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27 Avril 2015
La politique de la classe dirigeante en France, depuis à peu près M. Giscard d'Estaing, mais particulièrement depuis François Mitterrand est une politique malthusienne, geignarde, pleurnicharde, hypocritement pénitentielle. En quoi la gauche hollandiste s'est-elle illustrée depuis trois ans? Pas par une reprise économique, un recul du chômage, un réarmement moral, mais par la promotion d'un mariage homosexuel que ne réclamaient même pas les premiers intéressés, une propagande effrénée en faveur de l'euthanasie, une politique de régression dans le domaine de l'éducation, un bavardage incessant en lieu et place de l'action politique vraie, ou la moraline se substitue à la morale et à l'éthique. L'écrivain Pascal Bruckner a intitulé cet état d'esprit dans un de ses livres La tyrannie de la pénitence. Un autre Renaud Camus, a parlé de la politique du « grand remplacement » ( de la population française par des immigrés étrangers à nos moeurs ).
Pour cela, les artisans de la décadence les traitent, de « racistes ». C'est la grande mode, suivie en masse par les inconscients, les sirènes du déclin, et aussi, hélas, au nom de l'amour de « l'Autre », par les troupeaux de la niaiserie.
Les amoureux du déclin, les paresseux qui n'ont plus le courage d'être homme, c'est-à-dire d'assurer par leur ardeur au travail la perdurabilité de leur civilisation constituent aujourd'hui, ce que l'on appelait autrefois la « cinquième colonne ».
Ecoutons parler cet écrivain sénégalais, madame Fatou Diome, sur une chaine de télévision en France, pour être édifié.
Mais moi, chers amis, si quelqu'un que j'ai accueilli, chez moi, logé, nourri, instruit, me tient le langage de la Diome, je fous ça à la porte! Je le dis sans ambages et sans complexe aucun. Sans racisme aucun, mais au nom de la décence et du respect que je m'estime dû.
A moins, que, hypothèse gratuite, cette Fatou ne soit payée par le Front National pour assurer la plus efficace des propagandes en faveur de Marine Le Pen.
Hypothèse gratuite, disais-je, mais peu vraisemblable.
Regardez bien la Diome, écoutez bien sa voix tremblante de haine mal contenue. Et son regard de mépris, mérité à vraie dire si l'on considère les hochements de tête de certains des NIAIS qui l'écoutent. Elle exprime à un degré de haute tension le ressentiment de ceux qui envient la civilisation européenne et qui, faute de pouvoir l'assumer envisagent froidement son assassinat.
Je ne crois pas que les peuples européens soient déjà murs pour accepter le suicide assisté que lui concoctent ses actuels dirigeants.
Nous allons vers des secousses d'une autre nature que les deux séismes qui, en 1914, et en 1939/40 ont amorcé l'actuel déclin.
Mais ces secousses redoutables sont peut-être nécessaires.
Les premiers électrochocs sont administrés par l'arrogance imprudente des péronnelles comme celle que vous allez entendre et voir.
A ce titre, peut-être faudra-t-il ériger à Fatou Diome une statue, avec une inscription en lettres d'or : « A Fatou, la patrie reconnaissante ».
Le Scrutateur.
Ce ressentiment qui tue la vie sociale et la civilisation :
Ci-dessus, j'évoque le « ressentiment » ce redoutable ennemi du bonheur, et ce ferment de bien des catastrophes.
A ceux d'entre vous qui voudraient approfondir sa nature, je suggère la lecture lente et réfléchie des pages que je lui ai consacrées dans un de mes livres.
Pensons qu'il n'y a pas d'action utile en politique, comme dans l'action privée, sans réflexion profonde sur les phénomènes de la vie, morale, et politique.
L'action qui doit s'ensuivre s'en trouve normalement plus efficace, surtout quand nous apprenons à dominer nos passions. L'article ci-dessus concernant madame Diome est écrit dans un style volontairement polémique. Mais cette polémique est un genre choisi par l'auteur pour arracher chacun à la routine, à la fatigue qu'inspire la politique actuelle toute d'énervement ( au sens étymologique, c'est-à-dire qui ôte les nerfs, les insensibilisent, pour atteindre les buts qu'on s'est fixé, sans oppositon et quasiment sans effrots.
Sursum corda !
Le ressentiment ( in Libres Paroles, d'Edouard Boulogne. En vente aux Librairies Antillaises ).
«Oh ! Prenez garde, Monseigneur, à la jalousie ! C’est le monstre aux yeux verts qui produit l’aliment dont il se nourrit ! Ce cocu vit en joie qui, certain de son sort, n’aime pas celle qui le trompe ; mais, oh ! quelles damnées minutes il compte, celui qui raffole, mais doute, celui qui soupçonne, mais aime éperdument ! »
Shakespeare.
( Iago, dans Othello).
Il y a de la douleur dans le ressentiment, ce ressassement de maux réels ou imaginés, un lancinant remugle de moisissure rance, un désespoir calme et redoutable ou fermentent les désirs de revanche, de vengeance, d’anéantissement sauvage de l’auteur présumé des maux dont on se meurt : le sort, l’univers, l’autre, Dieu lui-même. Le ressentiment n’aboutit pas toujours ; le plus souvent même, il ne consume que son malheureux suppôt. Faute de moyens. Sinon que resterait-il de notre théâtre mondain, déjà bien perturbé ?
