrive à la tête de la région, on ira ailleurs'».
Depuis plusieurs semaines, Jean-René Lecerf distille autour de lui l'idée d'un rapprochement avec le PS. Il en a parlé avec Martine Aubry, qui partagerait selon lui ses vues. «Je pense que, comme moi, elle ne croit pas au désistement, au hara-kiri politique» d'un camp en faveur de l'autre. Reste l'idée d'une alliance, à laquelle les candidats LR et PS, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon, sont évidemment moins réceptifs. «On est encore dans une phase de pré-campagne, celle des militants. Pour Xavier Bertrand, que je soutiens, comme pour Pierre de Saintignon, c'est difficile d'avancer sur ce type de stratégie sans être vilipendé par les militants. Mais je me suis permis de leur dire que si on pouvait éviter les prises de bec stériles, ce serait une façon de ne pas insulter l'avenir. Si on arrive à avoir une campagne équilibrée, on pourra expliquer qu'on envisage un gouvernement d'union régionale».
À lire les réactions à gauche comme à droite après la prise de position ce lundi d'un ministre en faveur d'une alliance, l'affaire est loin d'être pliée... Sur Twitter, Xavier Bertrand a déjà indiqué que ses listes seraient les mêmes au «premier comme au second tour». ». ( http://premium.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/09/14/25002-20150914ARTFIG00252-regionales-le-president-du-nord-plaide-pour-une-alliance-lr-ps-face-au-fn.php?m_i=F98F75_UAszfJCMYm8Gk%2BUHc2TiJqCzDhyuelmDVBr0rGeIV2MODd93xLd_%2BTBjFnR3rrYLe%2Bpg5VFQsmbg8PHxl6lSWZ1QFyCtRHDFZ&a2=20150915000357&a3=763-2244490-881083 ).
Cette politique est suicidaire.
Les signes que non seulement, le peuple, mais nombre de cadres de « la droite » refusent cette alliance contre nature, qui permet à Marine Le Pen d'ailleurs d'asséner avec de plus en plus de force ( et de vraisemblance ) son slogan fameux de l'UMPS, ou plus exactement depuis depuis deux mois du RPS.
En témoigne cet articulet paru ce jour dans Valeurs Actuelles : « Président des Jeunes actifs, le collectif des trentenaires des Républicains, Franck Allisio a annoncé qu’il rejoignait le Front national et Marion Maréchal-Le Pen pour la campagne des régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « Je prends cette décision car j’ai compris que l’on ne pourra changer mon parti de l’intérieur. La déconnexion, le fossé, entre ce que pensent les électeurs et nos dirigeants ne cesse de s’agrandir. Il n’est plus possible d’expliquer que l’on soit si fort en gueule lorsqu’on se trouve dans l’opposition et si faible en actes quand on est au pouvoir », a-t-il expliqué dans une interview accordée au Figaro » .
Que ceux qui ont des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, les ouvrent.
Comme dit l'adage latin : « Quos vult perdere, Jupiter dementat » : ceux que Jupiter veut perdre, il les rend fous.
Le Scrutateur.