En Alsace, lors des guerres napoléoniennes, Lisbeth Fisher, jeune, intelligente et laide, aime, et n’est pas aimé. Elle aime Hulot d’Evry, baron, officier d’intendance, qui aime Adeline, sa cousine Fisher, en est aimé, l’épouse après Waterloo, en fait une baronne, à Paris. Adeline, est belle, fraîche, intelligente, et bonne. C’est trop pour Elizabeth (La cousine Bette, un des grands romans de Balzac). Surtout la bonté. Car Adeline convainc Hulot de faire venir la petite cousine de province, à Paris, lui assure le gîte, un petit revenu. C’est impardonnable. Comme monsieur Perrichon de Labiche, notre héroïne n’a pas la vertu de reconnaissance Pour Bette, c’est trop. Tant de générosité de l’être jalousé est une intolérable offense. Elle se vengera. C’est l’objet du livre, que je ne raconte pas. Qu’on lise plutôt ce chef d’œuvre. Le ressentiment s’y concentre, y fermente, suinte, sourd de partout, par tous les pores de la malheureuse. Elle se vengera d’Adeline et de toute la famille. Mais sans éclat, doucement, doucereusement, en jouant à la bonne cousine, à la bonne tante, qui aide, garde et soigne les enfants quand ils sont malades. Un jour, nous dit Balzac ou Adeline, apprend d’elle les nouvelles qui font couler le long de sa joue un long filet de larme amère, Bette, nous dit Balzac, lapa en imagination le liquide « comme une chatte qui boit du lait ». C’est Lisbeth tout entière à sa proie attachée.
La vengeance accomplie, il ne lui resta plus qu’à mourir, dans une vie désormais sans objet.
La vie quotidienne fournit aux écrivains maints exemples de l’omniprésence du ressentiment, ce poison redoutable. Une infirmité, le sentiment réel ou non d’une injustice, la contemplation envieuse de l’éclatante supériorité d’un être sur soi, voici la jalousie en mouvement, l’envie, le ressentiment, en actes.
Dans un genre différent de celui de Balzac, Rudyard Kipling a peint la même passion, dans le Livre de la jungle sous les traits, et la voix de Tabaqui, le chacal, fidèle suiveur et parasite de Shere Khan, le tigre boiteux. Tabaqui est chacal. Ses armoiries manquent de noblesse. Il en veut à tout l’univers. La rancœur le possède. Sa plainte est inoubliable. Mowgli, nous dit Kipling, « un soir s’en allait au crépuscule, trottant sans hâte (….) lorsqu’il perçut un cri qu’il n’avait pas entendu depuis les mauvais jours de Shere Khan. C’était ce qu’on appelle dans la jungle le Pheal, une sorte de hurlement que pousse le chacal lorsqu’il chasse derrière un tigre ou lorsqu’il y a quelque riche curée sur pied. Imaginez un mélange de haine, de triomphe, de crainte et de désespoir, au travers duquel loucherait une sorte de discordance, vous aurez quelque idée du Phéal qui s’éleva, retomba, frémit et s’étrangla dans le lointain au-delà de la Waigunga ».
Le « louchement d’une discordance » ce n’est pas mal vu pour caractériser le ressentiment, si bien analysé ailleurs par Nietzsche, dans toute son œuvre, malgré le contresens qu’il fait à cet égard sur le christianisme, si bien réfuté par Max Scheler.1
Nietzsche rapporte cette répugnante passion à la maladie, mal assumée, au sentiment d’infériorité non reconnu. « C’est sur ce terrain du mépris de soi, terrain marécageux s’il en fut, que pousse cette mauvaise herbe, cette plante vénéneuse, toute petite, cachée, fourbe et doucereuse. Ici fourmillent les vers de la haine et du ressentiment ; l’air est imprégné de senteurs secrètes et inavouables ; ici se nouent sans relâche les fils d’une conjuration maligne,- la conjuration des souffre douleurs contre les robustes et les triomphants, ici l’aspect même du triomphateur est abhorré.»
Ah ! qui dira le rôle du ressentiment dans le développement de certaines « morales », de l’égalitarisme, -qui sont fort éloignées du vrai souci de justice-, de certaines pédagogies, bourdienne par exemple!
La « conjuration maligne » est le nerf de tant de promesses électorales, de démagogie syndicale, de glapissements d’estrades ! Elle nourrit les conversations de café de commerce, les relations de voisinage, et par-dessus tout la dialectique marxiste léniniste.
Elle imprègne à tel point la trame de la vie sociale, qu’il faudrait désespérer s’il n’y avait pas l’espérance et la lumière de l’Evangile !
1 Max Scheler : L’homme du ressentiment (Gallimard, collection Idées).
Pour approfondir.
· Balzac : La cousine Bette (Garnier).
· Shakespeare : Othello (Garnier).
· Nietzsche : Toute l’œuvre de Nietzsche est intéressante sur ce sujet. On lira particulièrement : (Dans les deux volumes de la collection Bouquins. Robert Laffont).
*La généalogie de la morale.
*Par delà le bien et le mal.
*Ainsi parlait Zarathoustra.
· Max Scheler : L’homme du ressentiment (Gallimard. Collection Idées).
· Le film Tatie Danielle donne une bonne idée des ravages du ressentiment qui peut se développer dans une âme ingénieuse et médiocre à la fois, quand la vie se retire. Ce mortel désir d’empoisonner la vie des autres quand on n’est pas heureux, qu’on désespère de pouvoir l’être.